Emprise

11.

11.

Gabriel

Je finissais de lacer mes chaussures et je sortis du vestiaire de mauvaise humeur. J'étais vraiment contrarié et en colère de m'être fait humilier de la sorte par cette vieille meuf. Voilà qu'elle a réussi à blesser mon égo. J'aurai limite préféré qu'elle me gifle à nouveau plutôt qu'elle me batte à plat de couture à une vieille course. Je souffle et je marmonnai dans les couloirs. J'allai au self rejoindre mes potes. Je sortis une pastabox de mon sac et un soda et je m'assis à côté d'Arsène. Je tchéquai mes amis. Je prévins Lucas :

« Si ta pote se pointe, je me casse.

-Elle ne viendra sûrement pas.

-Pourquoi, demande cette emmerdeuse de Claire trop curieuse.

-On s'est engueulé hier. »

Une tête à claques elle, elle fait vraiment chier tout le monde. Personne ne veut d'elle ici.

« Pourquoi, demanda Arsène. »

Lucas ne répondit pas à sa question et fixa derrière son cousin une personne. Il fixait Cathy. Elle était entourée de ses nouvelles copines d'athlétisme et je levai les yeux au ciel : elle était idolâtrée. Elle croisa le regard de son meilleur ami. Arsène se tourna vers elle et lui fit un grand signe. Lucas lui chuchote :

« Qu'est-ce que tu fous bordel ? »

Cathy arriva dans sa direction faisant paniquer Lucas qui gigotait comme un ver sur sa chaise. Un de ces genoux tremblait sous la table : victime. Quand elle fut à notre hauteur, elle fit la bise à tout le monde sauf à moi. Malpolie. Je criai presque :

« BONJOUR ! »

Elle me jeta à peine un regard. Elle termine de faire la bise à Arsène avant de me répondre :

« On s'est déjà vu ce matin et c'est toi qui ne m'as pas dit bonjour.

-Non, c'est toi.

-Tu es ridicule, dit-elle en levant les yeux au ciel et en repartant voir ses nouvelles pétasses. »

Je jurai silencieusement. Je ne suis pas ridicule déjà. Lucas soupira un bon coup et je rajoutai une couche :

« Tu ne pourras pas l'éviter longtemps, je te rappelle que vous vivez sous le même toit.

-Sans blague.

-C'est ça d'héberger une chienne chez soi. »

Je ne sais même pas pourquoi j'ai dit ça. L'insulte est sortie si naturellement, je ne me suis pas contrôlé. Lucas planta son regard dans mes yeux bruns, fulminant. Il cracha :

« Pardon ?

-Désolé, c'est sorti tout seul.

-Tu ne cherches même pas à la connaître.

-On se connaît bien plus que tu ne le crois. »

Je décidais d'envenimer la situation et j'avouai :

« Elle m'a embrassé dimanche quand on était seul. C'était sympa, j'espère nous irons plus loin. »

J'aime bien provoquer Lucas. Il se lève de table brusquement et je rigolai. Qu'est-ce qu'il compte faire ce trou du cul ?

« Tu es vraiment con Gaby. »

Quoi ?

Il continua calmement :

« Ne crois pas que je vais marcher dans ton jeu, tu es dégénéré des fois. »

Le blondinet prit ses affaires et sortit de table en vitesse me laissant seul avec nos amis. Martin, fidèle à lui-même bondit sur place en me demandant surpris :

« Tu es vraiment sérieux ?

-J'étais réellement sérieux ouais, dis-je avec un sourire.

-Ce n'est pas ton genre, remarqua Claire.

-Elle me devait son action de la soirée, elle devait réparer son humiliation, répondis-je avec fierté d'avoir pu remonter ne serait-ce qu'un peu mon égo surdimensionné. »

Claire soupira et réajusta sa veste en buvant une gorgée de sa limonade. Martin passa sa main dans sa fine barbe et lâcha :

« Tu as kiffé au moins ?

-Bof. »

J'haussai les épaules. Bon, j'avoue j'ai connu pire. Martin n'était pas convaincu mais il n'insista pas. Je terminai mon repas tranquillement. Arsène textotait, Claire était partie aux toilettes et Martin jouait au football sur son téléphone. C'était calme jusqu'au moment où Catherine débarqua devant nous, me pointant du doigt. Elle était vraiment furax. Elle crie :

« Tu es vraiment un gros connard ! Pourquoi est-ce que tu as été rapporté à Lucas que l'on s'est embrassé ? Qu'est-ce que ça peut bien t'apporter hein ? »

Et c'est reparti, les emmerdes continuent.

**

Coucou,

J'espère ne pas vous avoir fait trop attendre, j'ai eu une dure semaine.

Je vous envoie des gros bisous, je vous poste le prochain chapitre.

-Elo