Un serpent, ça brûle énormément

9.2 - Gryffondor vs Serpentard

PDV Erika Sanchez

Potter est culotté de se présenter à notre entraînement après avoir monopolisé le terrain trois soirs de suite. Déjà qu'il a cassé mon coup avec Parker hier... Il s'était embourbé d'excuses pour son comportement déplacé et a filé à l'anglaise juste après. J'étais terriblement frustrée. Il m'avait bien chauffée.

J'ai dû me défouler avec Edward qui se languissait depuis deux semaines. J'adore le faire attendre, nos parties de jambes en l'air n'en sont que plus intenses. Il ne m'a pas laissé beaucoup de répit cette nuit et j'avais programmé l'entraînement à six heures tapantes. Autant dire que je suis d'une humeur de chienne. Et pas la même que cette nuit.

Alors, quand Zabini m'a fait remarquer que l'autre débile profond était dans les gradins, mon sang n'a fait qu'un tour. Il n'a même pas pris le temps de se couvrir, soit il est vraiment stupide, soit il n'avait pas prévu de venir ici. En tout cas, il est ridicule à grelotter de froid mais il ne faut pas que je m'emporte tout de suite. Potter possède une bombe sur moi, prête à être larguée à tout moment.

Il me traite de sournoise, ce n'est pas une grande nouvelle, mais que lui me dise ça, laissez-moi rire.

- Qu'est-ce qui se passe ? Intervient Albus en se rapprochant de nous.

- Albus, t'es tombé bien bas. À force de côtoyer Sanchez t'as fini par t'abaisser à son niveau pour me déstabiliser, moi et mon équipe. Moi qui pensais que tout était clean entre nous.

- De quoi tu parles James ?

- Fais pas l'innocent Albus. Je sais pour Rose.

Albus semble réellement surpris.

- Explique-toi, insiste-t-il sérieusement, le regard inquisiteur.

- Tu as fait en sorte que Rose s'intéresse à Malefoy et qu'elle rompe avec Tim avant notre match pour qu'il soit perturbé. Félicitations Albus. T'as réussi. Mais crois-moi, ça va pas nous empêcher de vous écraser, enchaîne-t-il sans reprendre son souffle.

- James, j'ai jamais eu de mauvaise intention. Ça fait longtemps que je dis à Rose qu'elle devrait écouter son cœur. Comment j'aurais pu deviner qu'elle allait le faire maintenant ? Jamais je n'ai pensé stratégie et je suis hyper vexé que tu puisses penser que je sois capable de ça.

- Tu savais très bien ce que ça allait engendrer. T'es pas un Serpentard pour rien !

Alors que la plupart n'auraient pas réagi à son attaque qui est plus que pitoyable, Albus, lui, commence à voir rouge, se sentant insulté par son crétin de frère.

- Oh, bravo James ! Quel argument de feu que de me réduire à une maison ! explose-t-il. Tu crois vraiment que j'ai programmé une date de rupture ? Je lui ai juste donné des conseils sans me préoccuper de quand est-ce qu'elle allait réagir !

Et dire que je pensais que Potter était venu pour moi... Je suis un peu déçue que la scène d'hier lui fasse ni chaud ni froid. J'ai quand même réussi à mettre le grappin sur l'un des mecs le plus coincé de l'école !

Mais je ne peux m'empêcher d'esquisser une sourire satisfaisait, ce nouveau scandale me régale. Et pour cause, je suis l'initiatrice de tout cet engrenage.

J'ai fait en sorte que Scorpius se rapproche de Rose et qu'il ne se soumette pas à sa famille et au diktat de la société bourgeoise. Pour ça, j'ai d'abord travaillé Albus. Par chance, il a des lacunes dans certaines matières. Il a beau étudier avec Granger-Weasley, ça n'avait pas l'air de payer. Je lui ai confié que Scorpius souhaitait secrètement devenir enseignant plus tard, mais qu'il s'était résigné à abandonner son rêve, ayant peur de froisser ses parents avec un métier aussi basique. Je lui ai dit qu'il pouvait l'aider, lui et Rose, afin qu'il n'abandonne pas son rêve mais qu'il devait introduire Rose que progressivement pour ne pas le faire fuir. Il n'en fallait pas plus pour approuver. Albus a tendance à se prendre pour un justicier.

Scorpius avait accepté sans trop de difficulté. Et lorsque Rose a commencé à s'incruster, il était de plus en plus mal à l'aise mais Albus insistait pour poursuivre les cours car il progressait réellement. Puis, la vie a naturellement repris le cours de ses droits. Il était évident que Rose avait un faible pour des gars matures, réfléchis et discrets, pas comme ce boulet de Finnigan. Il y avait une chance sur deux pour qu'elle succombe à son charme. Et on l'avait eu.

Je suis plutôt excitée par ce Roméo et Juliette des temps modernes et magiques. Quoique, je les soupçonne d'avoir été des sorciers également. En plus de ça, j'ai tout gagné. La rouquine a rompu avec l'autre minable, et au bon moment, c'est juste parfait !

J'ai manipulé mes amis me direz-vous ? Eh bien oui, mais ça leur a été bénéfique. Enfin, sauf pour Albus actuellement qui se prend tout le courroux de son frère à ma place. Voir Potter crétin se défouler sur lui me fait un petit pincement pour Albus qui se réjouissait tellement de s'entendre avec son frère, aussi crétin qu'il puisse être. Mais j'ai pas le temps de faire dans le sentimental, ce qui compte, c'est détruire Potter crétin. Et puis, Albus s'en remettra, il n'a pas besoin de lui, je l'ai éduqué pour être fort.

Quelle génie je suis, j'aurais presque aimé que Potter s'en rende compte.

- C'est toi qui a tout manigancé n'est-ce pas ? rugit-il en se tournant vers moi.

Il n'est pas si bête finalement. Je fais mine de ne pas comprendre.

- Arrête ta paranoïa James. Rose souffrait, tu devrais être content qu'elle ait repris sa vie en main.

- Epargne-moi tes leçons de vie à deux balles Albus. Tu l'as jeté dans les bras de Malefoy ! Ça vous arrange bien, hein ? dit-il en s'adressant à nous deux.

- Potter, tu sais que j'adore t'entendre geindre mais on est occupé là. Tire-toi te plonger dans un chaudron bouillant.

Après un dernier un regard mauvais, il se décide enfin à partir, tendu comme jamais. Je ne pouvais pas rêver mieux comme début de journée.

- Erika, est-ce que tu as avais tout prévu ?

- Albus, je ne contrôle pas les sentiments des autres. Comment aurai-je pu deviner que ça finirait comme ça ?

Il reste silencieux. C'est vrai, j'avais aucune certitude que ça fonctionnerait aussi bien. J'ai juste tenté le coup.

- Bon, on y retourne. On a perdu assez de temps comme ça.