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Azelia Bieber point of view

- J'accompagne ma femme Azelia Bieber, dit Justin à l'agent à l'entrée du centre.

- Vous devez la laisser ici, elle entre seule, lui explique-t-il.

- Okay.

Je soufflais en retirant ma ceinture de sécurité. Après près de six heures de route, on y était, à Londres, devant ce centre de désintoxe réputé pour ses bons résultats.

Je suis incapable de parler, je suis trop triste et je m'en veux encore plus suite à l'épisode avec Robert.

Justin avait eu raison depuis le début.

Sans un mot, j'ouvre la porte du véhicule. Justin en fait de même. Je ne sais pas pourquoi il a tenu à m'accompagner, je ne sais pas pourquoi il me traite si bien. Je ne mérite pas ça.

- J'ai pris les dispositions nécessaires pour que tu sois à ton aise. Ça ira, me dit mon mari pour me rassurer.

- Je me déteste de te faire ça, je lâche alors qu'il sort ma valise du coffre de la voiture.

- Faire quoi ?

- Te rendre la vie aussi dure, que tu doives toujours me ramasser à la petite cuillère... je me déteste de te faire du mal.

- Mon amour, dit-il en soufflant. On en a déjà parlé. Concentre-toi sur toi-même. Tu es ici pour trente jours pendant tout ce temps tu t'occupes de toi, tu parles de tout ce qui te passe par la tête. Je m'occupe de enfants. Ne t'inquiète de rien. Je suis là pour toi, ajoute-t-il.

- Tu n'es pas obligé, lui dis-je en soufflant. Tu n'es pas obligé de t'occuper de moi. Aujourd'hui, sache que tu as une porte de sortie et je t'aime assez pour ne pas t'en vouloir si tu décides de l'emprunter. Je comprendrais si... si tu veux qu'on arrête tout.

Il ne dit rien. Il se contente juste de me prendre dans ses bras. Je ne peux m'empêcher de laisser mes larmes ruisseler le long de mes joues. Je m'en veux tellement pour tout cela. Je m'en veux encore plus parce que maintenant, je sais que Justin n'a rien à se reprocher. Le problème dans notre relation, c'est moi, juste moi.

- Embrasse les enfants pour moi.

- Oui, on attend ton retour. Et respecte ton traitement. Prends tes médicaments, ton cœur a subi des interventions lourdes, ton cœur est encore très faible, dit-il d'un ton inquiet.

- Ne t'en fais pas, je vais faire attention.

- Oui...

- Ouais bon... Je vais y aller, dis-je en me détachant de lui pour attraper ma valise.

- Prends soin de toi.

Et ce sont ses derniers mots. Pas de « je t'aime » rien. J'ai le cœur en miette et je ne peux m'en prendre qu'à moi-même.

À l'accueil du centre, ils doivent récupérer toutes nos affaires et vérifier qu'on a rien apporté d'interdit. Étant habitué à ce genre d'endroits, j'avais laissé mes bijoux, mon téléphone et la plupart de mes effets personnels avec Justin.

Ils me laissèrent le temps de prendre une douche, de me changer. J'enfilais juste un jogging, un tee-shirt blanc et des claquettes puis un infirmier m'accompagna dans ma chambre. Je le suivis en silence.

Au programme ces prochains jours : thérapie individuelle, thérapie de groupe, ateliers, groupe alcoolique anonyme...

Grâce à mon séjour à l'hôpital, la phase de manque critique est passé. Je n'aurais pas à souffrir de ça...

Changes / JBOù les histoires vivent. Découvrez maintenant