17.

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-       Azelia, m'interpela ma mère alors que je me dirigeais vers la sortie du cimetière aux côtés de Kahina et Sophie.

Je m'arrêtais de marcher et me tournais vers elle. Ma mère était pâle. Elle avait les yeux  rouges dû à ses nombreuses crises de larmes. Son état me faisait de la peine mais mieux que quiconque, je comprenais que pleurer lui faisait du bien. Elle venait de perdre son père.

J'ignore si je serais si triste si mon père venait à mourir...

-       Oui ?

-       Tu viens avec moi ?

-       Où ça ?

-       Suis moi.

Elle est froide. Je la sens hostile et je préfère me tenir à carreaux. Ma mère s'en foutait de mon âge, si je l'emmerdais, elle n'hésiterait pas à m'engueuler devant tout le monde.

Je la suis sans objection en direction de la sortie du cimetière. Et elle prend la direction du parking. Je sais déjà qu'elle va me parler de mon père que j'ai laissé en plan à son arrivée à l'église tout à l'heure et Milann et Eme n'ont pas hésité à aller le répéter.

Lorsqu'on est seule derrière une voiture, elle s'arrête et me fusille du regard.

-       La mascarade à assez durée.

-       Quelle mascarade.

-       Ça, dit-elle furieuse. Tu as pris tes distances avec lui, je le respecte mais là, tu es presque odieuse.

-       C'est toi qui m'a toujours dit de garder les gens toxiques loin de moi.

-       Mais il ne l'est pas, dit-elle en élevant la voix. Tu es la seule à voir un monstre en lui. Il a fait des erreurs, j'en ai fait, toi-même tu en fais mais ce n'est pas pour autant que l'on te diabolise. Azelia, tu adorais ton père, je ne comprends pas comment ça a pu changer à ce point.

-       Tu es la dernière personne sur terre à devoir prendre sa défense.

-       Je ne prends pas sa défense, c'est toi que j'essaie d'aider. La haine ne donne rien de bon. Tu perds du temps à lui faire la guerre alors que lui ne veut que t'aimer. Je sais que tu es en colère contre lui et que tu penses que ça te fait du bien de le blesser mais ce n'est pas le cas. Je suis ta mère. Je te connais assez pour savoir qu'il te manque !

Je ne dis rien me contentant de me mordillais la lèvre.

-       Mon amour, je sais qu'on en a déjà parlé mais j'aimerais que tu ailles voir ton père, me dit-elle en passant sa main sur ma joue. Il est venu pour toi...

-       Je t'arrête tout de suite maman, je ne lui ai rien demandé.

-       Tu le regretteras si tu ne vas pas le voir.

-       Maman...

-       Je te le demande. Maintenant fais le pout moi mon amour. Je sais que ce n'est pas simple pour toi mais... fais un effort.

Elle me regarde longuement puis fais un signe de tête et me laisse seule.

Je prends quelques secondes pour souffler puis je sors de notre cachette. Je n'ai pas le temps de dire quelques choses, que je vois Christian et mon père apparaître devant moi.

-       Il y a un café au bout de la rue, dit mon frère en souriant. On peut y aller.

-       On y va Azel ? me dit mon père.

Je hoche la tête et décide de les suivre.

Mon cœur bat à un rythme très rapide. J'ai peur de la conversation qu'on pourrait avoir.

Changes / JBOù les histoires vivent. Découvrez maintenant