Chapitre 63

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Puisque Fred est à Paris pour quelques jours, il ne perd pas de temps. Le même soir, juste après avoir été (encore) chassé par Tatiana mais non découragé, il part voir Antonio, dans sa villa.

Antonio est installé confortablement sur son fauteuil, entouré de deux belles servantes qui lui massent les épaules. Une dizaine de femmes font un spectacle de danse indienne dans son gigantesque salon, sous fonds de musique. Il adore le show devant lui, il ne peut s'empêcher de sourire, devant les mouvements sensuels, esthétiques et gracieux de ces danseuses.

Dès que Fred arrive, Antonio le félicite pour son nouveau poste de chef de l'armée. Fred, n'étant pas venu pour fraterniser, encore moins « amicaliser », demande à Antonio de s'éloigner de Tatiana.

— Et si tu t'asseyais d'abord ? Je te signale que je suis en congé et j'aurais pu ne pas t'ouvrir la porte de ma demeure. J'ai besoin de repos, or partout où tu apparais, il ne peut y avoir un semblant de repos.

Fred se sert à boire et s'installe sur un canapé.

— Et tu as bien dit « Tatiana » ? Parlerais-tu de la chanteuse Tatiana ? Voilà qui me rend perplexe. Je peux savoir comment tu as connu ma dulcinée ?

— Arrête de l'appeler « dulcinée » ! C'est si ringard en plus !

— Waouh, du calme. Toujours de mauvaise humeur, à ce que je vois.

— J'étais son garde du corps. Je peux savoir comment toi tu l'as connue ?

— Oh moi, j'ai été son avocat, se vante Antonio.

Tout à coup, Antonio se souvient des paroles du manager qui lui évoquait une amie qui avait besoin de garde du corps. Il se demande si le manager parlait de Tatiana.

— Serait-ce l'agent de Tatiana qui t'a contacté pour être le garde du corps de ma dulcinée ?

— Oui pourquoi ?

— Si je l'attrape cet ingrat (le manager) ! J'arrive pas à croire que c'est grâce à moi que tu as rencontré Tatiana.

— Ça devrait me faire quelque chose ? répond Fred.

— J'oubliais que je parlais à un inhumain, sans aucune valeur morale.

— Un avocat, passant son temps à inventer des mensonges au tribunal, qui ose parler de « valeur morale » ?

— Attention à ce que tu dis. Quand tu devras aller en prison, c'est moi qui vais te sauver au tribunal en mentant pour un malade mental comme toi.

— Tu es si mal placé pour me traiter de malade mental. Tu allais kidnapper Tatiana pour des raisons purement perverses et égoïstes.

— Egoïste ? Entre nous deux, tout le monde sait qui est le vrai égoïste.

Peu de temps après, Antonio montre à Fred le contrat signé avec le manager où Tatiana devra devenir son épouse.

— Tatiana devra m'appartenir dans quelques mois ! D'ici là, je ferai tout pour qu'elle tombe amoureuse de moi et vienne à moi, d'elle-même, dit Antonio.

Fred déchire le contrat.

— J'en ai rien à cirer de tes papiers, dit Fred.

— Pas grave ce que tu viens de faire. J'ai plusieurs originaux.

— Tu peux continuer de rêver. Après tout, rêver fait vivre. Et je peux savoir pourquoi tu as sorti Max de l'hôpital ?

— Franchement quelle question. Même si c'est un traitre pour avoir osé demander une rançon à ma dulcinée, pourquoi je laisserai un de mes hommes entre les mains de ces salopards de flics ? Je comptais m'occuper de lui à ma manière, avant qu'il ne soit tué.

Aime-moi, désire-moi, ne me quitte jamais : AdrénalineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant