Chapitre 15

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Bonjour ! Ca va vous ?

Désolée pour la petite absence, on va dire que l'inspi s'est prit quelques vacances. Mais me voilà de retour ! Un nouveau chapitre pour cette histoire qui devait initialement n'en contenir que 15. Bon finalement, je trouve qu'elle méritait d'être un peu étoffée...

Je vous laisse avec ces superbes paroles pour accompagner votre lecture :)


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          Le noir intense continuait de l'engloutir chaque minute un peu plus. L'obscurité recouvrait son corps maintenant devenu trop maigre dans une chute libre sans fin. Depuis combien de temps était-il en train de tomber dans ce couloir infini ? Dix minutes ? Quatre heures ? Ou alors huit jours ou trois ans ? Il aurait été incapable de faire la différence de toute façon. Est-ce qu'il chutait encore d'ailleurs ? Dans ce paysage monochrome, il était difficile de différencier le mouvement du flottement. Pourtant, il semblait à Damien qu'une faible brise passait dans ses cheveux, signe qu'il n'était pas coincé en train de planer dans un espace qui défiait les lois de la pesanteur. Il était las de tout ce noir. Quand ses yeux pourraient-ils réapprécier la vue des couleurs ? Même ses souvenirs étaient devenus fades et ternes. Plus il séjournait dans ce gouffre, plus sa mémoire lui jouait des tours.


          Au début, les seules pièces du puzzle de sa vie qu'il lui manquait étaient les actions qui l'avaient conduit dans cet état. Puis, il commençait à oublier quelques traits des visages de ses proches. Puis ce fut leurs voix et leurs âges ainsi que quelques événements de sa courte vie. Aujourd'hui, il était devenu incapable d'affirmer si les souvenirs qui surgissaient dans sa tête en étaient bel et bien ou s'ils étaient de vulgaires créations de son esprit qui commençait, lui aussi, à perdre pied. Il lui arrivait de se questionner s'il était encore capable de ressentir les sensations et sentiments. Et il se surprit malgré lui à faire face au vide pesant qui trônait confortablement au fond de lui. L'amour et la peur n'étaient devenus que de vulgaires mots dont la définition était inconnue de Damien. Finalement, il se mourait à petit feu dans le néant.


          Pourtant, un jour, ou alors peut-être était-ce un moment capturé parmi tant d'autres, personne n'aurait su le dire, le jeune homme se surprit à réfléchir à sa condition. Il avait perdu pied, il avait tout oublié, il était fou et perdu. Et alors son faible cœur se serra tout en lui arrachant des larmes. La tristesse semblait être le seul sentiment qui n'avait pas quitté son âme et le fait que Damien soit conscient de l'état catastrophique dans lequel il était l'avait fait ressurgir du tréfond de ses tripes. Le jeune homme avait vécu sans le savoir sa grandeur et plongeait depuis un certain temps dans une décadence de plus en plus profonde. Les sentiments et sensations, essence même de l'Homme, lui avaient été retirés sans aucun scrupule, laissant choir son corps telle une coquille vide dans l'immensité du néant.


           Et enfin il le vit. Le gouffre sans fond n'en était plus un et Damien pouvait discerner les contours du sol sur lequel il allait s'écraser. Une larme roula sur sa joue, signe de son impuissance. Il avait encore un peu de temps avant l'impact mais il fallait faire vite. Vers qui devait-il tourner ses dernières pensées ? Surement à ses parents, qui l'avaient élevé dans un amour inconditionnel. Peut-être aussi ses sœurs, avec qui il avait tant appris sur la vie et sur lui-même. Ou alors ses deux chattes qui allaient se retrouvées privées de leur père aimant. Et ses amis ? Il devait forcément se rappeler des meilleurs moments qu'ils avaient vécus ainsi que des conneries qu'ils avaient faites. Et Thomas... S'il devait se souvenir d'une seule de ses relations, c'était bien celle-ci. Certes elle n'avait jamais abouti, certes ils ne s'étaient jamais embrassés mais Damien pouvait jurer qu'il l'avait aimé du plus profond de son être comme jamais il ne l'avait fait. Et il était intiment persuadé qu'il en était de même pour le petit bouclé.

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