Aiden riait lorsque mes paupières se relevèrent. Ma perte de connaissance n'avait duré qu'une seconde, le temps d'un battement de cœur. C'était largement suffisant ! Face à moi, il y avait toujours le miroir et mon reflet me faisait peur. Je donnais l'impression de ne pas avoir dormi depuis des siècles. C'était inquiétant. J'avisai ensuite les bras d'Aiden, qui me soutenaient et bondis immédiatement sur mes pieds.
—Ce n'est pas drôle, imbécile !
Dans mon intelligence suprême, j'avais accompagné les mots d'un geste. Je n'avais même pas encore atteint son torse avec mes petits poings, qu'il me stoppait.
—Tu nous as harcelé durant des mois pour ce secret et maintenant, tu te défiles ?
Je voulus reculer, mais mes poignets étaient fermement emprisonnés. Alors, je me contentai de tourner la tête et de gonfler mes joues. Pourtant, lorsque je sentis qu'il me lâchait, je revins instantanément à lui. Je connaissais déjà une partie de ce secret, mais la mine préoccupée d'Aiden et ses flammes agitées me permirent de conclure qu'il y avait plus. Son anxiété déteignit sur moi et je me surpris à lui serrer la main, pour le rassurer.
Qu'est-ce que je fichais ?
—Ça fonctionne pour moi, remarqua le Luma.
« Elle n'y pense jamais. »
J'allais demander de quoi il parlait, lorsque je m'aperçus qu'il n'avait pas prononcé cette dernière phrase.
—Je t'écoute, répliquai-je à la place.
J'étais parfaitement concentrée et nerveuse. Ou pas. Une tâche sombre se dessinait sur le t-shirt de mon Soleil. J'hurlai à la mort tout en tâtant le tissu.
—Je ne suis pas en sucre, mais n'abuse pas s'il te plait.
Je plaquai mes bras contre moi, tout en le dévisageant. Puis, me ressaisissant, je déclarai chercher Arnaud ou Camille. Il était hors de question de le laisser comme ça. Je n'étais pas encore à la porte que le feu me faisait office de barrage.
Je fusillai le Luma en croisant mes bras. Employait-il réellement ses flammes contre moi ?
—J'ai brulé la plaie pour éviter de perdre trop de sang.
—Tu as fait quoi ? répétai-je à deux doigts de m'évanouir.
Il m'expliquait calmement que sous cette auréole rouge se trouvait une brûlure.
—Arnaud me soignera plus tard. Tu vas prendre ce prétexte pour t'enfuir, sinon.
Très justement, même si j'étais réellement inquiète de sa blessure. Même neutralisée en surface, elle le faisait souffrir de l'intérieur.
Et je craquai.
Je n'étais pas faite pour les ascenseurs émotionnels. Il me fallait de la stabilité et des faits pour parvenir à rester droite.
—Pourquoi pleures-tu ? m'interrogea Aiden.
Son regard juste devant le mien, j'eus l'impression de m'y noyer. Son bleu ressemblait au ciel et j'avais grandement besoin d'évasion à cet instant.
—J'attends ton réveil depuis... je n'en sais rien et Cathy me stressait avec ses visions et tu as mal et je ne sais pas ce qu'il se passe. J'ai très envie de pleurer.
« C'est moi. »
Mes larmes furent effacées grâce à ses doigts glissant sur mes joues. La douce chaleur de son feu m'envahit et le réconfort me gagna instantanément. Concentrée sur sa personne, j'avais oublié son collier et je le saisis, comme pour me rattraper.
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La mort à ses trousses
ParanormalMa vie suivait son chemin, sans trop d'embûches. J'avais dix-sept ans, je la croquais à pleine dents. Je n'attendais que de vivre un amour beau et fort. Et puis, un soir, tout a basculé. Le bonheur que j'éprouvais a volé en éclats. Dix minutes, tout...