Je regarde Clara incrédule.
- Néron ? Comme l'empereur romain, je lui demande en chuchotant.
- C'est exact ! Enfin c'est le dernier nom mortel pour qui je suis le plus connu, s'exclame fort l'homme en cuirasse. Et ce qui m'a permis d'accéder au trône est le grand incendie de Rome et depuis personne n'a réussi à me détrôner même si beaucoup on essayé, ils ont tous échoué.
Des rires gutturaux se font entendre. Les hommes assis s'esclaffent tel des charognards.
-Bienvenue dans mon humble demeure mesdemoiselles. Lilith, fait préparer la salle de réception, nous allons diner.
La femme qui jusque-là était assise à l'autre bout de la longue table fait racler sa chaise contre le sol et part sans nous dire un mot.
- Ne faites pas attention à mon épouse. Elle a du mal à se remettre de la perte de sa dernière enveloppe corporelle. Marie Tudors a été une femme de pouvoir très charismatique. Approchez, ne rester pas planter là ! Cela fait longtemps que je n'ai pas vu de mortel !
- Si je me souviens bien, le dernier à avoir bravé ton courroux n'est pas ressorti indemne, ricane un homme tout de rouge habillé. Pourtant je l'aimais bien, il a réussi à faire régner la terreur sur terre pendant quelques années.
- Je m'en souviens très bien, Bélial. Il était excellent, dit son voisin tout en se léchant les doigts comme s'il suçait les os d'un poulet.
- Belzébuth est le démon de la gourmandise, mais il ne vous fera rien, n'est-ce pas, insiste l'incendiaire romain.
Ce dernier claque des doigts et deux chaises apparaissent autour de la table. D'un geste il nous invite, Clara et moi à nous installer avec lui.
Hésitantes, nous n'esquissons aucun geste. Le roi des Enfers réitère sa demande et mes jambes bougent toutes seules vers les sièges. Il nous pose des questions sur le monde du dessus, son fonctionnement. Clara répond tandis que j'observe les personnes autour de la table. Huit hommes et deux femmes siègent. Une des femmes m'observe. Je sens son regard inquisiteur sur moi. Elle est habillée en noir et un fin voilage couvre des bras. Son aura sombre m'enveloppe mais étrangement je n'ai pas peur. Ses cheveux noirs tombent en cascade sur son buste, son visage ne m'est pas inconnu. Elle porte un énorme collier autour du cou qui semble se mouvoir. Une de ses mains est posée sur la tête d'un chien tout aussi noir que ses vêtements. D'un coup ses yeux changent de couleur et elle me sourit. Surprise je sursaute et relâche mon attention d'elle pour écouter parler Clara qui d'une petite voix explique la création d'Internet.
La femme qui est sortie plus tôt revient en faisant un signe de la tête à son mari avant de disparaitre à nouveau.
-Il est l'heure pour moi de recevoir ses deux jeunes femmes. Mesdemoiselles, si vous voulez bien me suivre, fait Néron d'une voix enjôleuse.
Il se lève et Clara en fait de même, nullement impressionnée. Il est vrai que je m'attendais à rencontrer un homme cruel, habillé de peau humaine avec des sabots à la place des pieds. Bref, un roi des Enfers comme décrit dans de nombreux textes. Alors que mon amie trottine derrière lui, elle lui demande qui était les personnes assis à la table.
-Ce sont les personnes en qui j'ai le plus confiance ici-bas. Il s'agit des princes de l'Enfer qui représente chacun l'un des sept péchés capitaux, à savoir Asmodée, Azazel, Bélial, Belphégor, Belzébuth, Mammon et Miphistophélès. A ma droite c'était Charon, mon premier ministre et les deux femmes sont Céridwen qui règne sur l'Occident des Enfers et sa meilleure amie, Hécate mais vous la connaissez déjà, petites sorcières.
Alors que nous allions franchir une porte, la femme au chien retient l'empereur romain pour le faire se retourner vers elle. Elle est grande, plus grande que je le pensais et ses yeux ont à nouveau changé de couleur, ils ont la même couleur que la première fois que mon regard s'est posé sur elle. Ce que je prenais pour un collier tout à l'heure s'avère être en fait un serpent enroulé autour de son cou. Il siffle doucement à l'attention de Lucifer comme pour l'avertir.
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Witch's soul
ParanormalPour certaines personnes il ne suffit pas de tourner la page et recommencer à zéro, il faut parfois savoir déchirer la page ou brûler le livre complet pour mériter un nouveau départ. Aglaé a complètement brûlé sa bibliothèque pour réécrire son histo...