ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟞𝟞

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J'ai chaud...Non, j'ai froid...Je ne sais plus...Je ne sais plus rien du tout. Je me souviens avoir eu chaud, très chaud, tellement que j'ai cru fondre, et ensuite plus rien. Depuis combien de temps suis-je ici, dans cet endroit noir ? Une heure ? Un jour ? Deux jour ? Un mois ? Un an ? Je n'ai plus la notion du temps. Je me sens bien dans cet immense vide, je flotte comme une petite plume. Mon cœur est léger, tous mes soucies ont disparu.
               Est-ce normal de se sentir engourdie au bras alors qu'il n'y a rien dessus ? J'essaie de bouger mes doigts mais ils sont comme bloqués sous quelque chose. Sauf qu'il n'y a rien. Je les bouge à nouveau et d'un coup, ils sont comme débloqués. J'essaie de bouger mes poignets mais ils sont paralysés. J'abandonne et essaie de me rendormir. J'entends une voix lointaine, très lointaine. Je ne comprends pas bien ce qu'elle me dit mais on dirait qu'elle est brisée par les sanglots. Pour une raison que j'ignore, je recommence à bouger mes doigts. D'autres voix lointaines se rajoutent, elles sont aussi brisées par les sanglots. Ca me serre le cœur mais je ne comprends pas pourquoi. 
                Des minutes ? Des heures ? Des jours ? Je ne sais pas. En tout cas, pendant ce lapse de temps, des bruits assez étranges ont commencé à atteindre mes oreilles. Par exemple, j'ai entendu les voix appeler une certaine Lako, elles lui disaient de se réveiller, mais à chaque fois qu'elles parlaient d'autre chose, elles redevenaient lointaines. Et quand je voulais à mon tour leur parler, me voix se bloquait dans ma gorge, je m'étouffais et me mettait à tousser. Ou alors, j'entends des bips sonores tout le temps. Ca fait un truc du genre : "bip....bip...bip-bip...bip....bip-bip..." Et ainsi de suite. 
                  Aujourd'hui n'est pas comme les autres, je ressens une douleur à la poitrine, plus exactement à l'endroit où est censé se trouver mon cœur. Les voix, contrairement à d'habitude, sont plus proches, je les entends clairement comme si elles étaient à côté de mon oreille. Je bouge plus facilement. J'écoute avec une étrange fascination le long bip sonore. Il m'envoutent, il me détend. Il me permet de voir cette lumière si chaleureuse qui m'ouvre les bras. Mais cette douleur au cœur m'empêche de m'envoler vers elle, elle m'enveloppe presque totalement. 

"Lako !"

Encore ce prénom...Est-ce lui qui m'empêche de partir ? Une silhouette apparait en face de la lumière blanche. Elle m'ouvre ses bras et me sourit. Elle n'a pas de visage, de corps ou quoi que ce soit d'autres, mais ça n'empêche pas cette silhouette d'être d'une beauté incroyable. Elle se met à parler, je ne l'entends pas, ce bip sonore m'en empêche. 

"Il n'y a rien de plus cruel que de laisser un rêve se finir à mi-chemin, même la mort n'est pas aussi horrible"

Sa voix est mélodieuse, mais que veut-elle dire par là ? Suis-je morte ? La douleur s'intensifie, mon cœur se met à battre plus vite, j'ai l'impression qu'il va sortir de ma poitrine. Je tends le bras pour attraper la silhouette mais elle disparait. La lumière augmente, encore et encore, elle m'aveugle, si bien que je ferme les yeux. Les sons foncent dans mes oreilles, faisant battre à une vitesse extrême mon sang. J'ouvre lentement les yeux et vois mon bras tendu, une perfusion dessus. Je vois aussi un plafond blanc et terne, sans aucune vie. J'entends de petites exclamations puis des soupirs de soulagement. Mon bras tombe sur le lit dans lequel je suis et ma tête se tourne lentement, très lentement, vers ma gauche. Je vois deux personnes en blouse blanche, une femme et un homme me sourient avec encore plus de soulagement. Une autre personne sort de la pièce. Elle parle mais je n'entends pas ce qu'elle dit. Je regarde à nouveau le plafond et ferme les yeux. Je me rends que j'ai un masque respiratoire sur la bouche et une autre perfusion dans le nez. Mon cou et mon visage sont bandés. Ma peau est sèche et me fait mal. J'ai du mal à bouger et à parler. Il fait froid mais je ne tremble pas. 
                  Toute la journée, les médecins sont venus me voir, ils m'ont expliqué pas mal de chose. Apparemment je suis dans un hôpital et étais dans une sorte de petit coma d'environ deux semaines suite à mes flammes allant à plus de 1 500 degrés. Mon visage et mon cou ont été sévèrement brûlé mais grâce aux talents des médecins, je n'aurais aucunes cicatrices permanentes, mais malheureusement j'en aurais quand même pendant quelques mois voir une année. Si il n'y a que ça, je ne vois pas où est le problème. Ils m'ont aussi que je ne retrouverais pas la parole tout de suite, puisque mes cordes vocales ont pas mal chauffé. Je m'en fiche, je n'ai pas spécialement envie de parler. Je veux juste revoir cette lumière chaleureuse et cette magnifique silhouette, elles étaient accueillantes.       
                  Au fil des heures, mes souvenirs sont revenus, remplissant mon cœur vide de bonheur et de tristesse. Je veux revoir mes amis, ma famille et même cet abrutis de Tyler. Au moins, je ne serais pas seule. Finalement, au bout de deux jours de solitude, le médecin qui est chargé de mon dossier, m'a autorisé à recevoir de la visite. Ma famille en priorité. Ma mère s'est mise à pleurer en me voyant couverte de bandage mais surtout réveillée. Elle m'a prise dans ses bras et m'a serré fort contre elle. Kyle a fait de même après une courte hésitation, et Tyler m'a juste souri. Himiko est resté en arrière en pleurant à chaudes larmes, je l'ai regardé dans les yeux et elle m'a sauté dessus en pleurant plus fort et en m'insultant, je suppose que c'était mérité. Ils sont resté toute la matinée, puis ont dû partir. Je n'ai plus eu le droit à d'autre visite. Jusqu'à ce que je sois complètement rétablie, seule ma famille a le droit de venir.
                  Je suis resté deux semaines, de longues semaines à ne rien faire, à m'ennuyer. Heureusement, le dernier jour, j'ai pu sortir de ma chambre et marcher dans les couloirs de l'hôpital. J'ai croisé des personnes plutôt gentils. Personne ne s'est moqué de mes cicatrices légèrement violettes que j'ai en-dessous de yeux et dans le cou. La première fois que je les ai vu, j'ai directement pensé à Dabi, s'il me voyait, il me tuerait surement. Une fois de retour dans ma chambre, j'ai vu Aizawa assit dans le fauteuil à côté de mon lit avec des vêtements à moi dans les bras. Il m'a regardé et m'a souri. Il m'a ensuite jeté les vêtements et est sorti en me demandant de m'habiller. Je n'ai pas compris tout de suite puis je me suis exécuté. Il m'a prit un pull long blanc avec des bordures beiges sur les manches, et un pantalon noir. Une fois habillé, je sors le rejoindre dans le couloir, il me tend un sac à dos et me regarde avec un regard moqueur.

La lumière des vilains ( Tome I )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant