Aime-moi, désire-moi, ne me quitte jamais : Adrénaline

Chapitre 19

Dans la chambre de son appartement, Fred, torse nu, est debout devant la fenêtre. Il observe le coucher du soleil en buvant du café. Il est pensif. Cet individu qui veut Tatiana le tracasse, il doit le trouver au plus vite. C'est pourquoi selon lui, Max doit survivre, il pourrait être une piste pour connaître l'identité du chef. Après un moment, il se demande où est passée Tatiana et ce qu'elle manigance. Il sort de la chambre et part la chercher dans l'appartement.

Tatiana est dans la salle de bibliothèque, en train de jeter un coup d'œil aux goûts littéraires de son « mur de Berlin ». Elle n'y trouve aucun roman ou autre œuvre fictive, mais des ouvrages techniques, des livres sur les arts martiaux, des revues sur les avancées technologiques. Elle lit les titres tels que « L'art de la guerre », « Tous les secrets du dark web », « Tout savoir sur les crypto-monnaies », « Cybercriminalité et cybersécurité ». Mais ce qui va attirer son attention : une revue intitulée « Les dernières sorties en armes » ainsi qu'un guide pratique « Comment exprimer des émotions selon l'interlocuteur devant soi ? ». Elle sort ces deux livres, sur le point de feuilleter le premier, Fred arrive en prenant les livres. Il les redépose à leur place.

— Hey je veux voir tes centres d'intérêt, dit Tatiana.

Fred lui fait des bisous au cou.

— Je n'en ai pas.

Il colle son corps derrière celui de Tatiana en l'embrassant dans le cou, Tatiana adore, elle en frisonne.

— On mange quoi ? demande Fred.

Tatiana se met à réfléchir,

— Quel est le meilleur plat après une blessure ?

— Quoi tu vas préparer ? Pas besoin. Tu sais bien que tu cuisines mal.

Tatiana le regarde avec haine.

— Au moins suis honnête avec toi, c'est une bonne chose non ?

— Ta gueule !

Elle s'en va. Fred la suit en restant collée derrière elle, il ne peut se détacher du corps de sa « folle ».

Dans la chambre de Fred, Tatiana, debout, enchaîne les appels. Fred est devant son ordinateur portable, en train d'effectuer des recherches. Tatiana contacte d'abord son restaurant, et leur demande de faire venir la commande du dîner ici aujourd'hui et de ne pas sortir l'information comme quoi elle se trouve dans cet endroit (l'appartement de Fred).

Ensuite elle parle avec sa mère au téléphone.

— Dès que tu rentres chez toi, fais-le-moi savoir, je passerai.

Tatiana sourit.

— Sérieux ? D'accord, je te dirai.

Sa mère sourit.

— Mais tu viendras seule j'espère ? demande Tatiana.

— Oui, pourquoi ?

— Non, rien, j'ai hâte de te voir en tout cas ! dit Tatiana, toute souriante.

Après avoir raccroché avec sa mère, elle communique avec Antoine qui est en Angleterre, dans sa chambre d'hôtel. Antoine lui fait savoir qu'il va rester pour une semaine supplémentaire, mais qu'il aurait aimé être à ses côtés en ce moment.

— Si tu n'es pas chez toi, tu vas passer où la nuit ? demande Antoine.

— Ne t'en fais pas, chez une amie.

— Une amie ?

— Euh, oui. Qu'est-ce qu'il y a ?

— Laquelle ? Aussi longtemps que je me souvienne, tu as des relations instables et chaotiques avec tes amies que je connaissais.

— N'empêche, elles restent mes amies et apprennent à me pardonner... Tout comme tu l'as fait.

— Ok, tu es chez qui actuellement ?

— Nadège !

Sur le coup, Fred se retourne et regarde Tatiana, se demandant ce qu'elle raconte au téléphone.

— Nadège ? demande Antoine.

— Tu ne la connais pas, je te la présenterai. C'est une nouvelle amie.

— Tu peux déjà me la passer pour commencer ?

— Antoine !!

— Quoi ?

— Je rêve ou tu doutes de moi ? Tu me fais même pas confiance ?! Est-ce que je suis en train de te demander où tu es et ce que tu fais de tes journées ?

— C'est pas pareil. Tu sais que je te suis fidèle.

— Pff ! Je vis pas avec toi H24 pour en être sûre.

— Tu veux pas me passer ton amie ?

— Et tu appelles ça un couple ? Ta jalousie devient maladive, je sais pas si je pourrai supporter ça...

Antoine soupire.

— D'accord, vais pas plus te fatiguer, tu as eu une journée difficile, repose-toi bien. Bonne nuit, je t'aime.

— Bonne nuit, je t'aime aussi.

Fred se retourne encore et regarde Tatiana.

— Ces gens qui se disent « je t'aime », je me demande à quoi ils pensent quand ils se disent « je t'aime », cogite Fred. Je veux dire, comment peut-on aimer autre chose que soi et sa famille ? Pourquoi les êtres humains se leurrent ?

Tatiana raccroche et reste pensive. Elle culpabilise de mentir à Antoine, de le tromper. Doit-elle rompre avec lui ? Pourtant, elle l'aime bien, elle en est persuadée. C'est juste qu'avec Fred, leur attirance semble « fatale ». Seulement, jusqu'à quand tout ceci va continuer ? Maintenant qu'elle y pense, Fred n'a jamais sorti de sa bouche un « je t'aime », ou un « tu me manques », jamais rien d'affectueux. Mais alors, pourquoi continue-t-elle de s'agripper à lui et de croire en un lien spécial entre eux deux, alors qu'Antoine qui lui offre beaucoup d'amour, de tendresse et d'affection est là, tout près d'elle ?