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Sonia m'a levé tôt ce matin, elle a insisté pour qu'on aille faire du shopping entre filles, elle, Rosa et moi. Je serais bien resté dans mon lit mais je n'ai pas pu lui dire non. Elle avait l'air si contente à l'idée de passer du temps ensemble !

On ne pouvait pas dire pareil de mon père, ce dernier était à son bureau quand on a quitté la maison et personne n'a eu le droit à un « bonjour », ni un « au-revoir ». Comme s'il était aspiré par son écran d'ordinateur. J'ai du mal à me faire à cette froideur. D'habitude je l'ignore mais je n'ai pas à vivre avec. Là, ça commence à devenir pesant. La porte de Sam était toujours fermée quand on est partis, lui devait dormir comme un bébé.

Il fait bien plus chaud à seulement neuf heures du matin que ce que je pensais. On a déjà fait plusieurs magasins et Sonia est maintenant postée devant un portant rempli de maillot de bain. Elle en superpose un jaune moutarde devant moi, comme pour me visualiser dedans.

- La couleur t'irait bien, réfléchit-elle, ou alors en blanc ? Ah oui, je préfère le blanc !

- C'est gentil Sonia, mais je ne pense pas en avoir besoin, j'en ai déjà un qui me va parfaitement.

- Le shopping n'est pas une question de besoin, Lola, mais d'envie !

On rigola ensemble. Elle se tourne vers un autre portant où l'on avait essentiellement accroché des maillots de bain une pièce.

- Tu devrais au moins en prendre un comme ça. Tes formes seraient mises en valeur.

- Sonia !

Elle me regarde du coin de l'œil avec un sourire complice.

- Quoi ? Il ne faut pas s'en vouloir d'éblouir les autres avec sa beauté

Décidément, ce n'est pas la même Sonia quand elle est auprès de son mari. Je me demande si mon père a déjà vu sa femme sous cette facette, spontanée et malicieuse. Elle me met le fameux maillot une pièce dans les bras et m'entraîne dans un autre rayon, de vêtement cette fois. On aurait dit que le magasin allait disparaître si on ne se dépêchait pas.

Rosa a alors déboulé devant nous, surexcitée – comme sa mère –, un maillot multicolore beaucoup trop grand tenu par ses petites mains.

- Maman ! C'est celui-là que je veux.

- Ma puce, tu vois bien que c'est un maillot pour adulte.

Elle rigola tout en remettant l'article en rayon. En voyant la tête décomposée de sa fille, elle s'est sentie obligée d'ajouter :

- Le rayon enfant est plus loin, je suis sûre qu'il y en a avec des arcs-en-ciel.

Rassurée mais toujours un peu déçue, Rosa nous entraîna vers le rayon en question. On y resta plusieurs minutes et, quand Sonia décida que ça suffisait, Rosa avait un nombre conséquent d'habits à essayer. Je ne suis même pas sûre qu'elle arrive à tout essayer.

Vient alors le moment de l'essayage ; avec l'aide de sa mère, Rosa réussit à ne prendre qu'un seul maillot – rempli de paillette rose et bleu – et une robe à fleurs. Sonia s'est décidée pour un maillot rouge fraise, apparemment amincissant, et un nouveau paréo. J'ai réussi à échappé à l'essayage jusqu'à maintenant mais Sonia ne voulait pas que je parte sans l'essayer.

- Et s'il ne te va pas ? Avait-elle dit.

S'il ne me va pas je n'avais qu'à retourner au magasin pour le changer. Mais elle ne semblait pas voir la chose de cette manière. Je suis donc dans la cabine d'essayage, en train de m'observer dans le miroir. La matière synthétique me moule tout le corps jusqu'à la poitrine, comme Sonia l'avait dit. La sensation est étrange mais j'avoue aimer le reflet que je renvoie. Je n'ai jamais porté de bustier mais les épaules nues me donne un côté plus sexy qui ne me déplaît pas.

Through Your SoulOù les histoires vivent. Découvrez maintenant