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Cathy.

Deux semaines étaient passées depuis cette histoire. A l'appartement, l'ambiance était moins tendue. Gabriel semblait pardonner Lucas de m'avoir utilisé au début de ma venue ici. J'arrivais à passer à autre chose. Mon meilleur ami m'avait expliqué que lui et Arsène n'avait jamais été pour ce plan, que c'était bas de leur part de me faire ça avec ce que j'ai vécu et que nous étions amis depuis plus longtemps que ces deux garçons. Ils étaient d'accord pour me faire passer du temps avec Gabriel mais pas pour que je sois le souffre-douleur. Il était déjà trop tard lorsqu'Arsène et Lucas s'étaient montrés plus virulents à l'encontre de cette mascarade. Les dégâts avaient déjà commencé.

Martin avait essayé de discuter avec Gabriel. Il lui avait expliqué à quel point, il regrettait de s'y être pris de cette façon. C'était un quiproquo. Martin cherchait seulement à caser son meilleur ami car avec moi, il semblait être en confiance, il pensait que je changerai quelque chose chez lui. Gabriel lui claqua la porte au nez prétextant qu'il allait y réfléchir. J'avais été déçu du comportement du groupe, mais Gabriel avait fait beaucoup de bêtises que chaque membre du groupe avait pardonné. Chaque personne avait pris sur soi pour prendre en compte la souffrance du basané. J'avais conscience de l'égoïsme de Gabriel, je ne voulais pas m'attiser les foudres de ce dernier maintenant...

Nous étions sur la route. Nous étions vendredi. Ce soir, nous avions une soirée à la fraternité et nous voulions y passer directement après une récupération de l'amende chez le géniteur de Gabriel. Mon petit ami semblait prudent sur la route. Il regardait régulièrement son compteur, anxieux de se faire arrêter une nouvelle fois. J'augmentais un peu le chauffage ainsi que le son de la radio. Les informations indiquaient qu'il y aurait une tempête de neige dans toute la région de cette nuit. En entendant cette actualité, je conseillai :

« Il ne faudra pas que nous partions trop tard si on veut éviter la neige.

-Ok. »

Les yeux concentrés, Gabriel ne quitta pas le route. Il stressait. Il espérait que personne ne serait chez lui au moment où il passerait. D'après-lui, personne ne sera là avant vingt-heures.

Nous arrivions dans sa rue. Je pouvais l'entendre lâcher un profond soupir au moment de se garer. Il enclencha le frein à main et éteignit le moteur. Il se dépêcha presque de sortir de sa voiture. Je le suivis d'un pas pressant. Gabriel observait autour de lui après un voisin. Clairement, il ne voulait pas que le monde sache qu'il est là. Après plusieurs tentatives, la clé entra dans la serrure et je l'entendis jurer :

« Putain, c'est quand tu es pressé que rien ne va. »

Je haussai les épaules et entrai dans le long couloir. Mon petit ami accourut dans la cuisine. Je me répétais, je ne l'avais jamais vu aussi pressé de sa vie. Quant à moi, je pris le temps d'observer les cadres en face de moi. Il y avait un arbre généalogique sous forme de photos. J'avais les yeux rivés sur la photo qui semblaient être ses grands-parents lorsqu'il me crit de la cuisine :

« Kate ? Viens m'aider, je ne les trouve pas. »

Je ne pus admirer les photos de famille plus longtemps et ni m'attarder sur les détails. Gabriel passa sa tête dans l'entrée de la cuisine au bout du couloir. Je le rejoignis. Des papiers étaient éparpillés partout dans la cuisine. Mon petit ami se tirait les cheveux, nerveux de ne pas les retrouver. Il pesta :

« Putain, s'il a déjà mis les mains dessus, je suis dans la grosse merde.

-Calme-toi, détends-toi, on va les retrouver. »

EmpriseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant