Through Your Soul

3.

- Je crois reconnaître, ça ne devrait plus être loin.

Voilà deux heures qu'on erre dans cette forêt et nous n'avons toujours pas retrouvé le chemin du retour. Même si j'adore la nature, j'ai vraiment hâte de rentrer. La luminosité baisse à vue d'œil, ça ne nous rend pas la tâche simple.

- Sam, ça fait trois fois que tu dis ça, on doit sûrement tourner en rond. Et puis je commence à avoir froid.

Pour la millième fois de la journée, je trébuche sur une racine d'arbre et je tombe à genoux. J'en ai assez de marcher sans savoir où je vais. Si on continue comme ça je crois que je vais devenir folle. Sam est déjà à mes côtés, une main sur mon épaule.

- Ça va ?

- Oui, c'est bon. Toujours rien sur ton téléphone ?

- Non. Et toi ?

- Pareil.

Il hoche la tête mais ne dit rien. Il n'y avait rien à dire en fait, aucun de nous n'a de réseau sur son téléphone. On a essayé de joindre les parents je ne sais pas combien de fois, mais sans réseau c'est un peu compliqué. On ne peut même pas utiliser le GPS. Sam fouille dans son sac avant d'en sortir un pull à capuche.

- Tiens, tu auras moins froid avec ça.

J'hésite une seconde avant de m'emparer du vêtement.

- Tu ne veux pas le garder pour toi ?

- Ne t'en fais pas pour moi, je n'ai pas froid.

- D'accord, merci alors.

On se lève et j'enfile son pull. Il sent un mélange de parfum et de cigarettes. Sam avance déjà mais je prends un moment pour inspirer une nouvelle fois son odeur. C'est...étrangement apaisant. Je sens le rouge me monter aux joues et je me dépêche de le rattraper avant qu'il ne remarque ce que je fais.

Lui est toujours en débardeur et, même s'il m'a affirmé ne pas avoir froid, je peux voir que ses bras son couvert de frissons. Je me demande si la chaleur de mes mains pourrait l'aider, mais j'enlève cette pensée de ma tête. Me donner son pull a été le premier geste qu'il est fait envers moi depuis que je l'ai embrassé. Nous n'en avons pas parlé mais je le sens un peu déçu. C'était peut-être une erreur de l'embrasser.

Soudain, Sam pousse un cri de surprise et se met à courir jusqu'au prochain virage. Je fronce les sourcils. Il me presse à venir pour que je puisse voir. Mais voir quoi ?

- Regarde !

Plus j'avance et plus mes yeux s'agrandissent. Le parking où on a débuté se trouve là, un peu plus bas, face à nous.

- Génial ! Je m'exclame, soudain plus motivée. Est-ce que tu crois qu'on peut descendre directement par là ?

Sam observe la végétation devant nous, puis observe le chemin sur lequel nous étions. Il se mord la lèvre inférieure pendant qu'il réfléchit. Le soleil rend sont teint encore plus bronzé.

- Je pense qu'il vaut mieux suivre le chemin, regarde il longe le bord. On aura le parking bien en vu jusqu'à y arriver.

Il se tourne vers moi avec une nouvelle étincelle dans ses yeux. Il est aussi content que moi de voir le bout du tunnel. Enfin, le bout du chemin. On est tellement pressé qu'on se met presque à courir. En dix minutes on a rejoint la voiture, courbaturés et plein de bleus.

- Eh bien, on a failli ne pas ressortir vivant.

Nos regards se croisent et nous explosons de rire. Nous étions fatigués et soulagés, rire nous permet d'évacuer, en un sens, la peur et l'adrénaline. Et puis, il faut dire que nous faisions peur à voir : Sam a encore des brindilles dans les cheveux ainsi que plusieurs griffures sur les biceps. Quant à moi, je suis recouverte de poussière de la tête aux pieds et mes genoux sont écorchés.