Un léger frisson parcourt mon corps mais pas suffisant pour me réveiller. Pourtant j'ai senti le retour dans notre monde, ma peau heurtant un sol dur et froid. J'avais cru entendre mon frère avant de sombrer de nouveau.
Un frisson plus intense me secoue. Cette fois ma peau est parcouru d'une chair de poule. Cette fois j'ai froid. Je ne sens ni mes doigts, ni mes orteils. S'en ai douloureux. J'essaie de bouger pour réchauffer mon corps mais il est totalement ankylosé. Je me sens partir.
Des voix me réveillent mais pas totalement. J'ai conscience des bruits qui m'entourent. Clara et Alban parlent entre eux à voix basse. Je ne saisi pas la teneur de leur discussion mais je comprends que c'est grave. Je veux pouvoir leur dire que je suis réveillée mais mon corps est lourd et mes paupières refusent de s'ouvrir. Je n'arrive pas à bouger non plus. Je n'arrive pas à me situer dans l'espace, savoir si je suis debout ou pas. J'entends une porte s'ouvrir et se refermer. Une troisième personne vient de faire irruption. Des ombres m'entourent et m'emmènent loin.
Une vive lumière me fait ouvrir les yeux. Elle me brule la rétine à m'en faire pleurer. L'éclairage cru me donne envie de me rendormir. Autour de moi un jardin luxuriant fait d'un verger à perte de vu avec des fruits lourds au bout de chaque branche. M'habituant à la lumière, je me rends compte que je suis adossée à un tronc d'arbre à l'ombre du soleil qui semble être à son zénith. Une douce brise, chaude caresse mes bras nus. Je suis toujours vêtue de la robe blanche dont m'a revêtu Néron. Mon enveloppe corporelle ne semble pas m'appartenir. Comme si j'étais dans un rêve. Je place mes mains devant mon visage et mes doigts bougent selon ma seule volonté. Mon poignet gauche attire mon attention. Celui-ci est vierge de cicatrice et d'encre noire. Le croissant de lune a semble-t-il disparu. Un vide se fait sentir au creux de mon ventre et mon cœur semble battre plus lentement. J'essaie de me relever mais un vertige m'en empêche. Je fais une nouvelle tentative cette fois plus doucement en faisant attention à ma respiration. Une fois debout je chancelle avant de me stabiliser. Une fois sur mes deux pieds je me rends compte de la nudité de mes pieds. Je sens chaque brin d'herbe sous cette peau si sensible. L'hiver semble bien loin. Comme disparu.
Autour de moi, des arbres fruitiers, surtout des pommiers à perte de vue. J'entendais les oiseaux chanter et les abeilles bourdonner. L'odeur caractéristique des fruits gorgés de soleil emplissait mon nez. Etait-ce là le paradis ? Ou alors d'un entre-monde ?
-Tout faux, nous sommes dans ton subconscient, tes rêves si tu préfères.
Surprise je sursaute et m'éloigne d'un pas de l'inconnu qui se trouver derrière mon dos. Je lui fais face. Il s'agit une femme dont sa voix ne me permettait pas de le deviner avant de la voir. Elle sourit alors qu'elle croise ses mains dans son dos.
-Je suis désolée, mon intention n'était pas de te faire peur.
Je la détaille de la tête aux pieds. Elle est habillée d'une longue robe bleu roi, qui me semble légère de loin. Ses cheveux blonds sont coiffés d'une couronne de tresse et ses yeux translucides sont maquillés d'or. Ses épaules sont légèrement musclées, un peu carrées.
-Je suis Artémis, déesse grecque de la chasse. Hécate, que tu as déjà rencontré m'a indiquée où te trouver. Je suis surprise que tu es décidée de te réveiller ici. Nous sommes au jardin d'Eden, si tu veux savoir. Mais si cet endroit ne te convient pas, tu peux aller où bon te semble et façonner tes rêves à ta guise. Par exemple, tu peux changer tes vêtements ou alors changer de saison, de corps et tout autre chose improbable.
Elle continue de parler, me laissant sans voix. Je ne sais décidément plus quoi en penser. Oui, je suis une sorcière et oui la magie existe. Satan est en fait Néron et sa femme Lilith est une ancienne reine britannique. Alors pourquoi une déesse grecque n'existerait pas ? Après tout j'ai bien vu Hécate dans les Enfers.
VOUS LISEZ
Witch's soul
ParanormalPour certaines personnes il ne suffit pas de tourner la page et recommencer à zéro, il faut parfois savoir déchirer la page ou brûler le livre complet pour mériter un nouveau départ. Aglaé a complètement brûlé sa bibliothèque pour réécrire son histo...