Chapitre 3

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Note: A partir de ce chapitre les personnages se tutoieront.


 Le jour suivant, le soleil venait à peine de se coucher qu'Izzy se retrouva trempée et courant à travers le musée afin de fuir Attila et les Huns. Elle fut rapidement à bout de souffle tandis qu'elle approchait de l'exposition égyptienne, espérant trouver un endroit où se cacher jusqu'à ce que la situation se calme, ou du moins jusqu'à ce qu'elle récupère sa respiration. Elle avait à peine tourné en direction de l'exposition qu'elle percuta violemment le pharaon lui-même. Ils tombèrent tous les deux au sol et Izzy fut heureuse de ne pas avoir atterri sur Ahkmenrah.

« Je suis tellement désolée ! » lâcha-t-elle. Il s'assit et mit sa main sur sa tête, remarquant que sa couronne était tombée. Elle la ramassa et la lui tendit avec un regard désolé. « Je suis désolée, » répéta-t-elle. « Je ne voulais pas te foncer dedans. Est-ce que ça va ? »

Il prit sa couronne des mains d'Izzy et la remit sur sa tête sans problème. « Je vais bien. Est-ce que tu vas bien ? Où allais-tu aussi vite ? »

« Ce n'est pas vraiment 'où'. Mais plus 'qui'. » Elle se leva et lui tendit la main pour l'aider à se lever.

« Qui fuyais-tu dans ce cas ? » demanda-t-il alors qu'elle l'aidait à se relever.

« Attila le Hun. Je pense que j'ai fait quelque chose qui la contrarié. »

A ce moment précis, Attila et deux de ses huns arrivèrent et commencèrent à lui crier dessus. Ahkmenrah répondit calmement dans la même langue et les Huns commencèrent à s'adresser à lui à la place. Il y eut un moment d'échange entre les deux hommes avant qu'ils ne semblent arriver à une sorte de conclusion. Le pharaon se tourna vers elle.

« Il semblerait qu'il y ait un malentendu. Ils souhaitent avoir accès aux équipements sportifs que Larry garde dans un placard. »

« On aurait dit qu'il voulait me tuer, » siffla-t-elle avec un regard inquiet en direction des Huns.

« Il a tendance à être enthousiaste et bruyant. Je t'assure qu'il ne te veut aucun mal, » expliqua Ahkmenrah. « Je pourrais t'emmener dans la salle de stockage si tu veux. »

« Ce serait génial, merci, » répliqua Izzy.

« Si tu veux bien me suivre ? » demanda-t-il.

Il se tourna avec un bruissement de sa cape et les conduisit à la salle de salle de stockage, qu'Izzy déverrouilla et elle laissa les Huns mettre leurs mains sur l'équipement. Satisfaits de leurs trouvailles, Attila et ses hommes les quittèrent et Izzy soupira de soulagement.

« Merci de ton aide, » dit-elle en toute honnêteté.

« Heureux d'avoir pu rendre service. »

Elle défit sa queue de cheval, qui tenait à peine en place, et mit une main dans ses cheveux. Les anciennes boucles lissées ne pourraient pas être apprivoisées maintenant qu'ils étaient mouillés. Ses cheveux étaient à peine suffisamment longs pour faire une queue de cheval lorsqu'elle les lissait. Maintenant qu'ils avaient repris leurs vagues naturelles, il n'y avait aucun moyen qu'elle les garde hors de son visage.

« Qu'est-il arrivé à ta main ? » demanda soudainement Ahkmenrah.

Elle tourna sa main droite pour qu'il puisse voir. Une brûlure rouge vif s'étalait sur sa paume. Il tendit sa main vers la sienne, demandant silencieusement à l'examiner.

« Ce n'est qu'une brûlure, » insista-t-elle, ne voulant pas en faire toute une affaire, même si elle tendit sa main vers lui pour qu'il l'inspecte.

« Les mains peuvent être difficile à bander par soi-même. Je sais où se trouve la trousse de premiers secours. Permets-moi de t'aider. » Elle hocha la tête et le suivit jusqu'au bureau de la sécurité. Il récupéra la trousse de premier secours alors qu'elle installait deux chaises devant son bureau.

« Comment est-ce arrivé ? » demanda-t-il.

« Les néandertaliens semblent penser qu'avec l'absence de Larry ils pouvaient démarrer un feu à l'intérieur. Une dague de l'une des expositions était dans les cendres. Je n'avais réalisé qu'elle serait toujours aussi chaude après avoir éteint le feu. L'eau vient de ma fuite des Huns. Je courrais dans l'exposition océanique et la baleine m'a éclaboussée. »

Il lui fit un sourire compatissant. « Ça devient plus facile. Une fois que tu en auras appris plus sur chacun, tu sauras à quoi t'attendre et comment réagir. »

« Ce n'est pas si mal, » admit Izzy. « Jed et Octavius ont distrait Rexy pour moi, ça m'a aidée. »

Ahkmenrah trouva la crème pour les brûlures et ouvrit le petit paquet. Il put voir le soulagement instantané sur le visage d'Izzy lorsqu'il l'appliqua doucement sur la blessure. La manche d'Izzy glissa légèrement vers le haut tandis qu'il la soignait et il vit un bracelet en métal avec un pendentif attaché.

« Un nœud d'Isis ? » questionna-t-il.

Elle remonta sa manche pour lui montrer plus clairement le bracelet. « C'est le dernier cadeau que mon père m'ait donné avant qu'il ne meure. »

« Je suis désolé. »

« Ce n'est rien. Il avait développé un cancer quand j'avais dix ans et les médecins lui avaient donné un an à vivre. Il m'a acheté ce bracelet quelques semaines avant qu'il ne meure et m'a demandé de toujours rester fidèle à qui je suis. »

« Ton père semblait être un homme sage et attentionné. »

« Il l'était. En fait, c'est mon nom. Isis, pas Izzy. »

Il leva la tête au nom familier alors qu'il cherchait un bandage. « Pourquoi te présentes-tu avec Izzy ? » demanda-t-il.

Elle haussa les épaules. « Les enfants peuvent être cruels avec les noms. Plutôt qu'Isis, ils m'appelaient is-is. C'était simplement plus facilement d'être connue comme Izzy. C'est plus facile à prononcer. Mon père voulait me nommer Hathor mais Isis est un peu plus moderne. »

« C'est un nom magnifique. Puis-je t'appeler Isis ? » demanda-t-il avec de l'espoir dans son regard.

« Bien sûr. Est-ce que tu as un surnom ? Ahkmenrah est un peu long à prononcer. »

Il sourit. « La plupart des gens m'appellent Ahk. »

« C'est beaucoup plus facile, » dit-elle, lui rendant son sourire.

Il commença à enrouler la bande autour de la main d'Izzy et elle ne put retenir son rire qui grandissait en elle.

« Qu'y a-t-il ? » demanda-t-il, confus.

« Ce n'est rien, » dit-elle en rejetant ses cheveux en arrière. « Mon esprit est juste ridicule. »

« Puis-je savoir le sujet de la blague ? »

« Je pensais juste que c'était étrange qu'une momie m'enveloppe de bandes. Désolée. » Elle grimaça légèrement, certaine que ses mots toucheraient une zone sensible. Il la surprit avec un sourire.

« Pas besoin d'être désolée. Nous sommes tous conscients de la réalité de la situation. » Il fixa le bandage. « Et voilà, tout va bien. »

« Merci. » Elle s'arrêta un moment pour admirer son travail avant de continuer. « Tu sais, tu es beaucoup plus gentil que je ne l'avais pensé. »

« Pensais-tu que j'étais cruel ? » demanda-t-il, inquiet.

« Non, » lui assura-t-elle. « C'est jusque qu'étant un pharaon tu apparais comme très intimidant au départ. Mais tu es là, à bander ma main et à parler aux Huns pour moi juste par gentillesse. Je ne sais pas comment me comporter avec toi. »

« Tous les dirigeants ne sont pas cruels, » dit-il.

Izzy hocha la tête. « Je suppose qu'il fat que j'en apprenne plus sur l'histoire. »

« Si tu as besoin de quoique ce soit, historique ou non, tu peux venir me voir Isis. »

« Merci Ahk. Je m'en souviendrais. »

La bien aimée du pharaonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant