Emprise [Taekook]

Chapitre 6

Je m'attendais à voir un homme furieux et tentant de se maîtriser mais la réalité fut toute autre...

Le seul et unique Kim Taehyung gisait au sol, inanimé. 

C'était sa chute qui avait provoqué ce bruit, entraînant une partie de ce qui se trouvait sur son bureau.

L'adrénaline monta en moi et je m'agenouillai à ses côtés avant de le mettre en position latérale de sécurité. 

Aussitôt fait, je vérifiais son pouls et sa respiration mais tous deux étaient facilement perceptibles quoique très rapides et hachés.

Le soulagement me prit avant que la situation ne se dégrade soudainement.

Sous mes yeux paniqués, il se mit à trembler très fort et à gémir comme s'il était terrifié par quelque chose. Ou quelqu'un.

Sa respiration se fit plus forte, j'avais l'impression qu'il manquait d'air, des larmes dévalaient le long de ses joues et il hoquetait difficilement en se tenant la poitrine.

Dans ce qui sembla lui demander un effort monstre, il se redressa en position assise et chercha désespérément de l'air en s'accrochant fermement au corps le plus proche, c'est-à-dire le mien. Comme s'il allait sombrer s'il ne me tenait pas.

Il faisait une crise de panique.

C'était déchirant pour moi d'être témoin de sa fragilité mais je savais qu'il n'avait que moi en cet instant pour l'aider.

Je lui tenais fermement la main qui ne s'agrippait pas à mon pull dans mon dos. Je lui parlais d'une voix calme et que j'espérais apaisante et osais même le prendre dans mes bras, posant sa tête contre mon cœur pour que ce son le rassure.

C'est comme ça que je me calmais à l'époque. Et ça avait l'air de fonctionner aussi avec lui. Dieu merci.

Nous restâmes de très longues minutes ainsi, collés l'un à l'autre, sa tête contre mon torse, tandis que sa respiration reprenait un rythme normal.

Il se décala de moi très lentement, comme s'il n'avait pas envie de s'éloigner et il me toisa avec un regard inexpressif, il était vidé de son énergie et de ses émotions.

Ses grands yeux en amandes se plongèrent dans les miens et je vis ses pupilles se dilater, les miennes ne devaient pas être différentes.

Aucun de nous n'engagea la conversation et je sentis la gêne m'envahir du fait de notre proximité que je qualifierais d'intime. 

Seule une vingtaine de centimètres séparaient nos visages et j'eus le malheur de baisser le regard jusqu'à ses croissants de chair entrouverts.

Ils sont toujours aussi beaux à regarder...

Comme si j'avais pris une énorme claque, je sursautai et me détournai rapidement pour tenter de cacher mon rougissement, une main sur la poitrine. Je ne comprenais pas pourquoi mon organe palpitait à cette vitesse.

Heureusement pour moi, mon vis à vis semblait être sur une autre planète et sa perspicacité légendaire à des années lumières d'ici.

Je me relevai en époussetant mes vêtements avant de me pencher pour tendre la main à mon supérieur et celui-ci la fixa pendant quelques secondes d'un air circonspect avant de la saisir.

Il tangua un peu quand je le remis sur ses pieds et bascula contre moi mais cette fois je sentis tout son torse plaqué contre le mien et je le collai contre son bureau pour garder l'équilibre.

Mon bassin rencontra le sien et je fermai les yeux pour garder l'esprit sobre même si intérieurement je hurlais.

Je remerciais le ciel que personne ne soit resté au bureau car sinon, nous aurions pu être surpris dans une position très ambiguë.