Chapitre 28

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Les semaines suivant son annonce, Isis apprit l'escrime avec Lancelot, clamant que c'était quelque chose qu'elle avait toujours trouvé intéressant et que c'était sur sa liste de souhaits. Mais Ahk et Lancelot avaient refusé de la laisser continuer après qu'elle ait fait une crise légère lors d'un entraînement.

Roger avait appelé Isis après que la mère de celle-ci fut rentrée chez elle. Même s'il avait du mal à accepter la magie et les tablettes scintillantes, il avait été soulagé d'apprendre qu'il n'aurait pas à enterrer sa belle-fille.

Isis et Tilly avaient traversé plusieurs fausses alarmes lorsqu'Isis s'était particulièrement sentie malade chez elle. Mais les évènements de sa mort prochaine l'avait rapprochée de l'étrange femme.

Il s'était passé deux mois, trois semaines et trois jours lorsque le moment vint. Dès qu'elle se réveilla, elle put sentir son mal de tête s'aggraver et son cœur battre de façon erratique. Aller au travail fut la partie la plus difficile de la nuit. Elle faisait d'ordinaire la courte distance à pied mais ça lui semblait plus facile de faire le trajet en bus. Ça avait été difficile d'essayer et d'arriver au musée. Au moment où la tablette s'activa, elle tomba presque à genoux de soulagement. Les médicaments que les médecins lui avaient prescrits n'étaient rien comparé au miracle qu'était la tablette. Elle se sentait normale sous ses effets.

Elle se dépêcha de traverser les couloirs familiers menant à l'exposition égyptienne. Elle était sûre qu'Ahk paniquerait si elle ne l'accueillait pas à son réveil. Elle courut aussi vite qu'elle le put, son corps acceptant le mouvement sous les effets de la tablette même si son cœur protestait toujours vivement. Il y avait des choses que la tablette ne pouvait pas aider.

Elle avait eu raison pour Ahk. Il courait frénétiquement hors de son exposition, espérant trouver Tilly à propos de nouvelles qu'il redoutait depuis des mois. Il ne courut pas longtemps cependant. Lorsqu'il arriva au coin du couloir, sa cape glissant sur le sol derrière lui, il aperçut Isis au loin. Le sourire soulagé d'Ahk fit du bien à Isis. Il envoya une agréable douleur en elle qui lui serra le cœur.

Mais ensuite tout se ralentit. Ses jambes se stoppèrent à quelques pas de l'homme qu'elle aimait. Elle vit son sourire soulagé virer à l'horreur et à l'inquiétude. Ahk l'attrapa lorsqu'elle tomba au sol, ses jambes trop faibles pour la porter. Il s'agenouilla et la prit sur ses genoux.

« Isis ? Isis ! Dis quelque chose s'il te plaît ! »

« Je pense que c'est le moment. »

Il aperçut une statue qui passa, lui demanda de dire à Tilly de commencer les préparatifs.

Isis sentait son cœur battre fort et vite comme s'il essayait de toutes ses forces d'avoir les battements d'une vie pour quelques secondes. Des larmes coulaient de ses yeux, glissant vers ses cheveux.

« Isis, souviens-toi, lorsque tu te réveilleras, ne panique pas. Je serai là pour toi. Je t'aime Isis. »

« Je t'aime Ahkmenrah. Embrasse-moi. » Ils échangèrent un baiser désespéré et plein de larmes alors que la respiration d'Isis se raccourcissait à chaque inspiration.

« Est-ce que ça va faire mal ? » demanda-t-elle, sa peur s'entendait dans sa voix.

« Non. » Le ton d'Ahk était aussi doux que triste. Sa main tenait Isis au niveau du cou comme elle l'avait fait pour lui il y a tant de nuits. Son autre main essuyait les larmes d'Isis et lui caressait les cheveux. « C'est comme s'endormir. »

Elle sembla soulagée. Lorsqu'elle parla, ses mots étaient plus faibles qu'un murmure. « Je t'aime. Souris pour moi. »

Il lui fit le meilleur sourire qu'il put. Ça en valait la peine pour voir le sourire qu'elle lui renvoya. Elle cligna des yeux une fois, deux fois, trois fois et son visage se détendit.

La bien aimée du pharaonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant