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Cathy

« Tu as tout ce qu'il te faut ? »

Ma mère était dans l'embrasure de la porte et me fixait ranger mes dernières affaires dans les cartons. Je n'arrive pas à croire que j'aie terminé le lycée et que je fasse ma rentrée à l'université dans deux jours. Je souffle un bon coup en posant le dernier carton sur mon bureau de lycéenne à présent vide.

« Oui je pense que je n'ai rien oublié. Ordinateur, téléphone, affaires scolaires, chargeur, mes vêtements, ma trousse de toilette, serviettes, quelques médicaments, mon doudou, ...

-Ton doudou ?

-Tu sais très bien que je ne pars jamais sans mon Teddy. »

Teddy est une peluche raton-laveur que j'aie depuis que je suis toute petite. C'est mon père qui me l'a gagné à une kermesse lorsque j'avais 5 ans. Je boucle ma valise et ma mère m'aide à descendre les affaires dans le coffre de la voiture.

« Si tu as oublié quelque chose, n'hésite pas je viendrai te les apporter.

-Ce n'est pas nécessaire, il y a une petite supérette à côté de l'appartement et c'est à trois heures d'ici. »

En entendant cette distance, ma mère étouffa un sanglot et je la pris dans mes bras.

« Oh maman, tout va bien se passer, je te le promets et tu sais très bien que j'ai un garde du corps. »

Mon garde du corps c'est Lucas. Nous sommes amis depuis le berceau, nos mères se connaissent super bien, elles ont été à la fac ensemble. Lucas et moi avons le même âge, j'ai juste redoublé pour des raisons qui resteront encore inconnues. J'attache ma ceinture et ma mère met le contact. Je fixe une dernière fois la maison de mon enfance. Elle va tellement me manquer et je ne sais pas quand est-ce que je vais la revoir tout comme ma mère après les premières semaines de cours.

« Tu es sûre que tu ne veux pas que je te dépose à l'université ?

-Oui, je vais prendre le train et Lucas viendra me chercher comme prévu. La rentrée n'est que dans deux jours. Je t'appellerai, c'est promis.

-Très bien »

Elle lâche une petite larme malgré tout et sortit de l'allée en douceur avant de quitter le lotissement puis la ville et elle prit l'autoroute. Un nouveau départ s'annonçait pour moi.

Entre la maison et la gare, il y avait une quarantaine de minutes. Le trajet n'était pas assez long à mon goût. Je profite de ce dernier instant avec ma mère pour l'enlacer et la serrer aussi fort que je peux dans mes bras. Elle est si petite, si fragile, j'espère qu'elle saura se débrouiller sans moi maintenant qu'elle est toute seule...

« Allez, vas-y ma chérie, ton train va partir sans toi sinon. »

J'essuyais les larmes qui roulaient sur ses joues rosées et je prends le reste de mes affaires sur mes épaules. Je grimpe dans le train et je m'arrête à la dernière marche des escaliers lâchant mon plus beau sourire avant de pénétrer dans le wagon. Ce sont les adieux les plus déchirants de mon existence. Je pris un fauteuil et m'assit en sortant un de mes romans préférés : Jane Eyre.

**

Deux heures plus tard, le TGV arriva à bon port. Je n'avais pas réellement profité du paysage, j'étais beaucoup trop plongée dans mon livre. Mon meilleur ami faisait des grands signes et je roulai des yeux en le voyant balancer les bras de haut en bas comme un idiot en criant :

« Hou Hou ! Kate ! C'est moi !

-Je sais que c'est toi abruti, dis-je en riant. »

J'avais les bras pris d'affaires et Lucas porta ma valise. Le portier amena mes deux gros cartons et je les pris délicatement en essayant de marcher droit tout en regardant devant moi. C'est vraiment la merde de déménager.

EmpriseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant