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Trois semaines plus tard.

Je rejoignais Justin dans notre chambre, une bouteille d'eau à la main droite et ses deux boites de comprimés dans l'autre main. Il était dix-neuf heures. On allait passé à table dans moins de trente minutes et il fallait que Justin les prenne bien avant.

Je ne portais plus mon plâtre, ma main se portait nettement mieux depuis quelques jours déjà et je pouvais de nouveau l'utiliser à ma convenance.

Ces derniers jours, j'avais mis mon travail entre parenthèse, je m'étais énormément occupée de mon mari, de ma grossesse et de moi-même...

-             Ça va ? Tu as l'air contrariée, me fit remarquer Justin lorsque je lui tendis sa bouteille d'eau.

-             Je le suis.

-             Azelia...

-             Elle devrait être ici. Kenna devrait être ici, avec nous, dis-je en haussant la voix.

-             On doit attendre l'accord du juge.

-             On aurait dû l'avoir depuis plusieurs jours déjà ! je crie excédée. Je ne comprends pas pourquoi ça prend autant de temps. On paye une fortune des avocats qui ne sont même pas capables de nous obtenir la garde de Kenna. Ça aurait dû être simple, on a sa mère de notre côté et là c'est silence radio.

-             Azel !

-             On a fait tout ce qu'il fallait Justin ! Notre dossier est complet ! Un assistant social et un huissier sont passé vérifier notre maison, si l'on pouvait l'accueillir. Elle a sa chambre, on lui a fait une énorme place dans nos cœurs. On est irréprochable ! On devrait nous autoriser à être sa famille d'accueil ! C'est le minimum qu'il puisse faire pour elle.

-             Je le sais mais ça prend du temps.

-             Ça prend du temps uniquement parce que je suis enceinte et tu le sais. Pourtant ça ne change absolument rien à la situation. Je vais prends soin de Kenna, je la traiterais comme l'enfant que je porte... je ne comprends pas pourquoi ils veulent nous refuser sa garde...

-             Bébé...

-             Elle était hospitalisée, je lui rappelle. Elle sort d'une longue convalescence elle devrait être auprès de gens qui l'aiment et qui ont envie de prendre soin d'elle. Elle n'a pas sa place dans cet orphelinat.

-             Je le sais Azel...

-             Prends tes médicaments, dis-je en lui coupant la parole... je vais t'apporter ton dîner.

Sans lui donner le temps de dire un seul mot, je lui tourne les dos et quitte la pièce.

Je sais que je ne devrais pas déverser ma frustration sur lui... il ne m'a rien fait et cette situation l'embête aussi... lui aussi, il voudrait qu'on nous autorise à ramener Kenna a la maison.

Je m'arrête devant la chambre à côté de la mienne, une chambre que j'avais pris énormément de plaisir à décorer pour Kenna. Une vraie chambre de bébé...

Ça fait trop semaine qu'on bataille avec nos avocats pour pouvoir récupérer Kenna. On croyait que ce serait simple de l'adopter mais ça ne l'est pas. Ça ne l'est vraiment pas.

Il a eu une tonne de paperasse à remplir, des démarches à entamer...

On pensait pouvoir la ramener chez nous dès sa sortie de l'hôpital mais les services sociaux s'en sont mêlés et maintenant, il faut attendre.

Changes / JBOù les histoires vivent. Découvrez maintenant