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Mon téléphone sonne, quelque part. Je ressens les vibrations, ça veut dire qu'il n'est pas loin. Je fouille dans les draps mais le temps que je le trouve, la sonnerie s'est finit. Je remarque qu'il y a une odeur inhabituelle dans la pièce. Est-ce que quelqu'un est entré dans ma chambre ? J'ouvre péniblement les yeux et constate avec terreur que je ne suis pas dans ma chambre. Je ne suis même pas dans la villa. Et je ne reconnais rien. J'observe autour de moi et remarque des affaires qui ne m'appartiennent pas, mais je ne vois personne. D'ailleurs, à part mon téléphone, il n'y a rien à moi.

Allez Lola, réfléchit, qu'est-ce qui c'est passé hier ? Mais je ne trouve rien, je ne me souviens de rien. Si, je sais qu'en fin d'après-midi j'étais avec Sam et ses amis et après... Après quoi ? J'attrape mon téléphone en espérant y trouver un indice mais, au contraire, mon cœur s'emballe encore plus quand je vois plusieurs appels de Sam et de mon père. Je saute du lit, jette un œil autour de moi pour voir si je n'ai rien laissé, et prends mes jambes à mon coup.

J'ouvre la porte de la chambre, dévale les marches qui me sépare de ce qui semble être la porte d'entrée. Je m'empresse de l'ouvrir pour fuir cet endroit mais ... Vlan ! Une autre personne s'apprêtait à ouvrir la porte, mais j'ai foncé tête baisée sans regarder ou j'allais. Heureusement, je me suis rattrapé au dernier moment contre le mur.

- Je suis désolé, est-ce que ça va ?

La personne en face – un homme brun d'une quarantaine d'années environ – se tient face à moi, les sourcils froncés. Il a les bras chargés d'un sachet marron et d'une bouteille de jus de fruit.

- Je dois partir.

J'allais reprendre ma course mais l'homme m'arrêta.

- Il vaut mieux que tu te reposes, vu l'état dans lequel tu étais hier.

- Comment ça ?

- Tu ne te rappelle pas ?

J'ai fait signe que non de la tête. Il pousse alors un soupir et désigne du menton ce qu'il a dans les bras.

- Je peux t'expliquer tout ça autour d'un petit-déjeuner, si tu veux.

Je hoche fébrilement la tête. Je ne sais pas ce que je fais dans la maison d'un inconnu, mais cet homme est plutôt rassurant. Oh non, et si on avait... fait des choses ? Mais je remarque que je porte les habits que j'avais hier, en arrivant à la plage, et mes chaussures sont encore à mes pieds. Est-ce que j'ai dormi avec ? Je ne sais plus vraiment quoi penser.

Je suis l'homme jusqu'à sa cuisine, où il sort deux assiettes et deux verres et les place sur la petite table. La maison est assez petite, mais chaleureuse. Peu de lumière entre par les fenêtres mais ça ne semble pas le gêner.

- Je m'appelle Emilio. Tu m'as fait une sacré peur hier, tu sais. Tiens, sers toi.

Il déposa un croissant au chocolat dans chaque assiette. Je baisse la tête en m'emparant du croissant. J'allais lui demander ce qu'il s'est passé hier, mais il n'a pas attendu que je pose la question pour m'expliquer.

- Je travaille dans un restaurant de la ville, le soir. Hier, on m'a fait partir plus tôt et quand je suis arrivé devant chez moi, vers vingt-deux heures, tu étais allongée devant ma porte. Tu ne semblais pas blessé, alors je t'ai porté jusqu'à l'étage et je t'ai couché. Je ne voulais pas te faire peur, alors je suis resté dans le salon cette nuit.

Bon, ça répond à une partie de mes questions, bien que ça en amène d'autres. Néanmoins, je suis un peu gênée qu'il m'est vu dans cet état. Je finis goulûment mon assiette, je n'ai pas remarqué à quel point j'avais faim.

Through Your SoulOù les histoires vivent. Découvrez maintenant