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Quand je me réveille, Sam n'est plus dans le lit et je sens que le bateau avance. Je passe la tête hors de la chambre et je m'aperçois que les étoiles brillent déjà dans le ciel. J'ai dormi combien de temps ? J'enfile des vêtements à la va-vite et je vais rejoindre Sam. Des luminaires intégrés dans le sol m'aident à trouver mon chemin jusqu'à l'étage.

Les lumières d'une ville brillent à l'horizon. Je m'approche, pieds nus, jusqu'à lui mais il se tourne vers moi avant de l'avoir atteint. Il me fait un grand sourire et j'ai de nouveau envie de l'embrasser. À la place, il met un bras autour de mon épaule et me serre contre lui.

- Où va-t-on ? Je demande.

Il désigne les lumières à l'horizon.

- On va là, à Porticcio. On va passer la nuit là-bas.

- C'est déjà la nuit.

- Il n'est que vingt-deux heures.

Une brise fraîche passe sur le bateau et je frissonne. J'espère que Sam a pensé à prendre un gilet dans un des sacs. Nous nous frayons un chemin jusqu'au port et Sam manœuvre pour garer le bateau. Je pensais que nous aurions plus de mal mais j'oubliais que Sam est un habitué. Il le gare d'une seule main, le visage impassible.

Une fois le moteur éteint, il se tourne vers moi.

- Je t'emmène dans le centre-ville.

- Tu es déjà venu ?

- Oui, plusieurs fois. C'est mon père qui m'a amené ici pour la première fois, je devais avoir une dizaine d'années.

Alors nous descendons prendre quelques affaires et nous quittons le port pour nous rendre à la ville.

Nous longeons de grandes rues avec un peu de monde et nous arrivons sur une petite place, une fontaine au milieu, et entourée par trois cafés. L'ambiance est chaleureuse, des éclats de voix et des rires parviennent jusqu'à nous. Sam me prend par la main.

- Viens, je connais un endroit.

Contre toutes attentes, il passe devant les trois cafés, dépasse plusieurs personnes éméchées et continue tout droit. Après quelques mètres, nous entendons de la musique. Un autre café se situe là, en pleine montée, mais on dirait qu'il y a autant de monde qu'en bas.

Nous nous faufilons parmi les fumeurs pour entrer, ils me font un peu peur car j'ai l'impression qu'ils nous regardent de travers mais je n'ai pas le temps d'y pense, Sam m'attire à l'intérieur. Il se dirige vers le comptoir et demande quelque chose que je n'entends pas.

Le café est chaleureux, les bas de mur sont en pierre et les tables et chaises en fer forgé. Au sol, un carrelage foncé donne l'impression que ce café est là depuis le tout début. Quelques minutes après, un homme brun, tablier à la taille, sort de derrière le bar et ouvre les bras vers Sam.

- Tiens donc ! Si je pensais te revoir un jour, toi ! J'imagine que j'aurais moins de chance avec ton père.

- Malheureusement, crie presque Sam par-dessus la musique, il est resté à Paris. Les affaires marchent bien pour lui, là-bas.

Il parle tous les deux pendant plusieurs minutes avant que Sam se tourne vers moi et nous présente.

- Jeff, voici Lola. Lola, je te présente Jeff, un bon ami à mon père quand il venait ici.

- Ça, c'est vrai, s'écrit Jeff, d'ailleurs, prenez ce que vous voulez, les jeunes, c'est moi qui offre.

Sam, soudain gêné, ne trouve rien à dire, il se contente de hocher la tête, un grand sourire aux lèvres. Nous commandons un cocktail chacun et Jeff disparaît derrière le bar. Après quelques gorgées, nous décidons d'aller danser parmi la foule déjà présente et, à la demande de Sam, je garde son téléphone dans mon sac.

Through Your SoulOù les histoires vivent. Découvrez maintenant