Décembre 2018
PDV James S. Potter
Un mois s'est écoulé depuis le match. Le mois le plus long de ma vie. J'ai intensifié nos entraînements. Plus dur, plus long, plus nombreux. Même s'ils râlent de temps en temps, je sens que mes camarades sont surmotivés. Ça me fait plaisir de voir qu'ils ne lâchent rien. J'aimerais en dire autant pour moi, mais je me dégoûte toujours.
J'ai reçu des lettres de mes parents, suivi de mes oncles et tantes pour me réconforter et m'encourager. Super, toute la famille est au courant. J'avais franchement pas besoin de ça. Je déteste qu'on me prenne en pitié. Je n'ai jamais pris la peine de leur répondre.
Le déclin des Gryffondors fait toujours partie des sujets de conversation préférés des élèves, mais seuls les Serpentard osent s'en moquer devant moi, Sanchez en tête évidemment. Pour me venger, j'ai balancé plein de scroutts à pétard dans le couloir qui mène à leurs cachots et apprécié le spectacle sous ma cape d'invisibilité. Elle était en panique, ça m'a fait un bien fou. Faut dire que j'ai un peu perdu la main niveau farces. Louis me l'a bien fait remarquer, mais j'ai beau lui assurer que c'est parce que ce n'est plus pareil sans Fred, il n'est pas dupe. Niveau filles, certaines profitent de ma vulnérabilité pour m'attirer. J'ai pas mal enchaîné pour prouver que je suis toujours le même. Il manquerait plus je perde ma réputation de tombeur.
Heureusement, c'est les vacances de Noël. J'étais mitigé à l'idée de revoir mes parents, je ne savais pas si je pouvais affronter leur déception, mais ils m'ont accueillis dans la plus grande des banalités. Il n'y a pas eu un mot sur mon match. Je suppose qu'Albus ou Lily les ont prévenu qu'il valait mieux ne pas m'en parler.
Alors que je suis allongé dans mon lit, Albus frappe à ma porte et entre sans attendre une réponse.
- Je te dérange pas j'espère.
Il se fout de moi ? Il se permet de rentrer dans ma chambre sans ma permission. J'aurais pu être à poil ! Même si je suis pas pudique, par principe on entre pas dans une chambre de garçon à l'improviste.
- Ça va ?
Albus n'est pas doué pour amorcer une discussion avec moi.
- Oui. Ça se voit pas ?
- Et bien non. Désolé de te le dire mais t'es fadasse depuis un mois.
- Fadasse ? Je ne vous permets pas Albus Severus Potter ! Surveillez votre langage scrabreux !
On éclate de rire. C'est encore un peu bizarre d'avoir ces moments avec lui, mais je les apprécie de plus en plus. Et en fait, je suis touché par son initiative.
- Plus sérieusement, je sens bien que t'as du mal à t'en remettre. Papa et maman n'osent même pas aborder le sujet avec toi.
- C'est toi qui leur a dit ?
- Non. Tu crois que j'ai que ça à faire de leur parler de toi ?
Décidément, il me fait sourire cet Albus.
- Ils sont fiers de toi tu sais. Ce qui compte pour eux, c'est que tu entreprennes les choses par passion et non par obligation. Peu importe les échecs, ça doit t'aider à grandir.
- Parle pour toi, je fais presque une tête de plus de toi.
Je fais un peu l'idiot mais je suis pas très à l'aise avec les discussions sérieuses, surtout quand ça me concerne directement. Encore moins avec mon petit frère.
- C'est difficile de passer à autre chose quand tu côtoies tous les jours la déception et les moqueries. On attendait beaucoup de moi et j'ai perdu. J'ai même déçu Lily. C'était la première fois qu'elle me voyait vraiment jouer, elle va plus me respecter après ça.
Il soupire.
- C'est pas parce que t'as connu un échec en quinze ans que le monde s'arrête. Si les gens sont déçus, et alors ? Très peu peuvent se vanter d'avoir accompli ne serait-ce le quart de ce tu as fait. J'ai vécu dans ton ombre presque toute ma vie. J'avais l'impression d'être un raté, la bête noire des Potter. Je t'ai autant admiré que détesté. Tu avais beau être mauvais avec moi, tu étais tout ce que j'aurais voulu être. J'ai pas ton talent en sport ou en magie. Je suis pas aussi beau ou drôle ou créatif que toi. Les gens ne viennent pas vers moi aussi naturellement qu'avec toi. Et pourtant, je ne déprime pas, enfin, plus. On peut pas toujours être au top tu sais ? Quel exemple tu donnes à Lily à te laisser aller comme ça ? Et puis, qu'est-ce que le mérite si tu n'as jamais connu de chute ?
Ça devient un peu trop sentimental et philosophique, mais les mots d'Albus me réchauffent le cœur, et en même temps, me dépriment. C'est la première fois qu'il avoue m'avoir admiré. Rose m'en avait déjà parlé, mais l'entendre de sa part, c'est beaucoup plus impactant. Quand j'y pense, comment j'ai pu me comporter aussi mal ? Je n'ai pas été bienveillant avec lui, j'ai jamais cherché à le comprendre alors que c'est moi son grand frère. C'est moi qui aurait dû l'aider à se trouver, à être mieux dans sa peau. J'ai été trop égocentrique, et malgré tout, il est là devant moi, à me remonter le moral.
- Wow... Je m'attendais pas à ça. Tu me trouves beau ?
- Tu vois ce que je veux dire. Et tu sais c'est quoi le pire dans tout ça ? Tu laisses une brèche ouverte à Erika. Et crois-moi, elle s'en prend à cœur joie.
Ok, il sait vraiment appuyer là où ça fait mal. Cette situation ne peut pas continuer. Je dois me ressaisir et ne pas perdre la face devant elle. Je sens un regain d'énergie en moi et me précipite vers Albus pour lui donner une accolade.
- T'as totalement raison. Je dois arrêter de m'apitoyer sur mon sort et retrouver le James que tout le monde connait. Merci p'tit frère, t'es le meilleur.
J'attrape mon manteau et me dirige vers la porte limite en courant.
- Attends, James. Dis-moi, les scroutts à pétard près des cachots, c'était toi ?
Je lui fais un grand sourire et m'en vais retrouver Louis pour rendre une petite visite à la boutique d'oncle George.
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Un serpent, ça brûle énormément
FanficErika Sanchez, fière Serpentarde, est déterminée à montrer qu'elle n'est pas n'importe qui. James Sirius Potter, espiègle Gryffondor, veut s'amuser. Mais à force de jouer avec les serpents, on finit par se brûler... // Présence de contenu explicite...