chapitre 29 : existence

7 3 5
                                    

Annabeth resta de marbre devant Charléline alors qu'elle l'emmenait dans la salle de contrôle, traversant les différents ordinateurs sous les yeux des techniciens et informaticiens. Elle se sentait perdue par tous ses regards. Elle avança encore et encore contrainte d'avancer.

Puis, Charléline ouvrit une porte et elle put découvrir ses coéquipiers. Tous ses coéquipiers attachés et endormis, reliés à différentes machines qu'elle ne pouvait pas nommée.

" Que fais-je ici ? demanda Annabeth en faisant un geste circulaire vers la pièce voyant ses coéquipiers.

- Vous ne vous rappelez pas ? questionna Charléline avec un sourire mystérieux. Alors laissez-moi simplement vous rafraîchir la mémoire."

La grande brune posa sa main sur le front d'Annabeth et un flot de souvenirs se sont imposés à elle dans son esprit.

Quelques mois plus tôt, sur Amaris.

" NON ! LÂCHEZ-LE !!!! hurla-t-elle à s'en briser la voix. C'EST MOI !!!! PETER, C'EST MOI QUE TU VEUX !!!! LAISSE-LE ! PETER ! LÂCHE-LE PETER !!!!

- Tu es bien naïve Annabeth... Tu crois vraiment que pour tes jolis yeux, je ferais tout ce que tu veux ? Ce n'est plus le cas, Beth. Tu m'as tué Beth ! A mon tour de te faire du mal ! "

Elle ferma les yeux en sachant ce qu'elle allait ressentir alors qu'il brandissait son arme devant son visage. Elle n'allait pas survivre cette fois. Elle soufflait doucement et un coup de feu éclata, son abdomen lui brûlait de l'intérieur. Puis la douleur revint en vague de plus en plus fort, elle ne pouvait pas éviter le hurlement de douleur de passer la barrière de ses lèvres. Puis un deuxième coup de feu explosa dans ses oreilles. Annabeth se débattait enchaînée contre un arbre, le visage défait voyant que ce n'était pas elle qui venait d'être touchée. Son cri résonnait encore dans son esprit, tant il lui faisait froid dans le dos. Alexander tomba lourdement sur le sol, mort. Elle voyait ses yeux livides, la main tenant quelque chose qu'elle ne pouvait pas l'atteindre mais elle voyait Jack tendre la main vers lui pour lui prendre l'objet.

Peter sourit malicieusement avant de se déplacer vers lui d'un pas confiant.

Une chaussure lui écrasa violemment la main. Il hurla.

" Peter ! Laisse-les ! pleura le supplia Annabeth encore et encore.

- Pourquoi ? Pourquoi est-ce que je ferai cela pour toi ? demanda-t-il en le laissant hurler de douleurs.

- Je ferai tout ce que vous voudrez, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous !

- Tu vendrais ton âme au diable pour sauver des personnes qui vont te haïr à la seconde ou ils le sauront ? demanda Peter.

- Arrêtez de leur faire du mal ! Je vous en prie. Ne leur faîtes plus de mal. Je veux faire tout ce que je peux pour eux ! s'exclama-t-elle en le voyant taper Jack jusqu'à ce qu'il en perde confiance.

- Tu as toujours eu la main sur le cœur mais tu te montes toujours la tête ! Si tu veux que je fasse un effort pour ne pas les tuer. Ce que tu vas faire, c'est nous donner accès à ton cerveau. s'exclama-t-il en passant une main dans ses cheveux tendrement.

- Pourquoi ma tête vous intéresse-t-elle tellement ? demanda Annabeth en essayant de ne pas se faire toucher le visage.

- Parce que tu es celle qui connaît tout sur tout. Tu es... la personne la plus au courant des peurs et des rêves de chaque personne. Tu sais tout. Absolument tout et c'est pour cela que tu vas nous être utile.

- Je ne vous dévoilerai rien.

- C'est soit ça, soit je les tue tous à commencer par... lui. dit Peter en pointant son arme sur Jack. Et sa femme élevera ses enfants seule, meurtrie et peut-être que même ses enfants ne grandiront pas avec eux. L'orphelinat, les familles d'accueil qui n' en finissent plus. Tu sais ce que c'est Annabeth, non ? Tu sais que c'est l'enfer ! Et tu sais aussi que s'ils tombent sur une personne comme Jeremy, ils seront marqués à vie. Tu leur souhaites vraiment ce que tu as vécu ? ce qui t'as valu... des années de psychiatrie ? Ce qui t'as valu de ne plus aimer les hommes ?

- LA FERME PETER !!!!

- Alors... quelle option est-ce que tu choisis ? La mort de ton général ou simplement l'accès à ta mémoire ?"

Annabeth savait qu'elle avait déjà choisie au fond d'elle. Personne ne méritait la vie qu'elle avait vécu et la douleur dans son côté lui faisait tellement mal qu'elle en perdait pratiquement conscience. Elle ouvrit les yeux et posa son regard dans le sien.

" La mémoire..."

Retour dans la vraie vie

" Vous vous rappelez maintenant ? demanda-t-elle doucement. Que vous avez choisi de changer de camp aussi facilement que de chaussettes.

- Je n'ai pas changé de camp ! s'exclama-t-elle en secouant négativement la tête.

- Mais pour eux, c'est tout comme. Grâce à vous, nous avons pu tous les avoir. Un par un. Chaque peur, chaque rêve, nous leur avons donné. Et maintenant ils se battent tous pour survivre à leur plus grande peur. Mourir et perdre leur enfants. Tous. Et tout cela par ta faute. Annabeth. Ils vivent l'enfer de l'attente, de la mort par ta faute."

Elle secoua la tête pour essayer de ne pas écouter les paroles. Elle devait fuir, le plus vite possible de cette pièce. Il fallait qu'elle les trouve, qu'elle les réveille. Elle devait agir. Elle se tourna vers les différentes tables où se trouvaient ses coéquipiers. Elle devait trouver un moyen et vite.

Elle vit le doux visage d'Andrew. C' était sa seule chance.

" Et maintenant, c'est votre chance, vous allez pouvoir les réveiller.

- Pourquoi voulez-vous que je fasse cela ? demanda Annabeth en fronçant les sourcils.

- C'est ce que vous voulez faire, non ? Alors au lieu de faire d'utiliser la force, je vous donne le choix de faire ce que vous voulez.

- Qu'est-ce que vous mijotez ?"

Charléline sourit avant de lui montrer un bouton rouge assez lumineux. Le genre de bouton dans les films qu'il ne faut pas toucher sous peine de tout faire exploser. Mais Annabeth savait qu'elle n'était pas dans un film et que les risques de les tuer étaient encore plus grands maintenant qu'elle ne l'avait jamais ressenti. Elle avait leur vie entre ses mains. Elle secoua la tête négativement.

" Qui me dit que vous n'allez pas me les faire tuer avec ce bouton ?

- Je vous jure de ma vie que ce n'est pas pour les tuer mais pour les réveiller.

- Comment puis-je vous croire.

- Et bien, vous ne pouvez pas. Vous devez appuyer sur le bouton pour savoir."

Annabeth regarda ses amis enchaînés sur ses tables, leurs visages ayant ses expressions de douleurs et de peur de tous. John, Jack, Sam, Liberty, Niam, Andrew et puis tous les autres. Elle devait faire quelque chose.

Et pourquoi ne pas la croire.

Elle respira une grande inspiration et puis ferma les yeux. Elle souffla tout l'air de ses poumons et du bout de ses doigts, elle effleura le bouton avant d'appuyer, le cœur battant.

Les yeux toujours fermés, elle entendit un déclic.

Puis quelques secondes plus tard, elle sentait des mains autour de sa gorge la serrer fortement. 

Tome 3 : Un dernier souffle d'espoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant