Chapitre 23

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Bonjour !

Je vous retrouve enfin un le nouveau et avant dernier chapitre de cette histoire. Je me suis enfin décidée à y mettre le point final, dire qu'il aurait du arriver il y a de ça presque 10 chapitres...

Bref, je vous laisse lire tranquillement cette partie qui est, encore une fois, un peu longue je l'avoue. 

Et une ptite musique  aux superbes paroles avec ça !

Bonne lecture à vous :)


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          Une énième fois, il traversa mollement son appartement sombre avant de se planter face à la fenêtre de sa chambre. Le clair voit des volets lui laissait à peine distinguer les formes qui se mouvaient rapidement dans la rue en contrebas, tentant de jouer une course contre la montre avec les grosses gouttes d'eau de l'orage qui venait d'éclater sur la capitale. Damien s'étonna à remarquer ce détail. Depuis quand la météo lui importait de nouveau ? Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait plus rien à faire qu'il puisse venter, neiger ou grêler. Plus rien ne lui faisait rien, que ce soit les grondements sourds du tonnerre en pleine tempête ou le chant des oiseaux se réchauffant sous les doux rayons du soleil. En même temps, comment tout cela aurait pu lui importer, ses volets étaient restés clos depuis des mois, si bien que la seule notion du temps et des saisons lui était indiquée par quelques lettres digitales blanches sur l'écran de son téléphone. Pourtant, aujourd'hui était différent. Il ne pouvait plus se laisser mourir comme il avait pu le faire depuis presque une centaine de jours. Il devait mener son combat de la meilleure des façons pour en revenir, une nouvelle fois, triomphant.


          Le jeune homme passa lentement une main dans ses cheveux, massant légèrement ses tempes et son crâne. Comment avait-il pu tomber si bas, lui, qui avait battu la mort. Sa faiblesse lui donnait des hauts le cœur. En même temps, à quoi s'attendait-il ? En choisissant de se rendre, Thomas avait en réalité scellé une partie de l'avenir de Damien, le privant tous deux à tout jamais de l'autre. Évidemment qu'il n'était pas coupable, Damien n'en avait jamais douté et jamais il ne se le serait permis. Mais pour la police, il n'y avait aucune ambiguïté. L'un des plus grands chefs d'œuvres du courant impressionniste avait disparu du jour au lendemain et avait ressurgi de la même façon dans les bras de Thomas. Seules ses empreintes étaient sur le tableau et l'analyse graphologique du post-it avait révélé de curieuses similitudes entre l'écriture qu'il y avait dessus et celle du régisseur d'art. Damien le savait, ils avaient été prévenus de nombreuses fois, ils avaient voulu jouer contre bien plus forts qu'eux et ils avaient lamentablement perdu.


          Le monde entier criait la culpabilité de Thomas, si bien que le sujet du vol du tableau était sur toutes les bouches, dans le moindre des périodiques, dans chaque feuille de chou distribuée dans le plus misérable bureau de tabac de la planète. Chacun y allait de sa version des faits, démontrant avec brio dans une démarche scientifique sans faille comment le jeune homme s'y était pris pour faire disparaitre la peinture. Et, face au manque de preuves justifiant le brusque changement de tournure des événements, tous disaient que le jeune homme avait été pris de remords alors qu'il était prêt à mettre le chef d'œuvre en vente au marché noir.


          Pendant un temps, Damien avait lu le moindre de ces articles, enquêtes, brèves de faits divers. Mais le moindre de ces mots imprimés à l'encre noir sur du papier glacé ou journal le rendait fou. Comment des inconnus pouvaient décrire si parfaitement un homme qu'ils ne connaissaient pas et un acte qui n'avait jamais existé ? Tous les articles tenaient plus du roman d'invention que d'un pur et dur rapport objectif des faits et chacun enfonçait un pieu de plus dans le cœur meurtri de Damien. Alors un jour, il avait arrêté tout ça. Il avait arrêté de sortir pour aller acheter des journaux, il s'était désabonné des sites d'informations en ligne, il n'avait plus allumé sa télévision et n'avait plus ouvert les réseaux sociaux. Il avait déjà assez mal comme ça, et finalement l'avis bien placé de tous ces dieux journalistiques aux pouvoirs oniriques ne pouvait rien sur l'amour et la confiance inébranlable qu'il plaçait en son amant.

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