Je regarde toujours la porte vitrée de mon immeuble où le reflet en pied de Coleen vient de disparaitre. Je suffoque littéralement. Je ne suis pas très bien et les nausées dues à l'alcool reviennent au galop. Azul est assis à mes pieds et m'observe, attendant un quelconque geste de ma part lui indiquant que tout allait bien. J'extirpe alors mon téléphone de mon petit sac et cherche dans mes contacts le numéro que je veux. Il n'y a pas de tonalité, ça sonne dans le vide. J'entreprends alors de monter les escaliers qui mènent à mon appartement. Bizarrement, je trouve que ce soir les marches sont hautes, j'ai l'impression de lever plus genoux et que mes jambes sont lourdes. Je suis en train de gravir l'Everest ou tout autre massif montagneux. Mon familier m'attend à chaque palier pour s'assurer que je le suis et que je n'ai pas disparu entre-temps. Une fois à destination, j'ai le souffle court et ma respiration se fait sifflante. D'un pas lourd je me dirige vers la porte de mon chez moi.
Une fois à l'intérieur, j'ôte ma veste, mon écharpe et mes gants. J'allume toutes les lumières pour constater ma solitude. Rapidement, je me trouve affalé sur mon lit qui n'est pas défait de la nuit dernière. Mon chat me rejoint ronronnant. Mes paupières sont lourdes et je m'endors presque directement.
Les rayons du soleil me réveillent. En fait non, c'est très nuageux dehors. Ce qui m'a extirpé de mon sommeil sans rêves c'est une sonnerie. Une très belle mélodie. Je dirais que c'est une symphonie d'un grand auteur de musique classique. C'est à la fois triste et joyeux. La musique s'arrête et je me rendors.
Quand je me réveille vraiment, je constate l'heure sur mon réveil. La journée est bien avancée. Tellement avancé que j'ai loupé le début de mon cours de la journée. Le temps que je me prépare et que j'y aille à pied, je serais plus en retard et je ne participerai qu'à seulement deux heures de cours sur les quatre prévues. J'abandonne donc l'idée d'aller à la fac aujourd'hui. Je flâne donc au lit. En me retournant, mon visage rencontre sur surface froide. Mon téléphone est posé à l'envers à mes côtés. Je le déverrouille et remarque plusieurs appels manqués de la part d'Alban ainsi qu'un message vocal. De plus, j'ai plusieurs SMS. Clara et mes parents selon les noms affichés. Je m'occupe en premier de répondre à mes parents qi s'inquiète de ne pas avoir de nouvelles de ma part ces derniers jours. Ensuite, je passe à Alban, où je me rends rapidement compte que j'ai oublié de l'avertir que j'étais bien arrivée chez moi cette nuit. Je me contente de le rassurer, mais à peine cela fait, que je reçois une note audio de sa part. Il semble apaisé par mes nouvelle mais me fait tout de même la morale car il n'a pas bien dormi par ma faute.
Pour Clara, je lui réponds en lui demandant de passer chez moi à la fin de ses cours. Elle me dit qu'elle finit à vingt heures ce soir, et qu'elle sera donc chez moi peu de temps après. Maintenant, je me lève du lit et commence ma journée. Je profite de ce temps libre pour finaliser mes fiches de révision. Des fiches cartonnées de couleurs s'entassent à tous les recoins de mon bureau. Mon ordinateur allumé devant moi projette sa lumière bleu sur mon visage. Alors que je finis ma dernière fiche, je reçois un mail avec une pièce jointe. Le corps du mail m'explique que c'est Adrian qui m'envoie le cours que j'ai raté et que c'est son ami qui lui a transmis mon adresse e-mail. Je le remercie et commence à lire le document Word pour ne pas prendre trop de retard.
Alors que je commence à m'endormir sur mon bureau et que les notions se mélangent dans mon cerveau, Azul miaule dans ma chambre. L'horreur me prend quand je découvre le vacarme. Une tempête magique a retourné toutes mes affaires. Le contenu de mon placard git sur le sol. Mes livres et manuels sont déchirés. Et des runes de magie noires sont gravées sur le bois de ma porte. Seuls les sorciers puissants peuvent avoir recours à la magie noire et connaissant mon ancien Grand Prêtre, j'ai des doutes sur l'auteur de cette attaque. Je suis bannie, mais finalement il ne veut pas me laisser, il veut me faire peur et m'obliger à accepter son offre. Je prends Azul dans mes bras et le rassure en lui caressant son poil bleuté. Le désordre de la pièce ne me donne pas envie de ranger pour le moment. Je m'occupe juste de mes livres que je remets dans la petite bibliothèque. Je ramasse un livre dont les pages sont très abimés. En le refermant, je vois que c'est le manuscrit annoté à la couverture en cuir, dont je n'avais pas fini la lecture. Je m'assoie à même le sol entre les pulls et mes robes. J'effleure la couverture de la pulpe de mes doigts. Je ressens toutes les aspérités créées à cause de la tempête qui d'ailleurs à consommer toutes mes bougies qui sont posés sur le rebord de ma fenêtre. En l'ouvrant à la page marquée par mes soins, je retrouve la fine écriture que j'ai tant appréciée il y a quelques jours.
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Witch's soul
ParanormalPour certaines personnes il ne suffit pas de tourner la page et recommencer à zéro, il faut parfois savoir déchirer la page ou brûler le livre complet pour mériter un nouveau départ. Aglaé a complètement brûlé sa bibliothèque pour réécrire son histo...