8.1 - Première Jalousie

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Février 2019

PDV James S. Potter

- Allez, on fait sept tours de terrain pour commencer et ensuite on enfourche les balais !

- Pas si je me suicide avant.

- Bien, Miles. J'aime cet esprit. Ça sera dix pour toi et je veux que tu finisses en même temps que les autres.

Plus le temps de niaiser, notre match est dans une semaine.. Je me suis transformé en machine de guerre durant ces dernières semaines. Mon quotidien se ponctue de cours, bouffe, Quidditch, repos. Cours, bouffe, Quidditch, repos. Je ne laisse rien me distraire de mon objectif : mettre à terre Serpentard. L'enjeu est multiple, il faut qu'on gagne contre nos ennemis jurés, qu'on redore le blason des rouges et or, et que je boucle une bonne fois pour toute le museau de Sanchez.

Je ne referai pas la même erreur qu'avec Poufsouffle en sous-estimant nos adversaires. J'ai imaginé tous les scénarios possibles afin de développer le maximum de tactiques. Maintenant que je suis capitaine, je comprends mieux pourquoi Dubois était si insupportable. Quand tu es à la tête d'une équipe, tu ne penses qu'à ça. Constamment. Ça te hante quand tu dors, quand tu manges, quand tu marches, quand tu travailles. Et parfois même, jusqu'à ton intimité. Oui je l'avoue, ça m'est arrivé de réfléchir à comment anticiper une feinte de Porskoff alors que j'étais en pleine séance de... jardinage avec une fille. Au moins, j'arrive à optimiser mon temps.

Je sais que Sanchez et son équipe n'auront aucune pitié. On en aura pas non plus. Elle m'a impressionné contre Serdaigle. C'était le tout premier match de l'année et l'excitation de découvrir la toute première capitaine féminine de Serpentard était réelle. S'il y en a eu dans le passé, personne ne s'en souvient. Et elle, c'est certain qu'elle marquera l'histoire.

Lorsque son équipe a fait son entrée sur le terrain, elle paraissait tellement frêle et petite à côté de ses joueurs. Que des grands gaillards ultra-costauds et menaçants. Sauf Albus, mais je suis pas objectif parce que c'est mon petit frère. Malgré ça, on ne voyait qu'elle, rayonnante de charisme. Je suis le mieux placé pour dire qu'attrapeur n'est pas forcément le poste le plus actif durant un match, et pourtant, elle semblait indispensable à chaque seconde. Il lui suffisait d'un regard ou d'un geste pour que ses joueurs comprennent ce qu'elle voulait. Mes yeux étaient braqués sur elle, contemplant chacun de ses mouvements souples et gracieux. Aussi fascinant que la première fois que je l'ai vu jouer. J'en oubliais presque d'étudier leur jeu.

Après ma défaite, je me suis demandé quelle énergie je dégageais à côté d'elle. Est-ce que j'inspirai autant de respect ou d'admiration ? Je ne pense pas. Je devais être ridicule. Ça m'avait torturé l'esprit pendant longtemps. Mais aujourd'hui, je ne dois plus y penser. Je dois arrêter les comparaisons comme le dit Albus et donner le meilleur de moi-même.

- Désolée James, Rose m'a mis le grappin dessus en chemin et...

- Finnigan. Je ne veux pas le savoir. On est à une semaine du match et tu arrives en retard. C'est inacceptable. Soit t'es à deux cent pour cent, soit tu quittes l'équipe. Dépêche-toi de faire dix tours avec Miles.

Il s'exécute sans broncher. Il sait qu'il ne faut pas me chercher quand j'appelle un proche par son nom. Je suis dur, je le sais, et je le regretterai peut-être plus tard. Mais si jamais on perd, je ne veux pas regretter en me disant que c'est parce que je n'ai pas osé y aller à fond et que je n'aurai pas poussé mon équipe dans leur retranchement.

Après deux heures trente de sueur, je mets fin à l'entraînement. L'heure du dîner est déjà passée et tout le monde est exténué et affamé. J'admets frôler la tyrannie. Pour me faire pardonner, je leur ai dis de m'attendre dans la salle commune en attendant que je leur apporte de quoi manger.

J'arrive devant un tableau représentant une corbeille de fruits et commence à chatouiller la petite poire qui gigote joyeusement à ce contact. Le tableau s'ouvre sur un couloir menant aux cuisines de Poudlard. De délicieuses effluves embaument mes narines et me donnent l'eau à la bouche.

- Mr Potter, Linky est ravie de revoir Mr Potter.

- Salut Linky, je t'ai déjà dit de m'appeler James.

- Oh pardon Mr James Potter, Linky ne voulait pas offenser Mr James Potter.

- Linky, si tu ne m'appelles pas juste James, c'est là que je me sentirai offensé.

- Ah, oui oui, bien sûr... James. Linky est honoré de pouvoir vous appeler James. Venez, venez. Il y a deux autres personnes qui sont présentes également près de la cheminée. Souhaitez-vous que Linky vous mène à eux ?

- Non merci, je ne peux pas rester. Je viens juste récupérer de quoi manger. Est-ce que tu pourrais me préparer sept paniers complets pour des jeunes ados en pleine croissance et affamés s'il-te-plait ?

- Ce serait un grand honneur James. Donner à Linky quelques minutes pour vous préparer ça.

- Merci beaucoup Linky, t'es super.

Entre les devoirs, le Quidditch, mes escapades chez Hagrid et les filles, j'ai un planning de folie. Ça m'arrive souvent de louper les heures de repas imposées par l'école, donc je viens en cuisine pour manger à mon rythme ou prendre un encas à emporter ce qui me permet d'optimiser mon temps. Les cuisines étaient également notre QG avec Fred et Louis pour élaborer nos plans et nous empiffrer de tout ce qui nous faisait plaisir, à l'abri du radar de Dubois.

Pendant que Linky prépare ma commande, je décide de me diriger vers la cheminée, curieux de savoir qui sont les deux autres personnes présentes. Peu d'élèves connaissent l'entrée des cuisines, c'est plutôt rare d'y croiser quelqu'un. En général, ce sont des Poufsouffles phobiques du contact social, comme Parker. Leur tour n'est pas très loin de ce que j'ai compris.

La cheminée se trouve dans la salle à manger, attenante aux cuisines. Une fois arrivé au seuil, je me fige sur place.

Parker et Sanchez, ensemble, assis sur le canapé où j'ai l'habitude de m'asseoir.

Ils ont l'air de se régaler.

Evidemment, puisqu'ils s'embrassent goulûment.


Un serpent, ça brûle énormémentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant