Chapitre 59

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Au bord du lit, Tatiana est assise sur Fred qui l'enlace par ses bras. Ils se sont rhabillés.

— Quittons Paris et partons dans les montagnes en Suisse, dans mon chalet. On sera seuls là-bas et tranquilles pour passer les derniers jours de l'année ensemble, dit Fred.

— J'ne vais pas me laisser séduire par tes invitations ni par tes mots. Parlons d'abord !

— Bien sûr qu'on doit parler. Je te laisse commencer, répond Fred.

Au même moment, le smartphone de Tatiana, posé sur le lit, sonne. Fred prend le téléphone pour le remettre à Tatiana, mais ce qu'il voit affiché sur l'écran lui déplait : c'est un appel d'Antonio.

— Qu'est-ce qu'il y a ? C'est qui ? demande Tatiana, qui ne comprend pas pourquoi Fred ne lui remet pas le téléphone.

Fred change d'expression de visage, il est jaloux. Il soulève Tatiana puis il se lève, debout, en tenant toujours le téléphone de Tatiana. Il est debout face à Tatiana.

— Tu as pris son numéro et vous communiquez même au téléphone maintenant ?

— Fred et si tu me donnais mon téléphone d'abord ? Je sais même pas qui appelle actuellement et de quoi tu parles !

Antonio insiste dans ses appels. Fred appuie pour éteindre automatiquement le téléphone de Tatiana.

— Tu fais quoi comme ça ? demande Tatiana, étonnée.

Fred balance le smartphone de Tatiana sur le lit et regarde Tatiana avec mépris. Tatiana prend son téléphone et voit que Fred l'a éteint.

— Qui appelait ? Comment tu peux te permettre d'éteindre mon téléphone ?! crie Tatiana.

— Il se passe quoi avec Antonio ? Vous vous connaissez depuis quand ?

Tatiana est déjà furieuse par l'acte de Fred. Elle ne lui répond pas et regarde de l'autre côté.

— Tatiana ? dit Fred, d'un ton sérieux.

— Comment tu sais pour Antonio ? Et si on commençait par ça ?

Au stade où ils en sont, Fred sait que cela ne sert plus à rien de tout cacher à Tatiana.

— J'ai placé des caméras cachées dans ton appart.

Tatiana est surprise. Elle regarde le plafond de sa chambre et tente de voir ces caméras dont parle Fred.

— Tu ne peux pas les voir.

— Je peux savoir dans quel but ? Tu vas me sortir « pour te protéger » ? J'ne vais pas y gober. Trouve autre chose, répond Tatiana, sidérée d'apprendre tout cela.

— Tu veux pas d'un homme protecteur ?

— Un homme protecteur, oui. Mais macho ? Non merci.

Tatiana ignorait qu'elle est tombée amoureuse d'un homme qui a des tendances exagérées de contrôle ainsi qu'une jalousie maladive. Sur ce dernier point, elle sait qu'elle est mal placée pour le juger car elle également, est hyper jalouse, pour un rien. Elle est déjà consciente que sa relation avec Fred ne sera pas facile et sera difficilement une relation « saine ».

— Maintenant réponds à mes questions. Comment tu as connu Antonio ? Depuis quand ? Et qu'est ce qui se passe entre vous deux ? demande Fred.

— Quel est ton problème avec Antonio ? Je te sens trop fixé sur lui.

— Et si tu répondais à mes questions ?

— Tu vas vraiment me croire si je te dis qu'il n'y a absolument rien entre Antonio et moi ?

— Bien sûr que non. Comment croire une femme aussi frivole que toi ?

— La frivolité est une qualité à côté de l'inconstance dont tu fais preuve !

— Alors je vais te révéler quelque chose : l'instigateur de ton kidnapping n'est personne d'autres qu'Antonio.

Tatiana est surprise.

— Comment ça ? J'ne te crois pas. Tu voudrais juste que je le déteste. Tu es vraiment mauvais.

