Chapitre 18 : Le retour

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— Comment je suis censée t'aider ? finis-je par l'interroger.

Aiden détourna le regard de façon surprenante. Mal à l'aise deux fois en une seule journée ? C'était beaucoup ! C'était peut-être pour cette raison qu'il n'avait pas osé m'en faire part avant ? Mais pourquoi en aurait-il parlé à Cathy ?

— Cathy ? s'étonna le Luma.

Ses yeux bleus étaient de nouveau sur ma personne, comme si l'instant n'avait pas été gênant pour lui. Puis il secoua la tête et chassa mon interrogation pensée.

— J'ai toujours très bien maitrisé mes flammes et Gabriel m'a permis de perfectionner mon don de persuasion, au-delà de ce que je pensais être capable de faire.

J'eus un rictus de dégoût, parce que je n'aimais toujours pas ce pouvoir. Faire croire aux autres qu'ils étaient heureux, ce n'était pas problématique. Les contraindre à agir contre leur volonté, j'approuvais beaucoup moins. L'ennemi méritait un minimum de respect.

— Mike ne mérite rien, pas même le respect, me contredit Aiden.

Il me fusillait et je notai que ses mains s'étaient fermées. Il ne détestait pas les Obscurs, il les haïssait. Sa révulsion envers ces sombres silhouettes étaient entières et j'étais persuadée que rien ni personne ne parviendrait à le faire changer d'avis. Même s'ils venaient à le supplier, même s'ils se repentaient, Aiden aurait toujours soif de leur sang.

— J'attendrais un millénaire, s'il le faut.

Son regard noir aurait dû m'effrayer, je n'avais pas peur. Pourtant, il m'avait déjà prouvé qu'en colère, il pouvait me blesser. Sitôt, ses mains se relâchèrent bien qu'il n'était pas calmé.

— Si tu t'excuses, je pars rejoindre Sean, le menaçai-je.

J'étais très sérieuse. Il pensait toujours à cette excuse Désolé, mais à force de le répéter, il m'agaçait simplement. Les mots finissent par perdre de leur sens s'ils sont employés à tout va. Je ne souhaitais plus qu'Aiden se sente désolé envers moi, je comprenais déjà par ses actes qu'il faisait tout pour éviter de reproduire les mêmes erreurs.

— Est-ce que tu m'en voudras, le jour où je ne laisserais rien d'eux ?

Le tremblement dans sa voix faillit me faire perdre l'équilibre. Il se flagellait d'avoir ouvert la bouche lorsque je lui saisis la main. A travers la chaleur qui s'en dégageait, je ressentis son incertitude.

— Aiden, je ne sais pas à quel point ils sont dangereux, mais je sais ce qu'ils t'inspirent. Je ne pourrais pas t'en vouloir.

Leur mort était de toute façon inévitable si je voulais vivre moi.

J'essayais de sourire chaleureusement au Luma, pour qu'il délaisse les sombres pensées qui devaient le saisir, mais l'effet était plutôt minime. Je n'avais aucun moyen de lui rendre ce qu'il me donnait.

— Aide-moi à devenir plus rapide, lâcha-t-il soudain.
— La question que je me pose c'est « comment » pas « quoi » !

Mon Soleil revint et je voulus naturellement retirer mes mains des siennes. Sa volonté était inverse à la mienne, puisqu'il serra son emprise.

— Je voudrais courir en te portant.

La proposition semblait le réjouir, contrairement à précédemment.

— C'est tout ? vérifiai-je.

Il acquiesça d'un signe de tête.

— Pourquoi tant de mystère alors ?

La mort à ses troussesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant