5.2 - L'été des controverses

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PDV James S. Potter

- Et là, Albus a traversé le terrain en faisant une tremblante de Woollongong qui a déstabilisé Hugo qui a plongé à l'opposé de l'anneau duquel Albus a marqué !

Hugo grogne. Lily a passé tout le dîner à raconter les exploits d'Albus à toute la famille. Voilà qu'elle m'a éclipsé du statut de grand frère préféré.

Je dois avouer qu'il a été très impressionnant et qu'il a un certain talent. Plutôt surprenant sachant qu'il n'a même pas réussi à faire léviter son balai à son premier cours de vol. Maintenant, je découvre qu'il est capable de faire des piquées à quatre-vingt-dix degrés en contre-plongée aussi facilement qu'enfiler une chaussette. Impossible d'effectuer ça avec autant d'aise sans des heures et des heures de vol.

- C'est vraiment impressionnant Albus, complimente mon père. Tu comptes intégrer l'équipe de Quidditch de Serpentard ?

- Je vais tenter ma chance à la rentrée. Pour être honnête, j'ai pu participer à certains entraînements de l'équipe l'année dernière.

- Tu as toutes tes chances alors ! s'exalte ma mère.

Elle est surexcitée de savoir que ses trois enfants jouent au Quidditch.

Moi, je me sens toujours bizarre par rapport à Albus. Je n'arrive toujours pas à croire que ce garçon assis devant moi qui mord avec entrain une cuisse de poulet soit le Albus avec qui j'ai grandi. Il est devenu tellement... sûr de lui. Je sais que je devrais m'en réjouir comme tous les autres, mais je n'y arrive pas.

Une fois mon assiette terminée, je me retire de table et prends l'air dans le jardin du Terrier.

- Ça va ? T'as rien dit du repas, demande Rose qui vient de me rejoindre.

- Plutôt étrange comme journée.

- Pourquoi ? Parce que tu t'es rendu compte qu'Albus pouvait être aussi cool que toi ? dit sèchement Rose. Tu devrais mettre ton orgueil de côté et te réjouir qu'il se soit enfin ouvert à tout le monde.

Moi, orgueilleux ? Elle m'énerve avec ses reproches qui n'ont pas de sens. Même si Albus est devenu plus cool comme elle le dit, je ne peux m'empêcher de me méfier de lui. Pour moi, il joue un jeu, il ne faut pas oublier que les serpents ont un côté manipulateur, et moi, je ne rentrerai pas dans son piège. Je suis persuadé qu'il s'est ligué avec la vipère pour se venger de moi et de toutes ces années passées dans l'ombre.

- Ça n'a rien à voir. On dirait juste qu'il fait son intéressant.

- Absolument pas. Albus n'a jamais osé exprimer qui il était vraiment par peur.

- Peur de quoi ? répliqué-je aussitôt.

- Peur de ne pas être à la hauteur de tes parents. Et de toi, précise-t-elle en retournant à l'intérieur.

Il est vrai qu'être un fils de n'est pas facile au quotidien. Nos parents ont toujours fait en sorte de nous exposer le moins possible car ils veulent nous protéger, craignant que la pression de la célébrité nous trouble. Seulement, ils n'ont pas voulu non plus nous faire subir une enfance anormale et frustrée en nous emprisonnant à la maison ou au Terrier, surtout pour moi qui ne tenait pas en place et qui était curieux de tout.

Aussi longtemps que je me souvienne, on ne pouvait pas faire plus de cinq mètres sans se faire aborder en public avec nos parents lorsqu'on sortait en public. Je ne compte pas non plus le nombre de photos volées prises à notre insu. Si ça pouvait m'intimider au début, j'ai rapidement su en tirer avantage lorsque je me suis aperçu que des personnes dont je retenais à peine le nom ou le visage s'extasiaient devant les fils du Survivant et de l'ancienne furie des Harpies. On nous couvrait de petites attentions, une friandise par-ci, une babiole par-là, une part de tarte à la citrouille recouverte d'un nuage de chantilly scintillant offerte au restaurant... J'adorais ça et j'en profitais beaucoup, au contraire d'Albus qui semblait toujours gêné et ne pas comprendre pourquoi tout le monde se pliait toujours en quatre pour nous.

Un serpent, ça brûle énormémentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant