Chapitre 26

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Tatiana et Antoine sont dans le salon. Antoine lui remet les nombreux cadeaux qu'il lui a apportés. Tatiana est toute heureuse, jusqu'à ce qu'Antoine lui fasse la remarque qu'elle a grossi et qu'il la préfère comme elle était avant. Tatiana se met en colère.

— Je suis toujours comme j'étais avant ! J'ai juste pris un peu plus de poids et tout le monde en fait un problème ! Tout le monde m'emmerde avec ça !!

Elle n'arrête plus de parler sous l'effet de la colère. Fred, dans sa chambre, entend tout.

— Un vrai connard ! dit-il envers Antoine.

Antoine tente de s'excuser auprès de Tatiana et lui demande de se calmer mais Tatiana explose et lui demande de disparaître de sa vue. Antoine s'en va.

Aussitôt, Tatiana part regrouper tous ses ravitaillements dans l'appartement. Ensuite, elle part dévaliser son frigo bien garni en nourritures. Fred, dans sa chambre, entend beaucoup de bruit et sort. Il va dans la cuisine et voit Tatiana qui vide le frigo. Il accoure l'arrêter. Il la serre fermement dans ses bras. Tatiana se débat.

— Lâche-moi !! Je vais tout donner en charité ! Et je dirai à mon resto de me livrer un seul repas par jour dorénavant !

— Du moment que ta légère prise de poids n'influe pas sur ta santé, quel est le problème ?!

Tatiana se calme peu à peu, dans les bras apaisants de son « mur de Berlin ».

— Pourquoi les gens sont si fixés sur les apparences ? Pourquoi on ne nous laisse jamais être ? Pourquoi on veut toutes nous uniformiser sous la même silhouette ? Je me souviens... à une période de ma vie, j'étais devenue anorexique, et tu sais pourquoi ? Les médias... Les membres de ma famille... Mes amis... Même ma mère, tout le monde sans exception, me jugeait. C'était « oh tu étais si fine, qu'est ce qui t'est arrivé ? Tu es en dépression ? ». Après tu détestes ton image. Tu ne veux même plus te regarder sous la glace...

Tatiana craque et commence à pleurer.

— La Tatiana que je connais, s'aime et s'assume comme elle est. Tu t'es jamais demandé pourquoi tu me fais si facilement de l'effet ? Pourquoi tu m'excites sans aucun effort ? La confiance que tu dégages en toi, quand tu me désires, ce magnétisme qui émane de ton corps, vaut tout.

Tatiana est émue, ça fait tellement du bien d'entendre les mots de Fred. Elle s'accroche plus à Fred, en déposant sa tête sur son torse et en l'enlaçant plus fort. Fred lui caresse affectueusement les cheveux.

Peu de temps après, Antoine appelle Tatiana pour s'excuser. Fred va bientôt exploser, il cache du mieux qu'il peut sa jalousie, et Dieu merci sinon il ignore ce qu'il serait capable de faire si jamais il vivait à fond son amour avec sa diablesse. Des idées noires et sadiques commencent d'ailleurs à lui traverser l'esprit. Il se découvre un côté « possessif ». Mais hors de question de perdre le contrôle. Il part se coucher.

Tatiana parle au téléphone avec Antoine toute la soirée. Ce dernier, très jaloux également, songe même à venir passer ses nuits auprès de sa copine. Mais il sait que Tatiana n'est pas facile à vivre, c'est ce qui le fait encore hésiter. Seulement, il est persuadé qu'il vaut mieux vivre l'enfer avec sa petite amie dans l'appartement plutôt qu'elle le trompe avec son garde du corps.

Fred est couché, il est pensif. Il reçoit un appel des Etats-Unis. Quand il regarde l'écran de son smartphone, il est surpris. Il se lève et s'adosse au lit, il décroche.

— Adrénaline, entend-t-il.

— Oui, papa.

— J'ignore si tes frères t'ont appelé comme je leur avais demandé. Je suppose que oui, mais c'est toi qui as dû ne pas décrocher.

Fred ne dit rien.

— Victoria m'a dit également qu'elle a tenté de te joindre, à plusieurs reprises.

— Suis en mission, ça me prend tout mon temps, c'est rien d'autres.

— Ça te prend tout ton temps au point où tu délaisses ta famille, comme d'habitude, enfermé dans ta solitude ? Tu vas arrêter quand, avec cette vie que tu mènes ? Et venir t'installer définitivement aux Etats-Unis ?

— T'es pas fier d'avoir un fils qui travaille pour gagner tout seul sa vie au lieu de dépendre de la richesse de son père ?

— Tout père serait fier d'avoir un fils comme ça. Là n'est pas la question. Tu n'es pas n'importe qui. Tu recevras ton billet d'avion d'ici peu. Je suis rentré, je t'attends. Non, toute la famille t'attend.

— Je ne crois pas que la famille soit impatiente de me revoir.

— A très vite, Adrénaline.

Son père raccroche. Fred soupire.

« A chaque fois que le boss, mon daron, m'appelle par Adrénaline, il a besoin que je lui fasse un sale boulot et il sait que je n'y faillirai pas. Et à chaque fois qu'il m'appelle par Fred, c'est dans l'intérêt de notre famille, la famille Zerilli. Oui, je me suis souvent demandé s'il m'a une fois aimé, en tant que moi tout court ? Juste comme je me suis senti aimé par ma folle alliée. Car oui, être compétent c'est bien, mais le revers de la médaille, tout le monde t'utilise, non, plutôt utilise tes compétences. Tu ne deviens plus quelqu'un en tant que tel, mais quelqu'un qui sait uniquement "faire" et qui ne sert qu'à cela. Je veux dire, ne peut-il pas m'aimer sans que je ne serve à quelque chose pour lui ? ».

C'est ainsi qu'à compter d'aujourd'hui, Fred passe ses derniers jours à Paris. Il comptait juste mettre fin à sa mission par peur d'être « trop » attaché à sa « folle », puisqu'il n'aime pas avoir de faiblesse. Néanmoins, il allait rester à Paris. Il ne s'attendait pas à devoir quitter cette ville où loge sa petite sœur téméraire, et à présent son excitante diablesse. D'ailleurs, il ne lui dira rien car il sait qu'elle ne le laissera jamais partir.   

Aime-moi, désire-moi, ne me quitte jamais : AdrénalineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant