3.1 - Premier match

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Quatrième année - Septembre 2017

PDV Erika Sanchez

J'entame ma quatrième année à Poudlard avec beaucoup d'enthousiasme. Je me sens plus déterminée que jamais pour battre cette saleté de James Sirius Potter. Je ne peux vraiment pas me le saquer. Lorsque je me remémore l'épisode de notre première rencontre, je n'ai qu'une envie c'est de lui enfoncer mon balai dans le... À vrai, dire, à chaque fois que je pense à lui en fait.

Potter est sûrement le mec, non, l'élève le plus populaire de Poudlard. Il est le pitre de service, celui qui fait rire tout le monde et par je ne sais quel miracle, il est plutôt bon élève. Franchement, où il trouve le temps de faire ses blagues minables et bosser ? Je suis sûre qu'il triche. Il doit avoir la tête vide comme mon cœur. Je précise que je n'ai pas de cœur.

On est tout le temps en compétition, que ce soit en cours ou en dehors, et je suis l'une de ses cibles principales. Dès qu'il me fait un coup, je le lui retourne. Il ne s'en prend pas toujours qu'à moi, heureusement, sinon je l'aurais tué depuis bien longtemps. Lui et ses cousins, Fred et Louis, adorent mener la vie dure aux Serpentards. La rivalité entre Gryffondor et Serpentard est bien réelle et on l'illustre parfaitement.

Dois-je rajouter également qu'il a un succès monstre auprès de la gente féminine ? Il avait à peine trois poils sur le menton que des filles vantaient déjà ses performances sexuelles l'année dernière. J'avoue que ça m'énervait d'en entendre parler parce qu'il l'avait fait avant moi. J'ai d'ailleurs failli vomir quand je l'ai surpris en train de tripoter cette Serdaigle aux gros seins à la bibliothèque. Quel pervers. 

Ok, son style débraillé, sa belle gueule, son sourire malicieux, et son physique plus qu'avantageux pour son âge lui donnent un certain charme. Mais il est tellement insupportable que j'en suis insensible. Je vous assure.

À vrai dire, je suis jalouse de lui. Quand il se ridiculise, il sait tourner les choses en sa faveur avec beaucoup d'auto-dérision. Les gens ne se moquent pas de lui. Ils rigolent avec lui. Ça a le don de me foutre en rogne. Moi, à côté, je passe pour une poupée froide et orgueilleuse. Un certain Potter dirait même coincée mais il est débile, rappelons-le. Je me contrôle, voilà tout. J'essaye de garder la classe en toute circonstance, mais quand je me sens humiliée ou que j'enrage, je deviens rouge de colère, mes sourcils sautillent et mes narines se gonflent. Sans commentaire.

Cette année, je dois absolument intégrer l'équipe titulaire de Quidditch. Quand Potter est devenu attrapeur, en deuxième année, j'étais verte de jalousie. D'autant plus qu'ils ont réussi à remporter la coupe deux années de suite. Avant ça, je ne m'intéressais que brièvement à ce sport de barbares, mais mon aversion pour Potter est si forte que des miracles se produisent.

Ça ne sera pas facile car ma maison pullule de machos, surtout quand ça concerne le sport. Mais je sais de quoi je suis capable. Je suis déterminée à battre Potter à son propre jeu, donc je ne me démonterai pas.

Il aime s'attirer toute la gloire, je vais la lui arracher comme je lui arracherai le sourire à la noix qu'il affiche en ce moment même à coup d'épée.

***

PDV James S. Potter

C'est la cérémonie de répartition. Je regarde autour de moi et observe attentivement les nouveaux qui arrivent. Lesquels pourront être mes prochaines cibles ? Oncle George nous a encore fourni plein de nouveautés, à tester d'urgence !

En pensant à ça, mon regard se balade jusqu'à la table des Serpentard. Je repère en premier Malefoy, toujours aussi stoïque. Ces années à Poudlard m'ont permis d'en apprendre un peu plus sur lui. Premièrement, il n'est pas muet, ce qui est déjà énorme à savoir. Deuxièmement, ce n'est pas drôle de lui faire des blagues vu qu'il est peu expressif. Troisièmement, il n'est pas aussi imbuvable que les autres serpents, et peut même se montrer serviable. Une fois, en cours de potion, le chaudron de Tim dégageait une vapeur verte anormale. Il avait complètement foiré sa potion et Malefoy l'avait aidé à la rattraper pour éviter que ça lui explose dessus. Quatrièmement, il est très attaché aux valeurs de sa famille, il ne fera jamais rien pour les offenser. Sachant qui est son père, ça reste plus que dérangeant et annule tout le troisièmement que j'ai évoqué.

Juste à côté de lui, Sanchez et son air boudeur. Décidément, elle ne sourit que lorsque son brushing est intact. Je dois avouer qu'elle me fait un peu craquer avec ses cheveux bruns soyeux, ses yeux de biche faussement innocents, son regard d'un vert d'eau intense et son teint de porcelaine qui contraste avec ses lèvres qu'elle aime peindre en rouge provocateur. 

Elle a beau être ma rivale, je n'ai pas honte de dire qu'elle fait partie des plus jolies filles de l'école. Dommage qu'elle soit à Serpentard et aussi snobinarde. Je préfère les filles positives et qui sont un peu sur la réserve pour garder un peu de mystère. Non pas que Sanchez n'est pas mystérieuse, bien au contraire, mais elle est trop pédante et arrogante. Amusant, mais pas attirant.

Bon, ça serait mentir si je disais que je ne suis absolument pas intéressé. Mais disons que le semblant de rapport qu'on a, c'est-à-dire chien et chat, me convient parfaitement. Ça ne doit pas aller plus loin. Je ne peux pas envisager de fréquenter une vipère. Et de toute façon, elle ne perçoit pas notre relation comme je la perçois. Elle veut se venger de moi, m'écraser, me rabaisser, alors que de mon côté, je ne fais que m'amuser. Mon seul objectif, c'est de voir son visage de poupée se déformer par la rage. À chaque fois que je vois ses joues rougir, ses narines gonfler et ses sourcils vibrer, je sais que j'ai gagné.

Les préfets commencent à diriger les premières années vers les salles communes. Dubois profite du mouvement pour venir me voir et me parler des vingt-trois plans différents et imaginés pour cette année. Je décide que c'est le moment de lui annoncer la bonne nouvelle.

- Dubois, je veux être batteur cette année.

- P-pardon ? bafouille-t-il, à deux doigts de la crise de nerf.

- Je veux être batteur. Ça ne m'amuse plus d'être attrapeur.

- Attends, attends. Qu'est-ce-que tu racontes ? Tu peux pas changer de poste comme de cravate. Tu te rends compte de ce que tu dis ? J'ai passé tout mon été en prenant en compte tes capacités d'attrapeur et tu décides de tout chambouler comme ça ?

Je devrais me sentir coupable de ne pas l'avoir prévenu plus tôt, mais je le connais par cœur. Il passe ses vacances à élaborer des plans qui changent de toute façon, au dernier moment. Et puis j'ai toute confiance en Louis pour prendre le relais.

D'ailleurs, je le vois au loin qui me fait signe et le rejoins sans un mot pour Dubois qui était déjà en train de me présenter sa tactique n°5, persuadé que je plaisantais. Il n'est pas au bout de ses surprises.

Un serpent, ça brûle énormémentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant