Tome 3 : Un dernier souffle d'espoir

chapitre 19 : Tu n'es pas seule

Il était plus de 4H du matin. Liberty tenait d'une main ferme, la main de son mari. Il n'avait pas vraiment changé en 10 ans. Toujours cette petite barbe de trois jours, toujours ses yeux bleus magnifiques et ses doigts calleux devenus ainsi après des années de fouilles sur le terrain.

Elle ne savait pas comment il avait pu survivre 10 ans loin d'elle avec sa fille alors qu'elle les avait vu morts.

Elle ne pouvait pas oublier le jour où, même le propre père avait porté son cercueil.

Elle était sûre d'avoir posé un corps dans le cercueil. Elle était sûre qu'elle avait déposé SON corps dans le cercueil.

Elle ferma les yeux. Elle se sentait perdue.

" Comment va-t-il ? demanda doucement la voix de Sam derrière elle.

- Mieux.

- Tu... Tu sais ce qu'il s'est passé ?

- Non.

- Tu devrais dormir un peu. murmura-t-elle doucement en la poussant vers un lit non-habité.

- Sam, je...

- Gillian. murmura la voix rocailleuse de Joe.

- Comment te sens-tu ?

- Gillian... Ne... croit pas tout ce qu'il se passe.

- De quoi parles-tu ? demanda-t-elle en lui caressant les cheveux.

- Ne crois pas ce que tu vois. Crois ton coeur. souffla-t-il avant de refermer les yeux et de plonger une nouvelle fois dans l'inconscience.

- DE QUOI PARLES-TU ! JOE !" hurla Gillian en le secouant de toutes ses forces.

Sam lui prit fermement les hanches dans ses bras et l'attira à l'extérieur de l'infirmerie. Gillian se débattait comme une lionne féroce protégeant son enfant. En l'occurrence, elle ne voulait qu'une chose, le protéger.

Sam détestait la voir comme cela. Brisée. Et elle ne pouvait rien faire pour que sa soeur aille mieux. Gillian avait la mauvaise habitude d'avoir un caractère plus que compliqué. Encore plus compliqué que le sien, ce qui n'était pas une mince affaire.

"Calme-toi, bordel. murmura-t-elle en la serrant encore plus fort dans ses bras. Cela ne t'aidera pas de perdre de l'énergie en gesticulant comme tu le fais.

- Je veux des réponses ! hurla-t-elle. Lâche-moi !

- Je veux aussi des réponses. Je veux retrouver mes enfants, mais ce n'est pas comme ça qu'on va y arriver.

- Et comment ? COMMENT ? On m'a menti toute ma vie. On m'a fait subir les pires horreurs ! Je ne veux pas revivre encore une fois. Je n'ai jamais voulu vivre BORDEL ! Ce n'était pas mon choix !

- Certes, ce n'était pas ton choix mais regarde ce que tu es devenue ! Tu es...

- ... je ne suis plus rien. Regarde ! Je ne suis qu'une... dit-elle les larmes aux yeux.

- Tu es une magnifique. Tu es... l'une des plus belle personne que je n'ai jamais vu. Tu es forte. s'exclama Sam en lui prenant les deux joues dans ses mains. Regarde-moi.

- Je ne suis pas forte. Je suis... une épave. En déperdition."

Liberty se détacha de ses bras et fit les cent pas. Sam préférait qu'elle fasse cela plutôt que de s'attaquer à des recrues ou à un mur pour se faire mal intentionnellement. Elle était perdue. Sam devait l'aider. En tant que grande soeur et pilier.

" Non. Tu es l'espoir. Tu es la personne à laquelle on peut se fier. Tu es... l'une des personnes les plus raisonnables. souffla Sam avec force et détermination.

- Arrête. Je ne suis pas cette personne ! J'ai beau le dire, personne ne comprends.

- Pour l'instant, tu vas te calmer et dormir un peu. On avisera de ton statut quand tu auras réfléchi.

- Je sais qui je suis, Sam. Toi, non." dit-elle avant de repartir dans les couloirs.

Sam respira lourdement avant de rentrer dans l'infirmerie la tête basse, silencieuse. Elle regarda autour d'elle et salua la nouvelle recrue médecin. Elle s'attendait encore à voir Annabeth. Tout ce qui s'est passé sur la planète, lui, était encore flou.

Elle soupira. Elle ne saura jamais. Elle se laissa tomber sur la chaise en face du lit de Joe et resta à attendre qu'il se réveille.

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Jack regarda dans l'infirmerie. Il soupira doucement en la voyant endormi dans le siège.

" Bonjour Jack. dit Janet avec un sourire franc. Vous voulez faire votre check-up du mois ?

- Je cherchais ma femme. Je l'ai trouvé visiblement.

- Elle est restée toute la nuit. Avec Liberty... Toute la nuit.

- Comment vont-elles ? demanda l'intéressé en soupirant.

- Aussi mal l'une que l'autre.

- J'avais remarqué aussi. murmura-t-il en essuyant une larme. Et je ne sais pas quoi faire pour l'aider. Je ne sais pas comment lui expliquer... que j'ai perdu mes enfants... aussi. C'est dur... tellement dur !

- Je sais. C'est dur d'aimer et de se faire comprendre. dit-elle doucement en passant une main sur son ventre. J'ai... nous avons eu beaucoup de mal à dire en revoir à nos enfants.

- Vous... Vous avez..." demanda-t-il doucement en voyant ses yeux tristes.

Elle ne dit rien mais elle hocha la tête avant de baisser la tête.

" C'est dur. Mais elle comprendra. Elle est... forte."

Janet sourit doucement avant de passer dans son bureau au pas de course, laissant seul, Jack et ses pensées. Il observa sa femme avant de se diriger vers elle. Doucement, il l'a prit dans ses bras, la souleva et la posa sur un lit avant de tirer les couvertures.

" Jack ? demanda-t-elle ensommeillée.

- Oui. C'est moi, ma chérie. Dors. Tu en as besoin.

- Ne pars pas !" s'exclama-t-elle en lui tendant la main.

Il sourit doucement avant de s'approcher de la jeune femme et de s'asseoir près d'elle. Elle l'attira dans ses bras et il se laissa faire sans insistance. Elle passa ses deux mains autour de sa taille et Jack la serra dans ses bras, les larmes aux yeux. Cela faisait tellement longtemps qu'il n'avait pas eu cette sensation de plénitude. Cela lui faisait du bien. Beaucoup de bien.

" Je t'ai entendu. murmura-t-elle doucement avant d'entrelacer leurs doigts. Je t'ai entendu et on va changer cela.

- Je sais que tu ne le faisais pas exprès... mais ça me tue de savoir que tu... souffres. Je souffre autant que toi et je ne peux rien faire sans que tu... ne te sens agressé ou quoi que ce soit.

- J'ai été... impardonnable. Je... je ne voyais que mon... côté. Je suis désolée, Jack. Vraiment.

- On efface tout et on recommence, jolie blonde." murmura-t-il tendrement en lui embrassant le crâne.

Il sourit et plongea sa tête dans ses cheveux avant de fermer les yeux. Elle sourit et s'endormit, sentant que son homme la protégerait de tous les dangers s'il le fallait.