— Pour un homme, être mauvais n'est pas grave. Mais quand une femme l'est, c'est là où ça devient grave.

— Franchement Fred, si tu es revenu pour me faire des reproches sans fin, tu peux retourner de là où tu venais, répond Tatiana, outrée. Au moins, Antonio ne me traitait pas ainsi. Il ne me sortait jamais de mots blessants.

Et voilà les phrases que Tatiana ne devait pas prononcer devant un jaloux maladif comme Fred.

— Ah... Antonio a déjà eu le temps de te charmer à ce que je vois ?

— Ce n'est pas qu'il m'a charmé. Mais au moins, je peux être sûre qu'il n'est pas un menteur, qui cacherait mille secrets à la femme qu'il « aime ».

— Normal. Il ne sait pas encore que cette femme qu'il tente désespérément de séduire est une infidèle et une garce pure et dure.

Le mot « garce » blesse Tatiana et la met en colère. Elle jette un regard furieux à Fred. Ce dernier sait qu'il vient de déclencher une grande tempête. Il avance vers Tatiana pour l'attendrir et la prendre dans ses bras. Tatiana le pousse.

— Sors d'ici, dit-elle.

Fred soupire.

— Est-ce qu'on peut essayer de discuter sans se disputer ? Tatiana... ?

— Ne prononce pas mon nom. Sors d'ici ! Sors Fred !! Je te déteste !!! A chaque fois c'est la même chose, tu me critiques !! Tu me sors tout le temps des mots blessants !! Tu es un être atroce !!

Elle le pousse pour le faire sortir de sa chambre. Fred finit par sortir. Tatiana, énervée, balance la porte de sa chambre en la refermant. Elle reste debout collée derrière la porte. Elle est triste et en colère en même temps. Dans le couloir, Fred aussi, reste debout collé derrière la porte de la chambre de Tatiana. Il ne sait pas quoi faire car s'il n'exprime pas sa jalousie, après il a des douleurs au cœur, comme ce qui lui arrivait au début avec Tatiana : les premières fois où il avait commencé à ressentir de la jalousie à son égard. Et s'il laisse tout extérioriser, cela pose un autre problème car il devient offensant avec Tatiana.

Alors comment trouver le juste milieu ? La jalousie doit-elle être réprimée ou doit-on l'exprimer dès que cela vient ? Ce dont Fred est certain : s'il pouvait ne plus ressentir de la jalousie, il l'aurait fait. Il continue d'associer la jalousie à de la faiblesse, hélas c'est plus fort que lui. Ce n'est pas une émotion facile à contrôler.

— Je sais que tu es devant la porte. J'ai dit sors de chez moi ! dit Tatiana, avec une colère qui n'est pas prête de disparaitre de sitôt.

Autant elle était la plus heureuse de revoir son « mur de Berlin », autant il vient de la blesser profondément qu'elle en ressent un mal inexprimable.

— Avant de partir, je voulais que tu saches que j'ai une semaine à Paris. Ne la passons pas à nous chamailler comme des gamins, dit Fred, qui est triste, lui aussi.

Tatiana a envie de lui dire de rester toute la journée, mais ces mots ne peuvent pas sortir de sa bouche. Elle lui en veut. Et son égo n'est pas prêt de lui pardonner si facilement.

— J'y vais, dit Fred, qui se dirige vers la sortie.

Tatiana est pensive. « Idiot. Qu'est ce qui t'empêche de sortir un désolé sincère et de me supplier pour te faire pardonner ? ».

Puisque le garde du corps Ben est là, Tatiana sera surveillée par lui. Mais Fred rappelle à Ben de rester attentif, surtout si Tatiana reste enfermée longtemps dans la chambre (même si depuis que Fred avait retiré toutes les clés de l'appartement, Tatiana ne peut plus s'enfermer à clé, au moins). Ensuite, Fred s'en va. 

Aime-moi, désire-moi, ne me quitte jamais : AdrénalineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant