Emprise

67.

67.
Cathy

Dimanche après-midi.

J'étais en train de réviser mes examens du semestre 1. L'ensemble de mes partiels étaient répartis sur toute la dernière semaine ; c'était intense au niveau des révisions et de la concentration jusqu'au fameux bal d'hiver qui amenait le début des vacances de Noël. J'étais plongée dans mes fiches révisions lorsque « Gab » apparut à l'écran avec plusieurs messages :

Salut.
Désolé, je viens de me réveiller.
Gueule de bois.

J'abandonnai mes révisions en répondant:

Pas de soucis, bien dormi ?

Hier soir, j'avais passé mon temps aux toilettes avec Gabriel. Il n'avait fait que vomir ses tripes. Son estomac et son foie n'avaient pas supporté le trop-plein d'alcool ingéré d'une traite et il avait gerbé une bonne partie du reste de la soirée. Il était resté dormir à la fraternité et j'étais rentrée à contre-cœur en passant la main à Martin pour qu'il s'occupe de lui. Lucas n'était toujours pas au courant pour notre relation,  je ne voulais pas qu'il éveille des soupçons.

Je ne pouvais pas me concentrer dans mes prochains partiels que je démarrai une conversation avec Gabriel :

Ouais ça va.
Pourquoi tu es parti ?

Je me pinçais les lèvres et rédigeai:

Je ne pouvais pas, Lucas aurait tout compris.

Sa réponse fut immédiate:

Ouais ok.

C'était trop sec pour moi. Je lui demandai avec quelques aprioris:

Tu m'en veux ?

Les points de suspensions apparurent dans l'application iMessage, il était en train d'écrire :

Non, c'est bon.
Tu as eu ta mère au téléphone ?

Je fronçais les sourcils. J'ignorai que Gabriel se souviendrait de ce détail. Je tapotai nerveusement mes ongles sur l'écran avant de rédiger :

Non, pas encore.

Mon petit ami semblait réceptif à me répondre assez rapidement. Je devais me concentrer mais c'était impossible lorsque mon téléphone traînait sur mon bureau avec des notifications de message.

Ta proposition tient toujours ?

J'étais éberluée. Je n'en croyais pas mes yeux. Moi et Gabriel fêter Noël ensemble ? Une nouvelle vibration de mon téléphone me retira de mes pensées.

Cela m'évitera de traîner comme un clochard dehors une année de plus.

Mon cœur se serra. J'étais tout de même anxieuse à l'idée d'appeler ma mère pour Noël, mais c'était de ma faute : j'en avais trop parlé et je l'avais plus ou moins invité. Je répondis rapidement à mon copain :

Oui, évidemment.

Je ne savais pas quoi dire de plus. Je n'arrivais pas à croire que Gabriel pouvait fêter Noël seul.

Appelle ta mère. Tu seras débarrassé ça de la journée.
Je sais que tu as des partiels. J'ai deux rattrapages en même temps que toi.

Je soupirai. Il fallait que je l'appelle. C'était ma mère, ça me fera du bien d'entendre sa voix.

Tu as raison.
Révise bien.