Prologue [T2]

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-I see you ride around in my head
A natural born killer sleeping in my bed-

-I see you ride around in my headA natural born killer sleeping in my bed-

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C'était un jour de printemps.

Je n'aurais jamais cru pouvoir associer une fille comme elle à une telle saison et pourtant, maintenant que je la vois, je suis convaincu qu'aucune autre période de l'année ne lui irait aussi bien.

Ses cheveux noirs virevoltent d'avant en arrière sous le doux vent printanier et elle tient fermement son mortier pour l'empêcher de s'envoler. Elle porte une robe blanche, bien plus claire que le teint maintenant hâlé de sa peau. Elle n'a plus l'air de sortir d'un tombeau, ses joues roses me font penser à une fleur à peine éclose. Son air serein lui donne encore plus d'assurance, elle marche comme si rien ne pouvait plus l'arrêter. Les volants de sa robe pâle contrastent avec sa chevelure foncée et sa cape bleue marine qui tombe jusqu'à ses chevilles. Elle est si belle que je suis incapable de faire le moindre mouvement, aspiré par chacun de ses gestes, cloué à mon siège. Un immense sourire vient se loger dans ma bouche et je recoiffe ma mèche rebelle à l'aide du rétroviseur intérieur.

Elle s'arrête devant un homme un peu plus grand qu'elle et lui serre la main poliment. Cette interaction met fin à ma contemplation et je reprends mes esprits, curieux de savoir qui cela pouvait bien être. Le jour d'une remise de diplôme, ça peut être n'importe qui, c'est encore ma paranoïa qui fait des siennes. Je sors enfin de ma voiture. Je suis loin d'être prêt pour cette confrontation, mais je dois absolument lui parler et je n'aurais pas d'autre occasion de le faire. Je rajuste ma chemise, claque la portière et prends une grande inspiration. Je ne l'ai pas revue depuis ce jour-là, je n'ai aucune idée de ce qu'elle ressent vis à vis de ça, vis à vis de moi... Peu importe, c'est important. Je vais mieux, ça devrait la rassurer, non?

Elle détourne le regard à peine une seconde et croise le mien sans s'y attendre. Ses lèvres s'arrêtent de bouger, leur conversation se coupe. Je tente de capter ses émotions, mais son impassibilité à toute épreuve m'empêche de lire en elle. Le temps se met sur pause, même le vent et les gens autour semblent disparaître. Il n'y avait qu'elle, moi et toutes nos questions restées sans réponse depuis que j'avais tué Bloody Girl. Maintenant, il ne reste plus qu'Ilona et elle a besoin de mon aide, ou pas.

Sans en prendre conscience, au moment où ses yeux ont rencontré les miens, je me suis arrêté de marcher dans sa direction. Un groupe d'étudiants me bouscule et je m'excuse avant de reprendre mon chemin. Ilona salue l'homme et il repart vers le bâtiment une mallette à la main, c'est probablement un professeur, mais je ne peux pas lutter contre mes fausses idées. Elle se tourne enfin vers moi sans bouger et je devine qu'elle attend que j'arrive moi-même à sa hauteur. Son regard curieux me rassure, elle n'a pas l'air d'être en colère. J'arrive enfin à sa hauteur et un grand silence s'installe jusqu'à ce que je daigne y mettre un terme.

-Salut.

Les rires des adolescents autour comblent les blancs entre nous, elle baisse les yeux un quart de seconde avant de répondre enfin.

Bloody GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant