Aime-moi, désire-moi, ne me quitte jamais : Adrénaline

Chapitre 25

Le lendemain, comme elle mange beaucoup dernièrement, Tatiana se rend compte qu'elle a grossi. Elle a pris un peu de ventre, mais aussi des hanches et fesses. Pourtant, en se regardant dans le miroir, elle repense à combien Fred adore toucher ses formes. Elle en conclut que ce n'est pas mal d'avoir des rondeurs, et qu'elle ne va juste pas se laisser aller.

Mais difficile de ne pas répondre aux standards de beauté quand on est une célébrité. Le soir tombé, des articles sur Tatiana qui la montrent grossies, sont en ligne : « Tatiana a pris du poids, preuves en images », « L'incroyable avant/après de la chanteuse préférée des français », « Notre star nationale se laisse aller. », « Qu'est-il arrivé à notre Sex-symbol ? ».

Quand Tatiana voit les articles sur son smartphone, elle s'enrage. Elle est assise sur son canapé dans le salon. Elle se dit qu'elle va dorénavant faire attention à ce qu'elle mange et se remettre à fond au sport pour retrouver son corps d'avant. Fred vient voir ce qu'elle fait, il lit sur l'écran de smartphone de sa « folle » et voit un des articles.

— N'écoute pas ces gens. Sinon tu ne vivras jamais ta vie à fond, lui dit Fred.

— Mais... Comment faire ?

— J'ai une technique, mais comment te la transmettre ?

— C'est quoi ?

— Te couper de tes émotions

— Quoi ? Comment ça ?

— T'en foutre en gros.

— Mais comment ?

— C'est vrai, comment t'aider à le faire ?

— À t'entendre parler, ça a l'air si facile pour toi.

— Je trouverai un moyen de t'apprendre à t'en foutre de ce genre de choses et à vivre en t'aimant comme tu es.

— Ne te laisse pas encore enchanter par ses mots... Il sait toujours quoi dire, j'en ai marre de ce mec, pense Tatiana, encore touchée par les mots de son « mur de Berlin ».

— Tu n'as pas grossi, tu es devenue encore plus pulpeuse, dit Fred, en venant s'installer sur le canapé. Il soulève Tatiana et la dépose sur lui. Il l'enlace en déposant sa tête sur l'épaule de sa « folle ». Il lui donne des tendres baisers au cou. Tatiana lui caresse les cheveux. Fred fait entrer sa main dans le top de Tatiana et commence à lui palper ses seins. Tatiana gémit. Fred tourne le visage de Tatiana et l'embrasse vigoureusement, tout en continuant à stimuler ses tétons qui pointent déjà durement. Soudain, on entend le code d'entrée qui est en train d'être tapé. Fred et Tatiana se retirent de leur baiser et regardent vers le couloir d'entrée.

Tatiana vient de se rappeler qu'Antoine est censé rentrer aujourd'hui. Comment elle a pu oublier ? Fred devient automatiquement brûlant de jalousie. Il soulève Tatiana, la redépose sur le canapé et s'en va, directement vers sa chambre, sans mots. Tatiana soupire.

Antoine entre. Il fait un gros câlin à son amoureuse. Ils se serrent fort, en souriant. Toutefois, Tatiana est préoccupée en même temps. Elle doit faire un choix... Mais comment ? « Antoine est doux, tendre, romantique et démonstratif. Fred est... Fred est comment ? » Ne sachant pas pourquoi elle reste fixée sur Fred, elle en conclut que c'est le vrai amour ? Quand la raison ignore ce que le cœur ignore ? A moins que ce ne soit le sexe qui aie pris tellement de place dans sa relation avec Fred qu'elle en est devenue aveugle ?

