Chapitre 8 : Le Vieil Ascalon

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« J'ai longtemps combattu sous la bannière d'Ascalon. D'abord en tant que soldat béni par Balthazar et désormais en tant que roi. Certes, j'ai survécu à une nouvelle bataille et je verrai le soleil se lever une nouvelle fois, mais je n'en deviendrai pas plus sage pour autant ». Roi Adelbern, 1070 Ap.E.

Des terres désolées, ravagées et cendreuses. Les vertes prairies, les forêts luxuriantes et abondantes, les lacs et rivières aussi claires que du cristal étaient désormais tel de la bourbe, quand elles ne s'étaient simplement asséchées... Tout, absolument tout avait été détruit par le cataclysme qui prit le nom de La Fournaise d'Ascalon. La pluie de roches et de feu, combinée à la destruction du mur et à l'invasion des charrs, transforma le paysage quasi paradisiaque en enfer de cendres, de sang et de terres infertiles.

Deux ans plus tard, presque plus aucune plante ne sortait de terre, et la plupart des animaux avaient été décimés en même temps que le peuple d'Ascalon. Le ciel bleu d'autre fois avait cédé sa place aux nuages cendreux, la lumière du soleil traversant à peine l'épaisse couche de nuages. La lumière du jour était à peine plus lumineuse celles d'une journée d'orage, hormis que la lumière était orangée, donnant à Ascalon une ambiance terne et morose, presque menaçante.

Mais les charrs n'avaient pas gagné pour autant. Quelques villes avaient tenu bon, comme le Fort Ranik, l'Académie de Nolani à l'Ouest qui côtoyait les Cimes Froides, les ruines de la ville de Surmia qui se trouvait contre le rempart à l'Est de la Cité... Mais surtout, la Cité d'Ascalon avait survécu. Le Roi Adelbern était parvenu à repousser les charrs alors que son fils protégeait les portes dans une défense suicide... Malgré cela, beaucoup de vies furent perdues.

Les plaines, les anciennes forêts... Tout n'était plus qu'un vaste désert de terre sèche ou de sable, la chaleur de la saison chaude persistait presque toute l'année, et les rares sources d'eau, bien que potable, avaient pris le gout de la cendre, rappelant à chacun la cuisante expérience qu'ils avaient traversée. Cette terre était désormais en guerre, pour le plus grand festin des dévoreurs et la joie des grawls, ces espèces de primates un peu plus grands que des humains et possédant une épaisse fourrure blanche sur le dos, le buste et le cou.

Les grawls n'étaient pas une grande menace, mais perturbaient le peu de voyages marchants qui s'aventuraient hors des villes. Discret à l'âge d'or d'Ascalon, ils avaient largement profité du conflit pour sortir de leurs grottes et s'étendre. Par chance, ils demeuraient une espèce primitive, armée que d'arcs et d'épées ou de lances qu'ils dérobaient sur les champs de bataille.

C'est justement après une mission d'extermination de grawls que Rhona revenait à la Cité d'Ascalon, accompagnée de son fidèle Halt.

Une simple mission, les primitives créatures ayant eu l'idée d'attaquer des convois faisant le trajet entre la capitale culturelle et l'Abbaye d'Ashford.

Elle avait pris quelques centimètres, de l'assurance, son grand arc à doubles courbures en bois noir était accroché dans son dos, et bien sûr l'épée que lui avait offerte Barthélemy deux ans auparavant était toujours accrochée à sa ceinture, acérée comme un rasoir. Pendant ces deux années, elle eut l'idée d'ajouter une hachette pour la lancer si elle n'était pas dans les bonnes dispositions pour tirer à l'arc, et également comme outils quand elle avait besoin de bois par exemple.

En plus de ces quelques nouveautés, Rhona avait pris l'habitude de garder sa capuche sur sa tête le plus souvent possible, masquant au maximum la balafre que lui avait laissé le chaman Kaargoth Main noire... Chaque détail de la bataille était resté profondément ancré dans son esprit, jusqu'à l'atroce douleur infligée par le funeste sortilège du charr, l'Essaim Mortel.

GUILD WARS | La Rôdeuse d'Ascalon, Tome 1 : La Chute d'un RoyaumeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant