PDV Erika Sanchez
- On va en rester là, Sanchez. Je pense qu'on a plus rien à faire toi et moi.
Une fois Parker sorti des cuisines, je laisse de côté la part de tourte au potiron à peine entamée qui me paraît soudainement très fade. J'ai l'impression d'avoir reçu mille coups de couteaux dans le ventre.
J'ai perdu contre lui. Non pas parce que mon plan n'a pas fonctionné, mais parce qu'il s'est bel et bien retourné contre moi.
Juste avant le match, Parker m'avait prise à part en me souhaitant bonne chance et m'avait donné un baiser d'encouragement. Jamais je ne m'étais sentie aussi mal à l'aise. Je ne voulais plus aller jusqu'au bout de mon plan, il ne méritait pas que je le batte dans des conditions déloyales. D'un autre côté, j'étais tiraillée par ma volonté de remporter la coupe et de ne pas donner raison à Edward.
C'était avec mon masque habituel plein de fierté et d'assurance que j'étais rentrée sur le terrain, mais dès que je regardais Parker ou que j'entendais son nom, la honte et la culpabilité m'envahissaient. Je n'arrivais plus à me concentrer et le regard de Zabini me pesait également. Je savais qu'il m'observait avec attention, scrutant chacune de mes réactions. Parker avait senti que quelque chose n'allait pas et avait laissé passer des tirs qu'il aurait pu facilement bloquer, mais ça n'avait pas été suffisant pour le faire perdre. J'étais tellement distraite par mes pensées que le match avait pris fin avant même je comprenne que l'attrapeur adverse avait déjà le Vif d'or entre les mains.
En comprenant qu'on avait perdu, le rouge m'était monté au visage et j'ai aussitôt décampé, cramponné à mon balai, pour n'avoir affaire à personne. Edward m'avait lancé un regard plein de sous-entendus que j'ai fait l'erreur d'ignorer. Je m'étais isolée en haut de la tour d'Astronomie, au-delà du couvre-feu pour être certaine de croiser le moins de monde possible en retournant dans la salle commune. J'avais croisé Mila sur la route qui faisait sa ronde. Pour une fois, elle m'avait laissé poursuivre mon chemin sans me réprimander mais avec de la peine dans le regard. Tout ce que je déteste.
La salle commune était encore fréquentée par une quinzaine de personnes. J'ai dû faire face à des regards moqueurs, hostiles ou méprisants de mes compères, me reprochant d'éprouver des sentiments pour Parker, à tel point de lui avoir laissé prendre le dessus sur moi lors du match. Seul Scorpius, Albus et Loïs se sont montrés indulgents avec moi, mais je ne voulais pas de leur compassion non plus.
Après une nuit tourmentée, je suis restée dans le dortoir jusqu'à que mon ventre crie famine. Je n'avais rien avalé depuis le déjeuner de la veille. Je suis partie dans les cuisines où Parker a fini par me retrouver. Alors que je pensais recevoir un peu d'affection et de réconfort que je ne méritais pas, j'ai vu à son regard qu'il savait tout, d'autant plus que Zabini m'avait semblé un peu trop enjoué pour un lendemain de défaite. Il lui avait tout avoué ce traître.
Notre échange a été bref. Je n'ai pas cherché à le contredire. Ce que j'ai fait n'est pas défendable et je voulais en finir avec tout ça. Je n'assume pas le regard des autres, je n'assume pas qu'on me méprise ou qu'on ait pitié, je n'assume pas ma relation avec Parker et encore moins ma trahison avec Edward. Alors je me suis contentée de confirmer les faits, que oui j'avais tenté de le manipuler, et oui, j'avais vu d'autres mecs en dehors de lui. Je l'ai senti très affecté par ma froideur, mais il valait mieux qu'il me quitte dans la haine que dans l'ambiguïté de mes sentiments.
Jamais je n'aurais pensé que cette histoire me mettrait dans cet état. Jamais je n'aurais pensé que blesser Parker me blesserait aussi. J'ai été prise à mon propre jeu, affaiblie par mes sentiments, attaquée par ma propre morsure, prise par mon propre venin.
Le pire, c'est que c'est Zabini qui a conclu notre histoire. Je ne peux même pas l'engueuler, il en serait trop fier. Au lieu de ça, il a exigé que je le remercie d'avoir fait le sale boulot à ma place car mon plan avait été un échec et qu'il était donc inutile de laisser traîner une relation qui n'avait plus lieu d'être.
J'ai toujours son sale sourire sadique en tête, mais je n'ai rien pu faire d'autre qu'acquiescer, la tête haute.
***
PDV James S. Potter
Sanchez se la joue discrète depuis sa défaite. Elle passe même à côté de moi en me snobant. Pas de regard hautain, pas de réplique cinglante, elle a beau être déprimée, je ne peux pas laisser passer une si belle occasion de la piquer. En plus, il n'y a personne dans les parages donc je peux me lâcher.
- On dirait que la malhonnêteté ne paye pas Sanchez, lui lancé-je dans son dos.
Elle m'ignore et continue son chemin. Quelle garce. Je la rattrape.
- Lâche-moi.
- Je suis au courant que Parker et toi avez eu une relation. C'était infecte de jouer avec ses sentiments pour du Quidditch.
Son regard se durcit. Je ne l'ai jamais vu aussi glaciale.
- Tu sais qui est infect ? Toi, Potter. Tu m'as pourri l'existence dès l'instant où je t'ai vu pour la première fois. C'est de ta faute si je perds mon temps à élaborer des plans pour te fumer, si je me suis mise au Quidditch, si Parker a le cœur brisé aujourd'hui. J'en ai assez de voir ta gueule tous les jours, d'entendre parler de toi dans tous les couloirs, de sentir ne serait-ce que ta présence sur le sol où je marche. Tu te prends pour un héros ? Tu n'es que l'ombre de ton père. Peu importe ce que tu feras, tu ne seras que le fils de. Et j'en ai rien à faire de ta stupide coupe. Je ne suis plus une gamine, j'ai plus le temps de jouer avec toi.
Elle tourne les talons, puis se ravise et me regarde à nouveau de ses yeux perçants.
- Écoute attentivement ce que je vais te dire, Potter, car ce seront les derniers mots que je t'adresserai de mon plein gré : je te hais et te haïrai toute ma vie. Que je brûle en enfer si ça devait changer un jour.
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Un serpent, ça brûle énormément
Fiksi PenggemarErika Sanchez, fière Serpentarde, est déterminée à montrer qu'elle n'est pas n'importe qui. James Sirius Potter, espiègle Gryffondor, veut s'amuser. Mais à force de jouer avec les serpents, on finit par se brûler... // Présence de contenu explicite...