Chapitre 23

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Ils retournèrent à l'aile égyptienne où Ahk montra la tablette à ses parents. Sa mère plaça tendrement ses mains sur son visage.

« Bien joué, mon enfant. »

Merenkhare demanda à Larry et Isis d'avancer. « Merci d'avoir ramener mon fils sain et sauf à la maison. C'est une chose étrange...voir votre fils devenir un homme. »

« Oui, c'est fou, » admit Larry. « Un jour ils traversent Central Park à dos de dinosaure et le lendemain ils sont DJ à Ibiza. »

Isis ne dit rien pendant que les pères partageaient un moment.

« Vous avez tous les deux bien servi ma famille. Nous vous construirons de grands tombeaux et vous enterreront avec de nombreuses richesses. Je veillerai personnellement à ce que vos organes soient retirés et placées dans des jarres canopes incrustées de joyaux. »

« Merci, » dit Larry.

« Merci pour un tel honneur, » ajouta Isis avec enthousiasme, connaissant l'honneur que leur faisait le pharaon.

« Alors nous sommes tous d'accord, » ils entendirent Teddy parler aux autres. « Lawrence, Isis, puis-je vous parler ? Nous avons quelque chose à vous dire. »

« La place d'Ahkmenrah est avec sa famille, » intervint Octavius. « Il doit rester ici. »

Avec un poids dans l'estomac, Isis regarda la famille réunie avec la peur de perdre l'homme qu'elle aimait même s'ils venaient tout juste de le découvrir. Mais, elle eut beau essayer, elle ne découvrit que la vérité dans leurs paroles. Le pur bonheur sur le visage d'Ahkmenrah alors qu'il était réuni avec ses parents ne ressemblait à rien qu'elle ait pu voir auparavant. Elle pensa à son propre père et à ce qu'elle donnerait pour le retrouver. Elle savait dans son cœur qu'il devait rester. Leur relation ne pouvait être que temporaire. Même s'il l'aimait jusqu'à ce qu'elle meure, ils devraient se dire adieu un jour.

Ahk pouvait être avec ses parents pour toujours et il n'aurait plus jamais cette opportunité. Elle ne pouvait pas être égoïste. Elle devait lui dire adieu maintenant.

« Et la tablette devrait aussi rester ici, » continua Teddy.

« C'est sa place, » ajouta mélancoliquement Jed.

Elle ne pouvait pas entendre un mot de plus, pas si elle voulait rester paisible. Elle s'approcha de l'heureuse famille. Ahk et elle échangèrent un regard déchirant. Il donna la tablette à sa mère et prit Isis par la main, l'éloignant des yeux et oreilles indiscrètes et la guidant vers un couloir désert. Ils se trouvaient l'un devant l'autre, mal à l'aise, avec seulement leurs mains pour les unir. Elle parla en premier.

« Les autres disent que tu vas rester ici. »

« Isis – »

« Tu devrais, » interrompit-t-elle. « Tu devrais rester avec ta famille. C'est pour cette raison que la tablette a été créée. Tu as été séparé d'eux pendant si longtemps et maintenant tu peux être avec eux pour toujours. Ce serait égoïste de ma part de te demander d'abandonner tout ça pour moi. Et ce ne serait pas juste que tu me regardes vieillir et mourir. »

« Isis, ça m'est égal. J'abandonnerais volontiers tout ça pour le temps qu'on passerait ensemble. Ce qui serait injuste, ce serait de te priver de vivre ta vie. Tu dois y aller Isis, et vivre la vie que tu mérites. Je ne peux pas te la donner. » Il lui serra la main.

« Je suppose que c'est un au revoir, » elle renifla légèrement.

« Je pourrais traverser le temps et ne jamais rencontrer une femme comme toi. Je n'aimerais personne comme toi. Tu es la petite fille qui m'a libéré et la femme que j'aimerai pour l'éternité. Aussi longtemps que la tablette existera, je ne t'oublierai jamais. »

« C'est plus que ce que je pourrais demander. »

Pour leurs deux premiers baisers, Isis avait été celle qui les avait initiés. Pour ce qui serait leur troisième et dernier baiser, ce fut Ahkmenrah qui posa doucement ses lèvres sur celles d'Isis. Ils se rapprochèrent, entremêlant leurs corps dans les derniers moments. Leurs mains se posèrent sur leurs joues et leurs cous jusqu'à ce qu'ils soient si proches qu'on ne pouvait pas dire où finissait l'un et où commençait l'autre. Leurs lèvres glissèrent ensemble, une désespération évidente dans l'air tandis qu'ils imploraient leurs esprits d'imprimer leurs sentiments dans leurs âmes pour que le temps ne puisse les effacer. Quand ils s'arrêtèrent enfin, ils ne purent se séparer ; comme si leurs cœurs se rebellaient contre leurs enveloppes charnelles, refusant d'être séparés. Il posa son nez contre le front d'Isis, inspirant son odeur. Même sa première inspiration d'air frais après 4 000 ans ne pouvait se comparer à ce moment.

Leur moment se termina lorsque Larry s'approcha.

Lorsqu'il parla, sa voix était douce, sachant qu'il venait de mettre fin à quelque chose de spécial. « Izzy, il faut qu'on y aille. On prend un avion maintenant et on peut rentrer pendant qu'il fait encore nuit. » Elle hocha la tête pour lui indiquer qu'elle avait compris.

« Merci de m'avoir rendu ma famille, Larry Gardien de Brooklyn. » Ahk regarda Isis à nouveau, l'implorant de comprendre ses remerciements alors que sa gorge était trop serrée pour qu'il puisse prononcer les mots. Elle hocha la tête et lui serra la main une dernière fois avant de partir.

La bien aimée du pharaonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant