-Vous pouvez répéter ça pour voir? demandé-je en riant de plus belle.
Ludivine me fixe agacée, elle ne semble vraiment pas être en train de plaisanter et pourtant j'aimerais vraiment que ce soit le cas. Elle croise ses jambes en laissant tomber sa tablette contre la table.
-Tu crois vraiment que j'ai le temps de discuter avec toi pendant trois heures? Je t'ai dit que tu avais une sortie par semaine et aujourd'hui il se trouve que tu as rendez-vous avec tes parents, point à la ligne.
Je reste concentrée sur ses paroles, cherchant l'ironie mais... Il n'y en a définitivement pas.
-Vous parlez bien des deux connards qui m'ont mise au monde?
-Oui sûrement... soupire-t-elle en triant ses papiers.
-C'est hors de question. Je refuse de les voir. Je préfère encore rester ici et ne plus jamais sortir.
-Comme si j'en avais quelque chose à faire... Y'a pas écrit marché sur mon front, t'es pas ici pour négocier quoi que ce soit.
-Y'a pas de négociation à avoir, je ne te demande rien échange.
-Lewis a dit que c'était important que tu les voies. Il a tout organisé.
-Oh... C'est si adorable... Je ne sais pas quoi dire... Ah si. J'en ai rien à foutre! Je n'ai rien à dire à ces deux déchets!
-Ces deux déchets ont visiblement retrouvé leurs langues puisque c'est eux qui ont demandé à te voir en premier. Toi qui croyais qu'ils ne te considéraient même plus comme leur fille.
-Parce que je ne suis pas leur fille. Quand est-ce qu'ils vont se le rentrer dans le crâne?!
-Tu comprendra quand tu aura des enfants j'imagine... Si tu as l'occasion d'en avoir bien-sûr. Actuellement, tu joues un peu trop avec mes nerfs, si tu souhaites sortir d'ici un jour obéis et cesse de me donner mal à la tête.
-N'oublie pas Ludivine, si je sors d'ici je te tue.
Elle claque des doigts sans même lever les yeux de sa tablette et je râle en sentant mes gardes me détacher.
-T'es nulle, dès que le sujet devient intéressant tu te défiles, remarqué-je.
-Garde ta salive pour tes parents. Je suis certaine que tu aura de jolis noms d'oiseaux à leur donner en face.
Ils me font sortir et je la foudroie du regard avant que la porte ne se referme derrière nous. J'en ai marre de tout ce cirque, ça y est, je veux me barrer et disparaître. J'ai un tas de fric planqué, je peux facilement partir à l'étranger et on ne me retrouvera jamais. Bon plan. Mais d'abord, je dois sortir d'ici et ça ce n'est pas la tâche la plus facile.
En arrivant dans la salle de réunion barricadée de tous les côtés, Lewis me tend un sourire qui se voulait rassurant mais je l'évite du regard énervée. Tout ça, c'est de sa faute, je vais devoir supporter mes parents pendant une heure ou deux et c'est la dernière de mes envies. Qu'est-ce qu'ils me veulent? Pourquoi ont-ils quelque chose à me dire tout à coup? Je ne sais pas même pas comment j'ai pu les supporter pendant quatre ans, j'aurais mieux fait de me tirer sans rien dire. Je les hais profondément.
Lorsque mes deux vigiles terminent de m'attacher à la chaise, j'observe les autres détenus blasée, ils sont tous dans le même état d'esprit que moi et je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire en arrêtant mon regard sur le nouvel aveugle de la bande. Depuis que Ethan lui a crevé les yeux, lui et son groupe font profil bas, j'imagine qu'ils tiennent à leurs globes oculaires. Tiens d'ailleurs... Où est Ethan? Je tourne la tête de tous les côtés mais ne le vois nulle part. D'habitude, il est là partout avant moi et Lewis ne supporte pas qu'on rate une séance de groupe. Au bout de quelques minutes à me demander ce que cet abruti est devenu, il débarque traîné par ses gardes et ils le jettent littéralement sur sa chaise en grommelant des vulgarités. Lewis leur lance des œillades peu joviales et ils se calment légèrement en l'attachant. Ethan finit par lever la tête et je retiens in-extremis un cri de stupeur, il est complètement défiguré, couvert de bleus et de plaies encore saignantes. Son grognement me fait comprendre qu'il souffre encore, c'est donc tout récent, comme si quelqu'un venait juste de le tabasser. Il pose son regard sur moi quelques secondes avant de tourner la tête et le docteur Lewis se racle la gorge, il n'a pas l'air d'en savoir plus que nous sur le pourquoi du comment.
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Bloody Girl
ActionIlona est morte. Du moins, c'est ce que je pensais jusqu'à ce qu'on me jette en prison à perpétuité pour meurtres en série. Il se trouve qu'Ilona est vivante et qu'elle crie tout au fond de... Moi. Je ne lui ferai pas le plaisir de l'écouter, non...