Emprise [Taekook]

Chapitre 5

La séance dura deux heures en comptant les échauffements et les étirements. Nous étions une dizaine pour ce premier entraînement et le coach était un homme à l'apparence sportive et très bien entretenu. 

Il était bel homme, il aurait pu être acteur.

Il se nommait Lee Byung Hyun et il avait cinquante ans même si je lui aurais donné dix ans de moins.

Il se montrait sévère et extrêmement exigeant avec nous, corrigeant sans cesse nos positions et s'assurant que personne ne se blesse accidentellement.

Il nous parla brièvement du calendrier des compétitions à venir pour ceux qui étaient intéressés, du programme de la séance du jeudi soir et nous souhaita une bonne soirée avant de quitter la salle comme un boss.

Je me tournais vers Monsieur Kim et détourna aussitôt le regard quand je vis que celui-ci me fixait déjà. Il y eut un blanc.

Qu'est ce que j'étais censé dire ?

Puis, il s'éclaircit la gorge et me tendit sa main droite. 

Je la fixais pendant de longues minutes sans oser la prendre, me questionnant sur la raison de ce geste amical de la part de mon patron.

Lassé d'attendre une réponse, il laissa retomber mollement son bras le long de son corps et, l'espace d'un instant, je crus percevoir de la tristesse mêlé à de la déception dans son regard.

Je me sentis coupable et tentai de lui faire un sourire navré mais il se détourna sans un mot et fila aux vestiaires des hommes.

Je le suivis et entendis l'eau d'une douche couler. Je m'approchai lentement de la porte de la cabine en question. 

Nous étions les derniers dans les vestiaires.

Je m'avançai encore jusqu'à toquer à sa porte mais personne ne répondit alors je tentai de me justifier maladroitement :

"Monsieur Kim ? C'est Jungkook.... Voilà, je-je voulais m'excuser de ne pas avoir pris votre main mais je-

-Tu étais si gêné que cela par mon geste ? Me coupa sa voix basse à travers la cabine et le bruit de l'eau s'arrêta.

-Non enfin je... je ne sais pas vraiment comment me comporter avec vous... avouai-je en me sentant comme le dernier des idiots.

-Sois toi-même, c'est tout ce que je demande". Rétorqua simplement mon interlocuteur dissimulé derrière cette porte.

Pourtant, j'avais la désagréable sensation qu'il y avait plus qu'une porte qui nous séparait.

"Pardon ?

-Il y a tellement de gens qui se cachent derrière une belle apparence, de belles paroles et des sourires... Je ne veux pas que tu sois comme eux. Prononça la voix rocailleuse de l'homme que je venais de blesser malgré moi.

Je ne répondis rien mais je pressentis que ce n'était certainement pas contre moi à cet instant. Avait-il souffert dans ses relations ?

Probablement, sinon il ne dirait pas cela ainsi.

Après m'être douché et changé à mon tour, je rangeais mes affaires soigneusement en essayant de ne plus penser à cet homme si perturbant de bien des manières.

Mon cerveau ne put s'empêcher de le revoir en train de boxer le sac de sable avec une rage à peine contenue et plus j'essayais d'oublier ces images, plus je me sentais obnubilé.

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Une fois de retour à l'appartement, je vis avec horreur un bordel sans nom dans le salon alors que les coupables étaient tranquillement affalés dans le sofa en train de grignoter des chips et de mater des vidéos débiles sur YouTube en rigolant comme des hyènes.