Chapitre 37

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A Détroit, au crépuscule,

Fred a combattu tous les hommes envoyés par son père. Il en ressort avec plusieurs blessures. Mais il est en route, dans un taxi, pour se diriger à la résidence familiale.

Aujourd'hui, le parrain Lorenzo a réuni tous ses fils dans la résidence familiale, un gigantesque château luxueux. Ils vont tous dîner ensemble et accueillir Fred. Seul Antonio, l'avocat international appelé « l'avocat sans loi », est absent de la réunion familiale. Ce dernier, à l'instar de Fred, ne sait rester sur place, et se voit mal, ne pas aller explorer le monde. Néanmoins, sa ville préférée reste Paris, encore comme Fred. Egalement, il est à ce jour, aussi mystérieux que Fred, aux yeux de la famille. La différence entre eux deux, Antonio est un coureur de jupon, là où Fred est un dur à cuire qui quitte, à chaque fois, brusquement ses copines, qui finissent souvent dépressives. Depuis son adolescence, Fred a une mauvaise réputation de « bad boy » à Détroit, pourtant cela n'empêche pas la majorité des filles de continuer à être attirées par lui. Mais depuis qu'il est fiancé à Victoria, une décision du daron, il ne peut plus se permettre d'avoir de copines, il est engagé à sa future épouse et sait que le boss ne badine pas avec cela.

Dans le salon, les quatre frères de Fred, Victoria, la marraine et le parrain s'installent à table. Les nombreuses employées font des vas et viens pour la mise en place de la table.

— Waouh, Fred est vraiment une star. Même moi, qui suis le maire de Détroit, je n'ai pas ce privilège de mon père. Un grand buffet des meilleurs cuistots, une réunion familiale de la plus haute importance, les alcools les plus chers et j'en passe, remarque Marcello, le frère aîné.

— Si j'ai tenu à tous vous réunir ici ce soir, c'est parce que j'ai une annonce à vous faire, dit le parrain.

Tous l'écoutent attentivement.

— Je cède mon poste de chef de l'armée. Fred deviendra le chef de l'armée de la mafia.

Tous les enfants sont surpris, Enzo et Victoria sont contents de la nouvelle, quant à Hector, le « médecin excentrique », cela l'indiffère. Le maire et le baron de la drogue (Alejandro) n'aiment pas cette nouvelle, la marraine non plus.

— Papa, tu vas lui confier un si grand pouvoir ? Contrôler l'armée de la mafia ? demande le maire.

— Fred passe son temps à s'absenter de son pays, comment tu peux faire de lui le chef de l'armée ? ajoute Alejandro, baron de la drogue.

— Justement, dorénavant il restera à Détroit, vu son nouveau poste, qui exige sa présence et son sens de l'alerte, répond le parrain.

— Je ne veux pas m'en mêler, mais as-tu bien réfléchi ? demande la marraine, inquiète.

Le parrain s'intéresse à l'avis de son épouse.

— Quel est ton principal souci ?

— Eh bien... Ce genre de poste ne doit pas être attribué à n'importe qui... Car l'individu qui devient chef de l'armée a le pouvoir de se rebeller, même contre le parrain.

— Tu as tellement raison, maman, dit Alejandro.

— Moi je crois en Fred. Jamais il ne trahira papa ou qui que ce soit parmi nous, d'ailleurs pourquoi il le ferait ? remarque Victoria.

Le parrain écoute sa famille parler, à tour de rôle.

— Et vous, Enzo et Hector ? Qu'en pensez-vous ?

— Même si on te donne nos avis, tu décides toujours tout seul, papa, répond Hector, le « médecin excentrique ». Mais comme tu tiens à entendre ce que j'en pense : eh bien, félicitations à Fred, dit-il en applaudissant, le sourire aux lèvres.

Tous, étonnés, le regardent subitement. Le maire et le baron de la drogue le regardent avec mépris.

— Moi je pense que tu as bien réfléchi avant de décider de faire de Fred le chef de l'armée, il a les compétences exactes qu'il faut peut-être ? répond Enzo.

— Tu es le plus jeune parmi mes fils, mais également le plus pur et le plus intelligent, dit le parrain.

Alejandro et Marcello roulent des yeux comme pour dire « n'importe quoi ».

— Comme l'a bien deviné Enzo, Fred a le caractère adéquat. De plus, il est non seulement connaisseur des armes, sniper expert, le plus compétent en arts martiaux parmi vous et il est redouté par la plupart des gangs, qui le respectent. Ce choix de faire de lui le chef de l'armée devient légitime aux yeux de nos hommes et même de nos rivaux.

— Oui, mais il ne reste jamais longtemps à Détroit. Et pourquoi il aime tant Paris ? Pourquoi il y va chaque année ? Et s'il avait une copine policière là-bas, qui sait ? Pourquoi ne pas enquêter ? dit Marcello, le maire et frère aîné.

Cette remarque gêne Victoria, le parrain regarde affectueusement sa fille.

— On n'a plus besoin d'entendre tes remarques, Marcello ! ordonne le parrain. Vous êtes là, à parler et à parler. Mais, avez-vous bâti vos empires tout seul sans mon aide, comme l'a fait Fred ?

— Quoi ? Tu parles de sa fameuse société « Shadow Brothers » ? Pff, pourquoi il l'a basée à Paris, encore Paris revient dans la discussion. Il cache qui ou quoi là-bas ? Je rejoins Marcello, dit Alejandro.

— Je n'ai pas fini. Êtes-vous aussi secrets et discrets que lui ? L'avez-vous déjà vu apparaître sur des images ou dans des évènements de folklore ? L'avez-vous déjà vu me décevoir ? Avez-vous le calme qu'il a ? Le sang-froid dont il fait preuve dans chaque situation ?

— Nous sommes des humains normaux papa et non un psychopathe comme lui, comment être comme ça ? En plus, il n'a même pas le sang Zerilli qui coule dans ses veines et tu veux--

Ne le laissant pas terminer sa phrase, le parrain furieux vise un couteau vers Alejandro. Surpris, Alejandro esquive à temps et le couteau atterrit sur les carreaux. Effrayé, il se tait immédiatement et se fait petit. Tous les autres se taisent également. Un silence gênant se fait autour de la table. Ils attendent tous la venue de Fred. 

Aime-moi, désire-moi, ne me quitte jamais : AdrénalineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant