1. Un peu de toi [T2]

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-How do I say what I'm tryna say
When I can't even look you in the eyes?-

Je claque la porte si fort que les murs tremblent, pas autant que lorsque je plaque Ilona contre le mur

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Je claque la porte si fort que les murs tremblent, pas autant que lorsque je plaque Ilona contre le mur. Le porte-manteaux tombe à la renverse et elle croise ses jambes dans mon dos pour m'empêcher d'y prêter attention. Quand on se touche, j'ai l'impression de savoir exactement ce à quoi elle pense. J'ai l'impression d'entendre une petite voix au fond d'elle qui me crie: regarde-moi, ne regarde que moi. Je colle mon front au sien plusieurs secondes, nos souffles se mélangent, nos yeux se fondent en un seul regard celui du désir fatal qui nous dévore de l'intérieur. Je la veux et je ne veux qu'elle malgré tout ce qui nous en empêche, malgré le destin morne qui attend notre relation. C'est une sensation indescriptible qui me traverse, celle de la dernière fois. Oui, tout ceci n'est qu'éphémère, demain ce ne sera plus qu'un souvenir, une odeur, une douleur. Les doigts de Ilona parcourent ma nuque et mes épaules lentement, nos lèvres se touchent presque. Au fond, je me demande si on est en train de se dire au revoir ou simplement en train de se briser un peu plus. Mais quoique je fasse, je ne peux pas la laisser partir, pas avant d'avoir pu lui transmettre tout ce que je retiens en moi à son sujet. Et parce que les mots sont toujours trop compliqués à prononcer, je veux qu'elle le comprenne à travers mon affection. Je veux m'implanter en elle comme un virus, être permanent comme un tatouage qu'on regrette.

Je nous fais tourner de l'autre côté et on s'écrase sur la table. Il y a tant de meubles dans cet appartement, ils ne me servent à rien. Je veux qu'on détruise tout, comme pour extérioriser ce qui explose en nous actuellement. Je veux rentrer chez moi chaque jour et admirer le chaos qu'elle a laissé dans ma vie, pour ne pas devenir fou, pour ne pas croire que ce n'était qu'un rêve.
Cette fois, elle tire un coup sur ma chemise et lie nos bouches. De vieux souvenirs remontent à ce contact, ce que l'on ressent l'un pour l'autre n'a jamais été normal, encore moins sain. Mais aujourd'hui, je ne veux plus y penser, tout ce que je veux c'est profiter de ce moment présent, avec elle, pour l'ultime extase. Elle balance ses chaussures et j'effleure sa robe blanche. Elle porte plusieurs cicatrices, chacune me rappelle un épisode de notre histoire. Sa bouche est douce, comme une soie hors de prix, elle a toujours le même goût avec une petite touche de tabac en plus. Elle ouvre les yeux et reprend son souffle en passant ses mains dans mes cheveux. Je passe les miennes sur ses jambes, remontant jusqu'à ses hanches sans lâcher son regard sombre parsemé d'étincelles.

-Ethan, murmure-t-elle.

J'aime quand elle prononce mon prénom, il n'y a rien qui me rende plus heureux que de me savoir sur le bout de sa langue. Est-ce qu'elle pense à moi autant que moi je pense à elle? J'avoue être obsédé par Ilona depuis la première fois que je l'ai vue mais... Aujourd'hui, tout est différent.
Elle me pousse violemment, je me retrouve assis sur une chaise où elle me rejoint sans tarder. On s'embrasse à nouveau, on s'embrase une dernière fois. Ses fins doigts déboutonnent ma chemise avec précipitation. C'est, certes, un chapitre qui se clôt, cependant, j'ai lâché toutes les rênes et rien ne pourra me faire oublier ce que l'on s'apprête à faire. Mes lèvres sont attirées par son cou, j'y descend tout en agrippant son bassin pour le rapprocher du mien. Elle retire sauvagement ma chemise et la jette par terre tout en lâchant des gémissements presque inaudibles. Je passe mes mains sous sa robe, mordillant ses clavicules, effleurant les parcelles si douces de sa peau. Ilona est mon idéal, il n'y a qu'elle qui me donne de telles envies primaires à son contact. Oh oui... J'ai envie d'un millier de choses à la fois, si bien que je ne sais plus où donner de la tête, perdu dans son cou parfumé, ses mains sont ma lumière dans l'obscurité, elles me guident. C'est assez paradoxal mais son allure de meneuse vole en éclats quand on se rapproche, son regard froid se réchauffe, sa moue sévère se détend, elle aime se sentir protégée, elle aime savoir que je vais prendre soin d'elle. Alors, chaque fois, ses gestes secs, parfois violents, se transforment en mouvements lents, en caresses, en une sorte de douceur à laquelle je ne suis pas habitué. Elle se montre vulnérable et elle le fait parce qu'elle a confiance en moi, je crois que ceci me comble plus qu'autre chose. C'est pour ça que je ne veux pas la décevoir, ni la blesser quand elle est dans mes bras.

Bloody GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant