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L'infirmier qui s'occupe de moi depuis quelques jours déjà, entre dans la pièce avec un énorme sourire aux lèvres. Il me suffit de le voir pour qu'un sourire naisse sur mes lèvres et que je trouve la force de me redresser.

À chaque fois qu'il vient changer ma perfusion, il a toujours ce même sourire qui me motive à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour me remettre sur pied.

J'ignore pourquoi mais il m'apaise beaucoup. Il fait parti de cette minorité de personne avec une aura attirante.

J'apprécie sa présence à cause de ça. Il faut lorsque tu es au plus bas qu'il y ait des gens qui te poussent à continuer à te battre.

- Tu te sens comment aujourd'hui ? il me demande en se dirigeant vers la perfusion.

- Anxieuse. Je suis en stress parce que j'ai énormément de travail qui m'attend là, à l'extérieure de cette chambre d'hôpital.

Il grimace.

- C'est triste, dit-il en me prenant le poignet pour changer la perfusion. Si j'avais autant d'argent que toi, je m'achèterais une île sur le Pacifique et j'y passerais le restant de ma vie à siroter des cocktails. Vous les jeunes, vous ne savez pas comment profiter de la vie.

Sa phrase me fit rire. Je voulais rire mais j'y arrivais pas parce qu'à peine je pouffais que la douleur reprenait le dessus.

- Arrête, dis-je en ricanant d'un ton plaintif. Je peux pas rire.

- Mais avoue que j'ai raison, sourit-il en nettoyant mon poignet droit où j'avais mon ancienne intraveineuse. Tu souhaites que je change de côté cette fois-ci ? À la longue, ton bras risque d'être un peu douloureux.

- D'accord.

Il me met donc un pansement là où il nettoyait puis me prit l'autre bras. Tout en faisant son travail, il me parle, comme pour me changer les idées. Il me demande les raisons de mon anxiété, de ma fatigue... Je lui réponds sincèrement. Mon agent me dirait que je ne dois pas parler de mes problèmes aux inconnus, qu'on pourrait les utiliser contre moi. Mais Dean me met en confiance, j'arrive à lui parler.

- J'ai des crises d'anxiété depuis plusieurs années déjà... ça arrive à n'importe quel moment et... ça me bloque, j'arrive à rien faire... Aujourd'hui, elles sont de plus en plus fréquentes et ça me rend ouf. Être dans cette chambre d'hôpital me rend anxieuse...

- Tu sais pour que tu sois correctement rétablie, c'est mieux que tu aies beaucoup d'énergie et quand tu es dans cet état, c'est tout l'inverse, il m'explique très calmement. Nous vivons dans un monde où les gens minimisent beaucoup l'anxiété alors qu'ils ne devraient pas. Il faut que tu saches que tu n'es pas seule. Tu as beaucoup de personnes qui te soutiennent au quotidien et tu es capable d'être forte. Plus tu seras positive plus les choses qui t'entourent le seront aussi. Crois moi, Azelia, il insiste en me plantant la seringue. Est-ce que je t'ai fait mal ?

- Non je n'ai rien senti.

C'est la vérité. J'étais tellement concentré à boire ses paroles que je n'ai même pas senti la douleur de la seringue. Il m'essuie les quelques gouttes de sang qui s'échappe de ma peau. Puis il pose un pansement et range son matériel après avoir vérifier que le médicament circulait bien.

Dans ma tête tout est secouée à cause de ses paroles. Il est vrai que si j'étais moins négative surement que les choses se passeraient mieux. Je suis loin d'être maître de mon destin, donc je devrais apprendre à accepter tout ce qui ne dépendant pas de ma volonté.

- Je sais pas comment tu fais pour être si positive Dean. Moi j'y arrive pas... Ce n'est un secret pour personne que j'étais une vraie junkie... quand ça va vraiment pas je me défonce pour fuir la réalité. Je suis un "mess" enfaite.

Changes / JBOù les histoires vivent. Découvrez maintenant