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J'entrais dans la chambre d'hôpital suivi de près par Justin qui portait les sacs de courses qu'on a ramené.

Je trouvais Miranda à l'autre bout de la pièce au téléphone et je m'empressais d'aller voir Raehna. Elle fit un petit sourire à ma vue et je lui souris ravie de voir qu'elle va mieux.

Il y a quelques jours, Justin est moi avons croisé Raehna sur la plage. C'est une métisse franco-cap-verdienne de tout juste onze ans.

Elle fuyait son agresseur qui s'est avéré être le père de sa famille d'accueil. Il a été arrêté par la police.

Il maltraitait et violait cette gamine depuis plusieurs mois. Son traumatisme est profond et j'espère qu'elle arrivera à s'en remettre. En tout cas c'est tout ce que je lui souhaite.

La mère de Raehna est morte depuis cinq ans et son père diagnostiqué schizophrène et est dans l'incapacité de s'occuper d'elle. Les services sociaux l'ont placé dans une famille d'accueil et voilà... sa vie n'a pas été simple.

- Comment te sens tu ?! lui demandais-je en m'asseyant à côté d'elle.

- Ça va...

- Avec Justin on t'a acheté des vêtements et d'autres petits trucs dont tu aurais besoin.

- Merci.

- Coucou, dit Miranda en venant vers nous après avoir décroché.

- Hey, dis-je ravie de la voir. Ça va ?

- Oui et toi ?

- Ça va, où est mon père ?

- Il est avec ses avocats, il revient.

- Oh ok...

- Je vais aller prendre un café dehors, je reviens.

- Pas de soucis, à plus.

Ma belle-mère quitte la pièce et nous laisse avec Raehna. Justin lui pose pleins de questions. Il s'inquiète beaucoup pour elle et je le comprends.

- Les médecins disent que tu te rétablis bien, c'est bon ça, tu pourras bientôt sortir d'ici.

- Je ne veux pas partir d'ici.

- Raehna... on en a parlé. Ton agresseur est en prison, il ne t'approchera plus jamais.

- Je ne veux pas retourner dans cette famille d'accueil, sa femme va me le faire payer.

- Tu n'y retourneras pas, nous te l'avons promis Justin et moi.

Elle hoche la tête mais je crois qu'elle en doute quand même. Je la comprends... même moi, je ne suis pas sûr de ce qui va se passer pour elle. J'aurais voulu qu'on accueille chez nous mais actuellement, je ne suis pas le choix le plus judicieux pour elle ; Aucun juge n'accepterait ma demande, je sors à peine de désintox.

- J'ai quelques choses pour toi.

Je fouillais rapidement mon sac et sorti un petit carnet.

- J'ai traversé des moments difficiles ces derniers mois et j'y ai noté tous mes états d'âme quand j'étais en désintox. Ce sont des pensées très intimes mais les écrire, ça m'a aidé à l'accepter. Ça m'a permis de me rappeler... de me rappeler que je suis forte. Je voudrais que tu le lises, peut-être que ça pourrait t'aider.

- Merci, vous êtes tellement gentils avec moi.

- C'est normal. Ce que tu traverses est horrible, j'en ai conscience. Quand on va mal, on a tendance à s'isoler. C'est ce que j'ai fait quand j'avais l'impression de sombre, j'ai commis l'erreur de m'isoler... j'ai accumulé tellement de choses que j'ai fini en désintox... ne commets pas les mêmes erreurs...

Changes / JBOù les histoires vivent. Découvrez maintenant