Emprise [Taekook]

Chapitre 12

"Je ne sais vraiment pas pour être honnête. Si je devais être cash avec toi, je dirais qu'une part de moi te désire et qu'une autre refuse catégoriquement de céder à la tentation".

Ça y est, c'est dit. 

Il a lâché cette bombe sans ciller une seule fois et ma confusion est à son comble.

"Je sais que ça peut te sembler étrange dit comme cela mais je préfèrerais apprendre à te connaître avant de te donner une réponse définitive à cette question". Il reprend de sa voix rauque et - avouons-le -, très sexy.

Lentement, je baisse mon regard du sien après y avoir lu toute sa sincérité. Cette sincérité provoque de la peur en moi.

De la peur mais aussi une autre émotion bien plus pernicieuse à mes yeux : de l'euphorie. Euphorie de me sentir désiré même si ce n'est pas totalement.

Après tout, il est bel et bien la cause de mes tourments et surtout de mes nuits agitées depuis quelque temps. 

Il apparaît dans mes rêves comme pour me narguer et sa déclaration vient de confirmer au moins une chose chez moi : je ne suis pas insensible à sa personne.

Absolument pas.

Seulement, puis-je accepter ce fait ? 

Pour l'instant, je ne vois pas comment.

C'est lorsqu'il agite frénétiquement sa main devant mon visage que je réalise que j'ai encore quitté cette planète pendant un moment plus ou moins long. 

Et qu'il n'est plus qu'à une poignée de centimètres de moi et me fixe toujours.

"Jungkook ? Tu es toujours parmi nous ?

-Hmmm? Oh pardon Monsieur ! Je rêvassais seulement...

- Ce n'est pas la première fois que je te vois faire ça. Cela arrive souvent au bureau". Il m'informe avec un rictus moqueur et il me tapote le crâne doucement. Va te reposer, je t'appellerai quand le repas sera prêt. Il ajoute d'une voix très douce, inhabituelle.

- Monsieur ? Il fredonne en guise de réponse et penche la tête de côté en attendant la suite.

- Pourquoi êtes-vous aussi prévenant avec moi ? Je ne suis qu'un simple employé pour vous... Je finis par poser la question qui me brûle les lèvres depuis qu'il m'a amené chez lui.

- Est ce que j'ai besoin d'avoir une bonne raison pour prendre soin d'une personne que j'ai ébouillantée ? Il rétorque en fronçant un peu les sourcils, l'air de ne pas savoir où je veux en venir.

- C'était accidentel, vous le savez. Vous auriez pu vous contenter de régler la note à l'hôpital et nous étions quittes. Je contre d'un air têtu et il croise les bras, sur la défensive.

- Alors disons que je n'avais tout simplement pas envie de te laisser partir".

Ah.

Mesdames et Messieurs, c'est ce qu'on appelle un argument en béton.

Mais sa franchise me tuera un jour. J'ai voulu lui tirer les vers du nez, me voici servi.

Un autre silence s'installe et je finis par quitter le salon à reculons en bredouillant que je vais me reposer un peu en attendant que le dîner soit prêt et il marque son accord d'un hochement, sans un mot.

C'est ça, fuis. Fuis très loin si tu le peux !

Oh ferme-la toi ! Je ne fuis pas, c'est un repli stratégique pour éviter un nouveau moment embarrassant.