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Cathy.


La nuit avait été courte. Je manquais cruellement de sommeil et je savais que je pouvais être facilement irritable aujourd'hui. Un manque de sommeil pouvait traduire : impatience, stress, énervement immédiat ou bien mauvaise humeur toute la journée. Je m'étais levée pour sept heures et demie. J'avais décidé de prendre ma douche pour me remettre les idées au clair. À vrai dire, j'avais tout de même bien dormi. Ma soirée avait été excellente et pourtant, je flippais. J'étais nerveuse, j'ignorais comment se passerait notre relation entre Gabriel et moi désormais. Je me demandais si tout ceci était réel ou si je l'avais bel et bien rêvé. Je faisais les cent pas dans l'appartement, à bout de patience. 7 h 50. IL n'allait pas tarder à arriver. Je vérifiais trente fois ma coupe de cheveux, si mon pull n'était pas l'envers, si j'avais bien pris ma brosse à dents. Je détestais les départs comme ça. 


Lucas était assis dans le canapé. Lui aussi était rentré tard et cela l'angoissait de me voir tourner en rond comme ça. Il râla presque :


« Kate, arrête de gesticuler et viens t'asseoir. Tu me stresses.


-Désolé. »


J'essayai d'écouter ses conseils en prenant place sur le sofa. Je croisai puis décroisai les jambes. Je plaçai mon dos au fond du siège avant de me courber à nouveau. Je ne savais pas tenir en place un seul instant. L'interphone se déclencha et je courus presque. Je décrochai brutalement et une vague de déception m'envahit lorsqu'Arsène parla :


« Salut les trous du cul. »

Je pouffai de rire et je répondis en appuyant sur le bouton « Rejet de l'appel » :


« Mauvaise réponse Arsène. »


Je pouvais l'imaginer râler. Il sonna à nouveau. Je pouvais entendre son rire au bout du combiné. Il lâcha entre deux rires :


« Ouvre-moi Kate, j'ai froid. »


J'appuyai sur le bouton vert et déverrouillai la porte d'entrée pour qu'il puisse entrer sans sonner. Je pensais qu'il était assez intelligent pour comprendre que tout était ouvert pour qu'il n'ait pas à déposer sa valise pour sonner, mais je me trompais. À peine assise, il se mit à sonner à l'entrée. Lucas se leva à ma place en soufflant. Nous étions tous exténués du bal d'hiver. Tout le monde voulait dormir. Lucas ouvrit la porte mollement en baillant :


« C'était ouvert la serpillière. »


Je pus entendre du salon Arsène lui répondre :


« Ne m'insulte pas dès le matin sale môme. »


Retour en primaire où Arsène prenait mal à un plaisir de charrier Lucas sur leur différence d'âge. Je jetais un coup d'œil à mon téléphone. Pas de message de Gabriel. Je prévins seulement ma mère par un texto :


Nous n'allons pas tarder à partir.

Au moment où mon SMS se décidait à s'envoyer, Gabriel était en bas : l'interphone retentit à nouveau. Je regardais l'heure : 8 h 04. Presque à l'heure Hood. Les garçons étant déjà dans le couloir lui ouvrirent la porte en bas de l'immeuble. Je vérifiais une dernière fois que nous avions rien oublié. Les garçons ouvrirent la porte tout en continuant de se chamailler entre cousins pour des broutilles. Gabriel, à peine entré, ne savait plus où se mettre. Il fronça les sourcils en les voyant s'engueuler pour une question d'âge. L'un disait :


« L'âge ne fait pas la maturité. »


Tandis que l'autre :


« C'est une phrase de cadet ça. Tu restes mon petit cousin. »

EmpriseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant