Un serpent, ça brûle énormément

12.3 - Réconciliation

Octobre 2019

PDV Erika Sanchez

Notre premier match est dans une semaine contre Poufsouffle. C'est bien ma veine.

Nos rapports n'ont pas beaucoup changé avec Parker. C'est-à-dire qu'on en a toujours aucun. Je le vois parfois me lancer des regards, mais rien de plus. Il ne vient pas me voir, et je ne le ferai pas non plus.

Arrivée au cours de Sortilèges, je m'installe au dernier rang avec Loïs à ma gauche, suivie de Mila en bout de rangée. Je sens une présence arriver à ma droite, sûrement Scorpius.

Sauf que Scorpius est deux rangs devant nous. Je louche légèrement pour voir qui a osé s'installer à côté de moi. Je me fige, faisant mine de n'avoir rien remarqué. Il sort ses affaires, comme si de rien n'était. Je tente bien que mal de cacher mon malaise.

- Détends-toi 'Rika, on dirait que tu vas exploser ton soutif.

Parker nous jette un regard, un peu gêné par la remarque de Loïs, la reine de la discrétion. Elle lui envoie un clin d'œil avant de retourner à ses affaires. Je me note de lui raser les cheveux dans son sommeil cette nuit.

Mais à quoi il joue ? Il y a encore plein de places libres ailleurs, dont une à côté de son pote la salade.

Sans qu'aucun de nous ne prononce un mot, le cours commence. L'heure passe très, très, très lentement.

- Alors, qui peut me d'indiquer la différence entre un sortilège d'Amnésie et le sort d'Oubliette ?

Moi qui d'habitude aime jouer à Madame Je-Sais-Tout, je ne prends pas la peine de lever la main pour donner la réponse. Je me sens tendue comme un string et je prends des notes qui n'ont pas de sens tout en trouant mon parchemin.

- Erika ?

Surprise qu'il m'appelle par mon prénom, j'arrête de maltraiter le papier mais mes yeux restent rivés sur la table. Il n'y a vraiment que Parker pour me mettre dans un tel état, je ne me reconnais même plus.

- Est-ce qu'on peut se parler après le cours ?

J'acquiesce timidement et me remet à griffonner nerveusement sur mon parchemin. Que veut-il ? Des explications ? Se réconcilier ? Qu'on recouche ensemble ? Me cracher dessus et me dire mes quatre vérités ? J'en ai aucune idée.

A la fin du cours, on sort de la salle et il m'emmène à l'écart des couloirs bondés. Bon, déjà on ne s'enferme pas dans une salle, je peux écarter l'option « recoucher ensemble ». A moins que ça l'excite de me prendre au coin d'un couloir, à la vue d'une vingtaine d'élèves.

- Tu ne t'aies jamais expliqué à moi.

Merci de cocher « Des explications ». Son expression reste neutre. Ni colère, ni tristesse, ni reproche.

- Tout ce que Zabini t'as dit était vrai.

- Non, je ne sais pas ce que tu ressentais vraiment.

Je reste un instant muette et touche nerveusement mon collier. Je pensais que le faire me haïr réglerait tout et qu'il me laisserait tranquille, mais il revient au galop, et je n'arrive pas à résister à son regard.

- J'avais honte. Et j'ai toujours honte d'avoir joué avec tes sentiments, donc je me suis dit qu'il valait mieux que tu gardes une mauvaise image de moi pour que tu m'oublies plus facilement.

- J'aurais préféré que tu sois sincère plutôt que d'essayer me faire croire que tu es une mauvaise personne. Je savais que tu t'en voulais.

- Bien sûr que je m'en veux, mais j'osais pas venir m'excuser car rien ne peut justifier ce que j'ai fait.