⁴· 𝑁𝑜𝑟𝑚𝑎𝑙...

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TW: ANXIÉTÉ, ABUS PSYCHOLOGIQUES, CRISE D'ANGOISSE
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Adame était confortablement assise dans le canapé, son coussin dans le dos et sa couette sur les jambes. Elle tenait entre ses mains un bel exemplaire relié de Madame Bovary.
Une semaine s'était écoulée depuis les derniers événements. La brune restait cloîtrée dans cette petite maison, à faire le ménage et tenter de cuisiner quelque chose de comestible -terrible échec-, mais sa principale activité restait là lecture.
Elle avait fait quelques balades dans le quartier, mais le fait qu'il soit inhabité lui donnait une ambiance glauque loin de lui plaire, rendant la compagnie des romans était bien plus agréable.

Feitan lui avait ramené cette multitude d'ouvrages quelques jours auparavant, le coffre de sa voiture plein à craquer. Adame n'avait cependant pas demandé où il les avaient trouvés, -ou plutôt où il les avaient volés-, et à vrai dire elle s'en fichait un peu.
D'ailleurs, le noiraud s'absentait souvent. Il partait sans prévenir et revenait quelques heures plus tard. Pas plus de deux ou trois heures le jour. Mais la nuit il partait dès qu'elle s'endormait et revenait avant l'aube, sans savoir qu'Adame ne dormait presque jamais des nuits entières, rendant ces mesures inutiles.

Pourtant il n'y a plus eu d'incident. Leurs échanges étaient modérés mais suffisant, parfois ils discutaient, elle le remerciait encore pour les livres et il ne lui répondait que par ses Tch auxquels la Sirius avait finit par s'habituer, comme le ton froid et les regards perçants de son hôte.

Le sons du claquement de la porte d'entrée sembla résonner dans toute la demeure, suivie de l'entrée du noiraud dans le séjour, déposant un sac sur la table basse devant elle, en passant.

«- Tes médocs. Et essaye pas de te tuer avec.
Dit il froidement

- Oups, démasquée.
Répond-t-elle avec un sourire taquin »

Feitan leva les yeux au ciel puis rejoignit la cuisine en slalomant entre les nombreuses piles de bouquins joncheant le sol, rendant la pièce de vie était moins vide.
C'était déroutant le détachement avec lequel la jeune femme blaguais sur un sujet pareil, même pour l'araignée.

La brune remarqua quelques tâches de sang sur le bout de manche de son chandail, dépassant de son long manteau sous lequel il est habituellement dissimulé. Elle ne fit aucun commentaire, fixant de nouveau les yeux sur les pages aux caractères ébènes.

Elle ne pouvait faire comme si elle ne savait rien, Feitan n'était pas quelqu'un de bien. Mais sincèrement, elle s'en souciait peu, pour avoir autant souffert elle-même, sa dimension de pitié et compassion était moindre. Comment savoir si la personne en face de toi n'est pas un violeur, si celle à côté de qui tu es assis dans le bus n'est pas une meurtrière, que le parent avec son enfant n'est pas en réalité un kidnappeur.
Adame ne faisait pas confiance, elle était devenue pessimiste, fataliste, presque antipathique.
Après tout, elle avait suivit le tueur de son père et vivait sous son toit, évidemment qu'elle n'était pas normale.

Dans son dos, elle entendait Feitan chauffer de l'eau avec la bouilloire électrique. Il galérait à ouvrir le paquet de café en grains, pour ensuite en déverser deux cuillères dans sa tasse.
Le regard sombre du tortionnaire se posa sur l'évier, dans lequel était posé une casserole brûlé.

«- C'était quoi cette fois?
Demanda-t-il sans grand intérêt

- Des pattes carbonara.
Dit-elle en tournant sa page

- Arrête d'essayer. Si tu ne peux même pas faire des pâtes c'est qu'il te manque une case.
Il claqua sa langue

- J'y arriverait peut-être si vous me montriez comment faire.
Elle ricana, sans lever les yeux de sa lecture

𝐄𝐑𝐈𝐃𝐀𝐍𝐔𝐒  || 「ғᴇɪᴛᴀɴϟᴏᴄ」Où les histoires vivent. Découvrez maintenant