« Non, mais qu'est-ce que je raconte ? J'aime TOUT, de mon mur de Berlin. Tout, même le non aimable. Comment dire ? C'est comme si Fred n'était venu au monde rien que pour moi. Après tout, c'est la seule personne qui peut, sans aucun effort, me motiver, me calmer, m'apaiser, me sécuriser, m'énerver certes, me détendre ensuite, et ainsi de suite. La liste est si longue. Aussi malsains et bizarres que les termes puissent paraître, Fred m'a fait mourir, m'a fait renaître, puis il m'a guérie. Et le sexe avec lui alors ? Si sensationnel ! Bon, d'accord j'en ai tellement parlé. D'ailleurs les mots ne sont pas suffisants pour décrire sa façon unique de me baiser. Mais la question que je me pose dorénavant est plutôt : « Ressent-il la même chose envers moi ? ».

Fred, dans sa chambre, s'entraîne sur son sac de boxe. Il se demande ce qui lui empêche de juste tuer Antoine. Ce serait si simple, pourquoi il ne le fait pas une bonne fois, pour ne plus ressentir cette jalousie qui le ronge de plus en plus ? Non, plutôt quel droit a-t-il pour « tuer » le petit ami de sa « folle » ? Après tout, il va bientôt la quitter, à jamais. Ce n'est pas comme si Tatiana pouvait lui appartenir. Lui, cet homme au destin déjà tracé dans les pas de sa puissante famille. Alors qu'est ce qui l'empêche de redevenir rationnel, comme il l'a toujours été, en toutes circonstances ? Pour la première fois, l'indifférent et l'insensible Fred se rend compte qu'il n'a pas le contrôle sur ses sentiments. Plus il reste auprès de Tatiana, plus il se sent piégé.

C'est pourquoi, il ne se projette pas avec « la femme de ses rêves ». Il est bien conscient que lui et Tatiana, c'est impossible et inconcevable, pour tellement de raisons... Même bien avant de la rencontrer, c'était une histoire d'amour impossible. Donc, pourquoi se sont-ils rencontrés ? Pourquoi n'est-il pas resté tranquillement aux Etats-Unis, dans sa villa, où il ne manquait de rien ? Voilà le problème de Fred : sa soif de liberté, d'aventure, de sensations fortes pour répondre à son besoin constant d'adrénaline, ce sont les défauts de ses qualités. En réalité, Fred n'est nullement obligé d'effectuer des missions pour gagner sa vie. Néanmoins, il préfère passer ses journées de la sorte. Il lui faut constamment être en activité, il s'ennuie vite et a besoin d'excitation sur tous les plans.

Aux yeux de son père, il est le candidat « parfait » pour le succéder au pouvoir, sauf à ce niveau, où il doit apprendre à dompter ce côté de sa personnalité, mais comment ? Et si une personne parvenait à le stabiliser autant qu'il la stabilisait ? Sa fameuse « folle »... Mais non bien sûr, comment pourrait-il une seule fois s'imaginer avoir cette « femme fatale » à ses côtés, si le destin lui a déjà réservé « l'ennuyeuse » Victoria ? Comment pourrait-il désobéir aux commandements de sa famille, qui sont gages d'honneur et de dignité : les deux valeurs humaines que ni l'argent ni le pouvoir ne pourront jamais acheter.

Fred commence déjà à se sentir tiraillé... Entre sa passion pour Tatiana, et son devoir filial. Mais il reste persuadé qu'une fois qu'il aura quitté sa « folle attachante », elle sortira aussi vite de son esprit et de son cœur. Dans la mafia, il n'existe pas de place pour les sentiments. La priorité est la famille, point. Lui et ses frères ont tous été éduqués ainsi, bien qu'il demeure le plus sadique et le plus rusé.

« Le fait que les sentiments passent en dernier, ça m'a toujours arrangé. Puisque je n'en ai pas, tout simplement. Bien au contraire, j'ai toujours dû m'efforcer pour lire les émotions des autres pour les comprendre, pour savoir comment répondre et réagir en retour. Mes frères me traitent de "fin manipulateur", le daron me trouve plutôt d'une "intelligence supérieure" ».