PDV Erika Sanchez
Le lendemain de ma convalescence forcée, ma température est bel et bien retombée. McGonagall est venue me chercher et m'a fait sauter mon premier cours pour que je la suive jusqu'à son bureau. C'est les jambes fébriles et la gorge nouée que j'arpente donc les couloirs vides en compagnie d'une McGonagall perdue dans ses pensées, le visage tendu, mais pas par sa sévérité habituelle. On s'arrête devant une statue féline qui se met à tournoyer pour laisser place à des escaliers en colimaçon. Elle me prie de passer avant elle et emboîte mon pas. Une fois arrivée dans la pièce, j'aperçois deux silhouettes qui me sont étrangement familières.
Mes parents. Pourquoi se sont-ils déplacés jusqu'à Poudlard ?
Ma mère se précipite vers moi en me prenant dans les bras. Elle semble si bouleversée, et moi, troublée par tant de proximité. Mon père s'est également rapproché de moi, portant une main docile à l'arrière de ma tête. Tous les deux expriment leur soulagement de me voir saine et sauve. Non pas que je doute de l'amour de mes parents, mais ils n'ont jamais été démonstratifs.
- Miss McGonagall, pourriez-vous nous laisser un moment je vous prie ? demande poliment mon père bien que cela ressemble plutôt à une exigence.
Hésitante, elle finit par sortir de son bureau.
- Qu'est-ce que vous faites ici ? Vous n'avez pas reçu ma lettre ?
- Ecoute Erika, il y a quelque chose de très important que nous aurions dû te dire, il y a très longtemps déjà.
La mine sombre et le ton grave de mon père n'augure rien de bon. Ce n'est pas comme si j'avais l'habitude de le voir enjoué ou souriant, mais cette fois-ci, sa voix trahit une anxiété que je lui ai rarement connu.
- Tu as quelque chose de très spécial en toi. Ça ne doit pas t'inquiéter, d'accord ? Mais tu dois être prudente.
La pire chose à dire pour inquiéter quelqu'un, c'est bien de lui dire de ne pas s'inquiéter. Je triture mes doigts en silence, attendant la suite avec appréhension.
Mes parents se regardent à tour de rôle, ne sachant pas qui devait amorcer la bombe. C'est finalement mon père qui décide de reprendre la parole.
- Nous ignorons d'où ça vient, mais tu es capable de générer et contrôler le feu, et sans baguette magique.
- Nous pensons que cette salamandre s'est agrippée à toi parce qu'elle a senti ce qui brûlait en toi.
J'essaye d'assimiler du mieux que je peux ce que j'entends. C'est plutôt cohérent avec mes souvenirs et mon rapport avec cet élément. Lors des longues journées d'hiver en solitaire, je restais assise devant la cheminée de notre salon, hypnotisée par l'âtre où dansait un feu qui me procurait un bien-être et une chaleur presque humaine. Les crépitements me parlaient, et les flammes se mouvaient à l'image d'un humain qui a la bougeotte. Pour moi, le feu est un être à part entière, aussi ravageur, imprévisible et périssable qu'une bête.
Mes narines raffolent de l'odeur agressif du brûlé. Parfois, lorsque le temps ne s'apprêtait pas à un feu de cheminée, je faisais exprès d'augmenter la température du four et prolonger le minuteur pour laisser brûler les plats que Poli nous préparait, ce qui lui avait valu maintes fois des remontrances de la part de mes parents. Je possède énormément de bougies dans ma chambre que j'allume à chaque occasion. Mon plaisir est de les éteindre pour pouvoir profiter des effluves de la mèche cirée consumée.
Je n'ai jamais craint le feu, et le feu ne me craint pas. Je réalise soudainement que je suis dotée d'une capacité exceptionnelle, ce qui fait de moi une sorcière exceptionnelle, et je ne le découvre que maintenant.
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Un serpent, ça brûle énormément
FanfictionErika Sanchez, fière Serpentarde, est déterminée à montrer qu'elle n'est pas n'importe qui. James Sirius Potter, espiègle Gryffondor, veut s'amuser. Mais à force de jouer avec les serpents, on finit par se brûler... // Présence de contenu explicite...