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Cathy

J'étais en train de bosser sur mes prochains TD. Lucas s'était proposé de cuisiner ce soir. Il ne me garantissait pas un fabuleux succès mais c'était l'intention qui comptait et j'étais sûr qu'il trouverait une recette abordable. J'étais en pyjama pour réviser. J'avais mon petit rituel : j'aimais être dans une tenue confortable lorsque je rentrais à l'appartement en me mettant en pyjama. Je n'avais pas entendu mon téléphone vibrer et encore moins la porte d'entrée s'ouvrir. Lucas avait fait un double de ses clés pour Gabriel vu qu'il logeait chez nous depuis un mois. J'écrivais ma dissertation lorsque le garçon ténébreux entra dans ma chambre. Il posa son sac au sol me lâcha de mauvaise humeur :

« Tu pourrais répondre au téléphone quand je t'appelle. »

Si c'était pour me parler de cette manière, hors de question que je lui adresse la parole. Je fis comme s'il n'était pas présent dans la pièce en continuai d'écrire ma dissertation.

« Réponds quand je te parle, m'agressa ce sale type en s'approchant de mon bureau. »

Je levai les yeux au ciel ; il me dérangeait dans ma rédaction. Je posai fermement mon stylo sur le bureau en bois et je grognai :

« Je n'ai pas envie de te parler.

-Sauf que moi, je veux te parler et j'accepte de t'écouter. »

Je ne voulais pas discuter avec lui. Il m'avait mal parlé, essayé de me provoquer ce midi à la cafétéria, cherché à me ridiculiser. Ce soir, c'était hors de question que nous discutions. Gabriel insista, plus rude :

« Putain, je te parle Kate ! »

Je soupirai d'agacement. Il ne pouvait vraiment pas se taire. Pour qu'il me laisse tranquille, je le remballai :

« Tu n'es pas le centre du monde. Je ne vais pas discuter avec uniquement lorsque cela t'arrange toi.

-Tu es sérieuse ? »

Il pesta, furieux et frustré que je ne le suive pas dans ses simagrées. Je ne fis plus attention à lui, je savais qu'il cherchait à retourner la situation à son avantage pour mieux me contrôler et me faire culpabiliser. J'entrai dans son jeu et répondis d'un mauvais ton :

« Oui, très.

-Tu casses les couilles ! Ce matin, tu chialais pour que je t'écoute et maintenant tu fermes ta gueule. C'est quoi ton problème ? »

Il essaya de me provoquer en m'insultant mais je valais mieux que lui sur ce terrain-là, je renchéris sans injures :

« Continue de mal parler et tu dors dans le canapé ce soir.

-Alors, là ! Je suis éclaté. »

Il se mit à rire de manière cynique pour se moquer vivement de moi. Il s'en fichait royalement de mes propos. Il se prenait pour un roi pourri gâté qui aura tout ce qu'il veut par n'importe quel moyen. Il voulait seulement me faire payer et me faire souffrir. Au lieu de lui répondre, je me levai et ouvris la porte lui signifiant que je l'invitais vivement à sortir. Gabriel ne crut pas un seul instant ma démarche de le mettre hors de ma chambre. S'il voulait jouer à ce jeu. J'attrapai un de mes oreillers sur mon lit et sortis vivement de la chambre pour le poser sur le sofa du salon. J'ouvris le petit panier près de la télévision pour sortir un de mes plaids. Plié, je le posai sur le coussin sous l'œil surpris de Lucas et Gabriel. Gabriel ne me croyait pas capable de mettre mes menaces à exécution et zon teint blêmit. Il bégaya :

« Que...Qu'est-ce que tu fais ? »

Il était décomposé. Il était blessé dans son égo. J'avais touché une corde sensible chez lui. Lucas était un peu perdu. C'était la première que je foutais quelqu'un hors de ma chambre de cette façon. Avec colère, je m'adressai à Gabriel devant mon meilleur ami :

EmpriseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant